SociétéAdama Ben Diarra au journal « Le Pays » : « Ils m’ont interpellé croyant que moi et deux de mes connaissances, dont l’honorable Mariko, conspirons un coup d’État »
Le jeune panafricaniste connu pour sa combativité contre la politique française au Mali, Adama Ben Diarra, a été interpellé le samedi dernier par la Brigade d’intervention judiciaire de Bamako. Libéré le lendemain dimanche aux environs de 14H, le jeune révolutionnaire affirme être ainsi interpellé par le fait que les agents soupçonnent que lui et deux de ses connaissances, dont l’honorable Oumar Mariko, conspiraient un coup d’État contre le régime d’IBK.
Après le général Moussa Sinko Coulibaly, le tour est ainsi arrivé au jeune panafricaniste Adama Ben Diarra dit le ‘’cerveau’’. Ce dernier porte plusieurs casquettes et est président du Parlement populaire du peuple (PPP). De nos jours, le régime d’IBK semble être d’accord avec tous les lexiques du monde sauf l’expression ‘’coup d’État’’. D’après l’interpellé Adama Ben Diarra, tout a commencé le samedi dernier. « Les éléments de la BIJ sont venus devant la porte de notre domicile à Kati le samedi de 9H à 19H pendant que j’étais sorti. Vu ce temps que j’avais passé dans la ville de Bamako, ils ont été obligés de passer par le service de renseignement de Kati qui les a indiqués deux endroits où ils pouvaient me retrouver. Arrivés aux endroits indiqués, ils ne m’ont malheureusement pas retrouvé. Ce qui fait qu’ils ont été obligés de demander la coopération à mon ami Kèlèmonzon Toungara », nous explique, l’interpelé joint par nos sources. D’après lui, c’est quand il s’est rendu à cette BIJ suite aux appels de son ami que les éléments l’ont maintenu. « Quand je suis arrivé aux environs de 22H30 pour chercher à savoir ce que mon ami avait fait, les agents m’ont fait savoir que c’est moi qu’ils cherchent et non Kèlèmonzon », a-t-il soutenu. D’abord, poursuit Adama Ben, ils (agents) ont commencé à m’interroger sur ma relation avec l’honorable Oumar Mariko pensant que nous conspirons un putsch contre le régime. « Ils m’ont demandé ce qu’il y a entre Mariko et moi. Je leur ai dit qu’il n’y a rien entre nous. Ils m’ont aussi interrogé pour savoir pourquoi Oumar Mariko et moi échangeons fréquemment via les réseaux sociaux, voire faisons des appels presque tous les soirs. Je leur ai montré que notre fréquentation ne date pas de nos jours. C’est ainsi que les agents sont allés droit au but en demandant si Oumar Mariko et moi ne conspirons pas un complot contre l’État. Ma réponse a été négative. Sans relâche, ils m’ont aussi interrogé à propos de ma dernière communication avec une femme de l’extérieur dont nous faisons réserve de son nom », ajoute le panafricaniste. Ce dernier annonce que les agents avaient intercepté certaines de ses communications tant avec l’honorable Mariko qu’avec ladite femme de l’extérieur. Les agents pensaient que nous trois étaient en connivence. Puis d’ajouter que son combat n’est nullement le changement du régime par un coup d’État. À cette occasion, l’interpellé annonce que son combat s’est toujours focalisé surtout sur la politique de la France au Mali. « Mon combat a toujours été de chasser la France de chez nous et de libérer le peuple du système français », nous confie le jeune qui dit ne pas avoir une entente avec la dame de l’extérieur qui sollicitait avoir des jeunes capables de se mobiliser et de faire des sit-in demandant la démission du président IBK. Selon Ben, craignant une forte mobilisation, ces agents avaient tout fait pour que les gens de l’extérieur ne soient pas informés. Maintenu en date du samedi aux environs de 23H, Adama dit être libéré le lendemain dimanche à 14H. Pour lui, cette interpellation « est une victoire et montre que lui et ses militants dérangent le système du régime. Cet acte du régime, dit-il, montre la réussite de leur lutte ». Pour finir, Adama Ben tient ceci : « Mon mentor est Modibo Keita qui aimait ce pays. Celui-ci a fait 9 ans en prison avant d’être empoisonné. Cette interpellation me donne de l’énergie, du courage. Le combat continue et la prison ne me fait pas peur ».