Le préavis de grève a été déposé sur la table du ministre du Dialogue social du travail et de la fonction publique, Hamadoun Touré, le mercredi 29 novembre par le secrétaire général, Mohamed El Moctar. En effet, le syndicat libre du secteur de l’Energie EDM-S.A projette une grève de 72 heures à compter du mercredi 18 au vendredi 20 décembre.
Au nombre des revendications à négocier avec la Commission de conciliation figure en premier lieu l’annulation du contrat de performance passé avec l’Etat et que les syndicalistes disent n’avoir jamais cautionné. Y figue aussi l’application du protocole d’accord signé entre le gouvernement, la CNPM et l’UNTM concernant l’augmentation des salaires et l’âge de la retraite. Et ce n’est pas tout car les travailleurs d’EDM réclament également un plan de carrière digne de ce nom, la mise en place d’une commission pour la relecture de l’accord d’établissement ainsi que la mise à leur disposition d’un siège social. Une issue à l’amiable s’annonce avec les négociations qui seront ouvertes ? Rien n’est moins sûr quand on sait que le préavis de grève est intervenu dans une atmosphère peu conviviale avec la direction générale.
La tension a atteint son paroxysme la semaine dernière avec une scène qui a frisé le pugilat entre les deux parties, suite au refus de l’employeur d’autoriser la tenue d’une assemblée générale d’information sur le contrat de performance passé avec l’Etat. Il s’agit notamment d’une clause en vertu de laquelle la société est tenue de baisser ses charges jusqu’à 10%. Un engagement dont les incidences n’ont pas tardé à se faire sentir sur le rythme de paiement des fournisseurs. De quoi craindre l’arrêt total de la société dont l’achat d’énergie et de combustibles représente 80% des charges. La situation qui se dessine n’inquiète pas moins les travailleurs qui redoutent qu’elle se traduise par une compression de personnel.