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IBK : « Les Maliens doivent faire, contre mauvaise fortune, bon cœur vis-à-vis de la France »
Publié le jeudi 5 decembre 2019  |  Le Canard Déchaîné
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© aBamako.com par A.S
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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A quelques heures de son départ pour Paris où, il devrait prendre part à l’hommage national aux 13 soldats français tués dans une collision de leurs hélicoptères, le président de la République nous a reçus, dimanche dernier, en milieu de journée. Cette fois, non pas à sa résidence privée de Sébénikoro, mais dans le bureau ovale de Koulouba, pour le traditionnel entretien hebdomadaire imaginaire. Ou presque. Interview. Sans concession.

Mr le président, les Maliens continuent de s’étonner, en vous entendant dire, à chacune de vos adresses à la nation, que la « France est l’amie du Mali », alors que l’écrasante majorité de la population pense le contraire…

Je sais très bien ce que pensent mes concitoyens de la France. Pour eux, la France, comme l’a affirmé mon Dôgô Salif Keïta dans sa réplique relayée par les réseaux sociaux, est derrière tout ce qui se passe au Mali.
Ce que je voulais dire aux Maliens, c’est que malgré tous les griefs qu’ils ont contre la France, ils doivent faire contre mauvaise fortune, bon cœur vis-à-vis de la France. C’est pour cela que je leur ai dit, dans mon adresse à la nation de samedi soir de « ne pas mordre la main de ceux qui leur viennent en aide, allusion faite à la France».

Mr le président, ce que les Maliens reprochent à la France, c’est son jeu trouble, qui consiste, d’une part, à faire semblant de soutenir l’Etat malien et, de l’autre, de soutenir les ennemis du Mali, y compris les séparatistes touareg et même les groupes terroristes, comme l’a dit votre « Dôgô Frari », Salif Keïta…

Si je vous comprends bien, vous faites allusion au statut actuel de Kidal ?

C’est bien de cela qu’il s’agit, Mr le président

Kidal, je l’ai dit, et je le répète à l’envie, retournera dans le giron malien, inchallah !

Inchallah, Mr le président, c’est quand ?

Bientôt !

Bientôt, c’est quand, précisément ?

Bientôt, c’est bientôt ! Si vous ne comprenez pas français, c’est votre problème.

Mr le président, pouvez-vous être plus explicite, car les Maliens ont le droit de savoir ?

Vous vous prenez pour Jean-Jacques Bourdin du Mali ou quoi ? Je ne dirai rien de plus.

Y a-t-il un deal, entre vous et Macron, au sujet de Kidal que les Maliens ignorent ?

Même si c’est le cas, je ne vous le dirai pas !

Les Maliens ont le droit de savoir, Mr le président, pour mettre fin à tout malentendu avec la France ?

Les Maliens sauront ce qu’ils doivent savoir et au moment opportun.

Mr le président, les Maliens ne comprennent pas que vous vous rendiez à Paris pour participer à l’enterrement des 13 soldats tués dans la collision de leurs hélicoptères, alors que 53 soldats ont été enterrés, quelques jours plus tôt, à Gao en votre absence. Que leur répondez-vous ?

A l’enterrement de nos 53 soldats, tués sur le champ de l’honneur, je me suis fait représenter par mon ministre de la Défense, en tournée dans la région.

Mr le président, vous ne répondez pas à ma question. Pourquoi étiez-vous absent à leur enterrement à Gao ?

J’étais absent parce que, ce jour-là, j’avais une forte fièvre à cause d’une terrible grippe que Soumaïla Cissé m’a refilée, la veille, durant l’audience que je lui ai accordée pour reprendre langue avec lui au sujet de la participation du FSD à la phase nationale du dialogue national inclusif.

A quelques heures de votre départ pour Paris, votre fièvre a-t-elle baissé ?
Oui, par la grâce d’Allah ! Mon homologue français, mon fiston Macron, a dépêché ses médecins à mon chevet pour me requinquer à bloc.

Récemment, vous aviez reçu, en audience, les leaders de l’opposition et de la CMA, qui avaient suspendu leur participation à la phase finale du dialogue national inclusif, prévue pour le 14 décembre prochain. Sont-ils revenus sur leur décision ?

Au stade actuel des discussions, tout prouve qu’ils y seront. Mais, qui connaît papa de chien ?

C’est à dire ?

C’est à dire qu’il faut se garder d’être affirmatif. Surtout, avec des gens qui retournent leur veste, pardon leur boubou, au premier quart de tour.

Les leaders de la CMA vous ont-ils réclamé de l’argent, comme à chaque fois, que le gouvernement les invite à une rencontre ?
Pas pour l’instant !

Et s’ils en réclament ?

Après le traitement, dont le drapeau malien a fait l’objet de la part des partisans de la CMA, à Kidal, je ne suis plus disposé à jouer ce jeu.

Mr le président, c’est votre voiture de commandement qui est garée là ?

Oui, et alors ?

Non, rien ! Je constate juste qu’en plus d’être le président africain qui porte les plus belles montres du monde, vous circulez, aussi, dans la voiture de commandement la plus belle et la plus spacieuse d’Afrique.

Si je te comprends bien, Le Mollah, tu veux que je te donne une voiture ? Si c’est bien cela que tu veux, c’est raté. Tu vas devoir te contenter des sotramas pour réaliser tes interviews à Koulouba ou à Sébénikoro.
Pas question que je te donne une voiture pour faire ton petit malin devant les gratte-papiers.

Dans ce cas, je vous souhaite un bon voyage à Paris

Merci, Le Mollah imberbe.

Propos recueillis par Le Mollah Omar /Canarddechaine.com
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