Le Mali a désormais une stratégie nationale qui inclut l’eau, l’hygiène, l’assainissement et la nutrition. Avant son lancement officiel, la Cn-Ciepa Wash et Wateraid ont organisé une journée d’échange avec les hommes de médias sur le document. C’était vendredi 29 novembre au Centre national de documentation et d’information sur la femme et l’enfant (CNDIFE).
Il s’agissait, à travers cette journée, de présenter aux médias les lignes directrices de la stratégie nationale l’eau, hygiène, assainissement et la nutrition. Adoptée en mars, la stratégie veut maximiser l’impact des projets de lutte contre la malnutrition grâce aux interventions du secteur.
Pour ce faire, le document se concentre sur deux grands objectifs. Le premier objectif, selon Dr. Daouda T. Maïga de la Cellule de coordination de la nutrition, vise à améliorer la qualité de la prise en charge de la malnutrition grâce aux interventions eau, hygiène et assainissement chez les enfants malnutris en cours de traitement. Le second, explique-il, va réduire le risque de malnutrition de l’ensemble des enfants de 0 à 59 mois.
WaterAid et ses partenaires (la Cellule de coordination de la nutrition, l’Unicef et Action contre la faim) cherchent à influer sur la disponibilité du paquet minimum EHA/Wash dans les établissements de santé au Mali et d’un environnement sanitaire adéquat à domicile pendant la durée de traitement pour les enfants malnutris pris en charge dans les programmes. De même qu’un accès à l’eau potable de base, un environnement assaini au niveau de la communauté et à domicile afin de limiter l’exposition aux infections et permettre une utilisation des nutriments et une croissance optimale.
La journée d’échange a aussi regroupé des représentants de Wateraid, le coordinateur du Cn-Ciepa wash, Boureima Tabalaba et le coordinateur de la Cellule de coordination de la nutrition, Dr. Bagayoko.
Avec les journalistes, ils ont ressorti l’intérêt et les enjeux de la stratégie Wash et nutrition sur la santé infantile et le bien-être de la famille. Selon eux, il faut voir aujourd’hui la nutrition dans la dimension multisectorielle. Et l’intégration des services wash de base, estiment-ils, peut contribuer à la réduction et la prévention de la malnutrition en grand nombre.
La stratégie nationale EHA/Wash sera intégrée dans le deuxième plan d’action multisectoriel (PAMN) 2019-2023 en cours d’élaboration. A la revue à mi-parcours du premier plan en octobre 2018, il avait été constaté que l’EHA/Wash apparait de manière très superficielle dans le document.
A noté que le document a été élaboré en marge de la campagne « Un départ sain » de Wateraid (2015-2020), à travers son projet pilote visant à améliorer l’intégration du Wash dans la nutrition. Le projet pilote comprend la prévention et la prise en charge de la malnutrition, le renforcement de la coordination intersectorielle et le plaidoyer pour l’intégration du Wash dans le plan de la nutrition.
Kadiatou Mouyi Doumbia
MALI: La malnutrition en chiffre
Selon les résultats de l’enquête smart 2018, la situation nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans est dégradante. Selon la même enquête, au Mali, on compte plus de 350 000 enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aiguë et plus de 850 000 souffrant de malnutrition chronique. L’enquête indique que la prévalence est particulièrement inquiétante dans les régions du nord et du centre affectées par les conflits.
Cette situation qui affecte autant l’économie au Mali, relève une étude du coût de la faim en Afrique sur l’incidence sociale et économique de la malnutrition chez les enfants au Mali, en 2018. Le Mali perd chaque année, évoque-t-elle, environ 265 milliards de F CFA, soit 4,06 % de son PIB du fait des effets cumulés de la sous nutrition des enfants en termes de dépenses de santé, scolaires et de perte de productivité sur le marché de l’emploi.