Rien ni personne ne semble venir à bout des dégâts des stations d’essence Oryx visiblement bénéficiant d’un appui en haut lieu au sein de l’appareil d’Etat. Ce que le géant de la fourniture de carburants toxiques ne peut pas faire en Europe, des hommes bien placés donnent carte blanche pour le faire au Mali. Epinglées par Ong Publiceye comme étant un carburant dangereux, les stations Oryx continuent de fournir des départements stratégiques au Mali.
La question qui taraude les esprits est de savoir comment dans un pays en guerre on puisse donner le marché de ravitaillement des carburants à une station qui a une réputation douteuse. Aucun responsable malien n’a mis en cause ce fournisseur malfamé dont le produit pourrait causer des dommages regrettables à ceux qui utilisent son carburant et aux Maliens en général.
Une étude faite par le bureau de l’Union européenne au Mali sur la qualité de l’air à Bamako a fourni des résultats inquiétants. Selon l’étude, la pollution de l’air due à des engins roulants a atteint un niveau inquiétant qui nécessite que des mesures soient prises afin réduire drastiquement le danger lié à plusieurs facteurs dont la qualité des carburants utilisés.
Les stations Oryx ne sont pas étrangères à cette pollution de l’environnement qui mérite une prise de mesures contraignantes. Mais les choses ne semblent pas être sur le point de changer au Mali au regard des soutiens politiques cachés. Beaucoup se demandent comment en un laps de temps elle a pu avoir une ascension fulgurante alors que des groupes plus expérimentés et anciennement implantés au Mali ont du mal à émerger.
D’aucuns pensent que Karim Keïta, le fils du président, est passé par là. Ce dernier nie tout en bloc et dénonce des machinations visant à ternir son image. Tout compte fait, Oryx et ses complices ont été épinglés depuis 2016, et à présent ils continuent de livrer du carburant aux Maliens. Chose plus grave, ils en fournissent à l’armée. Au Sénégal où la société Oryx Mali importe du carburant, l’enquête avait démontré que la teneur en soufre des échantillons de diesel analysés était jusqu’à 630 fois supérieure aux valeurs européennes moyennes et 378 fois à la limite autorisée en Europe. Ils ont aussi trouvé dans l’essence un additif utilisé comme substitut du plomb, le MMT, à base de manganèse, un métal neurotoxique.
Comment un rapport qui épingle une société vu la qualité toxique du carburant continue à servir notre armée ? Cette attitude donne raison à ceux qui pensent que c’est le fils du président Karim Kéita qui pèse lourd pour des marchés.