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Rétrospection : Entre assurance et incertitude
Publié le lundi 29 juillet 2013  |  Le Prétoire


© aBamako.com par S.A
Début du vote pour le 1er tour de la présidentielle
Les Maliens ont commencé à voter dimanche matin au premier tour de l’élection présidentielle, scrutin déterminant pour sortir le Mali de 18 mois de crise politique et militaire.


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Le premier tour de l’élection présidentielle s’est donc tenu à la date imposée aux autorités maliennes par la communauté internationale. En attendant de savoir s’il n’y a pas eu d’incident majeur, on peut dire que les dés sont jetés. Et que sans tsunami politique, on s’achemine vers le positionnement des ennemis intimes, Ibrahim Boubacar Kéita dit Ibk (Rpm) et Soumaïla Cissé alias Soumi, conformément à de nombreux pronostics dont un récent sondage mené avec la rigueur la plus scientifique sur tout le territoire national à l’exception de la peu significative, en matière électorale, région de Kidal.

En prévision d’un affrontement fratricide entre Ibk et Soumi, tous deux issus de la grande famille Adema qu’ils ont quittée pour trahison de proches, les états-majors des autres candidats sont en train d’affûter leurs armes car chacun s’attend à un deuxième tour. A cet effet, des alliances et plateformes politiques et électorales avaient déjà été signées en vue d’une gestion commune et concertée du pouvoir, en cas de victoire, et de la bataille des prochaines législatives pour le contrôle de l’Assemblée nationale. Chez certains candidats, le calcul est encore plus fouillé car il s’agit de la distribution des postes dans le gouvernement, les institutions, la diplomatie, la haute administration, etc. Ces «petits» candidats, qui se sont lancés dans la course à la présidence tout en sachant qu’ils n’ont aucune chance de figurer parmi les premiers et de jouer ainsi dans la cour des grands feront donc la cour aux «grands»

Une vingtaine de tocards

Ils seront donc une bonne vingtaine de tocards à se bousculer au portillon des deux premiers, offre de services et projet de conquête en main. Mais observateurs et « grands » candidats savent que la plupart de ces «petits » candidats ont plutôt des votants que des militants, qui ne suivront pas forcément leurs consignes de vote pour un report des voix.

C’est donc les autres qui attireront la plus grande attention des deux favoris. Les autres, ils ne sont pas nombreux, ce sont ceux qui ont pu se classer avec un score honorable juste derrière le duo de tête et qui sont connu pour avoir une véritable base électorale.

Parmi eux, Dramane Dembélé qui miserait en réalité pour une troisième place, sachant qu’il ne pourrait faire meilleur score. Son parti, l’Adema-Pasj, après avoir dirigé le pays pendant dix ans, n’aime pas être dans l’opposition, raison pour laquelle il a accompagné le vainqueur de la présidentielle de 2002, Amadou Toumani Touré, pendant dix autres années. Donc malgré son appartenance au groupe Fdr /Adr et un rapprochement politique et électoral avec l’Urd, il est peu probable que l’Adema fasse cause commune avec Soumaïla Cissé, préférant rester dans l’expectative, et en ne s’engageant que lorsqu’une véritable tendance se sera dégagée en faveur de l’un ou de l’autre. Dans tous les cas de figure, le Pasj sera encore aux côtés du vainqueur.

Il y a également Modibo Sidibé. Lui n’a pas la même solide machine électorale que l’Adema de Dramane Dembélé, ses clubs et association de soutien se sont formés plus par opportunisme et intérêt que par conviction idéologique et politique, son parti Fare n’est pas une valeur ajoutée.

Cinq gros outsiders

Les adeptes de Modibo Sidibé disséminés dans les clubs, associations et parti, de même qu’ils l’ont suivi pour la plupart par opportunité et pour des intérêts personnels, de même ils voteront donc au gré de leurs intérêts immédiats, ou ne voteront pas s’ils n’y trouvent pas un bénéfice quelconque, même en cas de consigne de vote.

Derrière ces deux candidats, on retrouve Soumana Sako de la Cnas, Moussa Mara de Yelema, Housseïni Amion Guindo de la Codem.

Soumana Sako, estimant sans doute que son parti, la Cnas, et le regroupement sociopolitique auquel il appartient, l’Adps, pèseront significativement dans la balance électorale, aurait refusé récemment une offre d’alliance politique et électorale post-premier tour avec IBK Mali 2012. Selon certaines indiscrétions, l’émissaire d’Ibk, un très ancien militant de l’Um-Rda, aurait été éconduit avec fin de non recevoir. En outre, lors d’un récent passage sur les antennes de Rfi, le Premier ministre de la transition de 1991-1992 a laissé entendre qu’il ne compte pas cheminer avec ceux qui ont pactisé avec le diable putschiste du 23 mars 2012. Bien qu’ils aient un programme basé essentiellement sur la lutte contre la corruption et la délinquance financière, les responsables de la Cnas et l’Adps, s’ils devaient signer une alliance, ce ne pourrait être qu’avec Soumaïla Cissé, membre rêvé de la confrérie des grands économistes d’Afrique de l’Ouest dont font déjà partie Alassane Dramane Ouattara et Yayi Boni, respectivement aux commandes de la Côte d’Ivoire et du Bénin.

Pour le maire et pour le pire

Moussa Mara est très populaire au Mali mais surtout dans la commune IV dont il est le maire. Au fil des années, il a su multiplier son capital de sympathie auprès des populations qui voient en lui le monsieur propre par excellence, grâce à une gestion transparente et saine des finances de sa circonscription, grâce aussi à des actions de développement entreprises dans la commune. Avant même la tenue du premier tour de la présidentielle, il aurait été entrepris par un proche d’Ibk. Et malgré les divergences et inimitiés nées de la conquête de la commune IV, ils pourraient cette fois-ci trouver un terrain d’entente, partageant la même vision d’un Etat fort et d’un pouvoir autoritaire dans un pays où les institutions de la République sont sans cesse bafouées. S’uniront-ils pour le meilleur et pour le pire ?


S’il y a un candidat qui suscite le plus de convoitise et une véritable course contre la montre, c’est bien Housseïni Amion Guindo dit Poulo, le président de la Codem. Elu député à Sikasso, la région la plus peuplée du Mali, il jouit également d’une très grande popularité dans le pays dogon, dans certains cercles de la région de Ségou, dans certaines villes ivoiriennes. Ibk et Soumi ne s’y trompent guère, eux qui ont de son ralliement une nécessité absolue. Selon des indiscrétions, avec l’un ou avec l’autre, le député de Sikasso aurait eu l’assurance du poste de président de l’Assemblée nationale après les futures élections législatives. Surtout si, en prime, il parvenait à offrir à l’un ou l’autre des deux favoris de nombreux militants de Lobo et d’ATT en déshérence dans les cercles de Koutiala et de Bougouni.


Choguel Kokalla Maïga et Chato pour Gao, Oumar Ibrahim Touré et Oumar Bouri Touré pour Tombouctou, quatre autres candidats à la présidentielle, pourraient être le fer de lance d’IBK dans la conquête de l’électorat des régions du nord, pendant que Soumeylou Boubèye Maïga ratisse large dans le Mandé et la zone de Kati.

Pour en revenir aux chances des deux présumés finalistes de ce premier tour, s’ils ont tous deux commencé et mené leur carrière politique au Mali, pendant huit ans pour l’un, dix ans pour l’autre, Ibk a été beaucoup plus visible sur la scène politique nationale que Soumi qui a entamé une carrière internationale après son échec au deuxième tour de la présidentielle en 2002. Président de l’Assemblée nationale puis simple député, Ibk et le Rpm se sont souvent inscrits dans l’opposition parlementaire, en allant jusqu’à critiquer ouvertement des décisions prises par la majorité gouvernementale d’ATT, alors que Soumi et l’Urd sont toujours restés dans l’ombre du président déchu.

En plus de ces atouts qui pourraient faire la différence en faveur d’Ibk face à Soumi dans le supposé jeu décisif à venir, le premier, quoiqu’en disent ces partisans, bénéficie de la bénédiction et du soutien des membres d’associations et organisations musulmanes et de certains éléments des forces armées et de sécurité. Le fait est mal vu dans le camp adverse qui l’a d’ailleurs critiqué au cours d’une conférence de presse. Mais le conférencier a oublié de préciser que s’il est déconseillé aux leaders spirituels et aux chefs militaires d’occuper la scène politique, rien n’interdit aux fidèles croyants et aux éléments des forces armées et de sécurité d’accomplir leur devoir civique qui consiste à voter pour le candidat de leur choix.


Le Fdr/Adr devrait donc trouver un autre argumentaire plus convainquant pour expliquer leur incertitude parce que dans l’autre camp, on est déjà sûr de la victoire prochaine, même si on redoute des violences postélectorales en cas de «takokelen», c’est-à-dire la victoire après un seul et unique tour.

Par Cheick TANDINA


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