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Blanchiment des capitaux et financement du terrorisme: les acteurs font le point 10 ans après la création des CNTIF
Publié le vendredi 6 decembre 2019  |  Info Matin
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Les responsables des Cellules nationales de traitement des informations financières (CENTIF) de l’UEMOA sont à Bamako pour faire les états généraux de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, une décennie après la création des CENTIF. L’ouverture des travaux de trois jours a eu lieu, ce 4 décembre 2019, à l’hôtel Salam de Bamako. A l’issue des travaux, les participants formuleront des recommandations à l’endroit des autorités pour le renforcement des capacités opérationnelles et fonctionnelles des CENTIF.

Le ministre de la Cohésion sociale, de la paix et de la réconciliation nationale, Lassine BOUARE, en présence de son homologue de la Sécurité et de la protection sociale, Salif TRAORE, a, au nom du Premier ministre, donné le coup d’envoi des travaux des états généraux sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. On notait également à ce rendez-vous, la présence du président du CENTIF Mali, l’ancien ministre Marimpa SAMOURA en présence du président des réseaux de lutte contre le blanchiment de l’UEMOA.
Ces états généraux ont pour objectif de faire l’état des lieux de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme dans l’espace UEMOA et de formuler des recommandations pertinentes à l’endroit des autorités gouvernementales et communautaires de l’UEMOA, pour le renforcement des capacités opérationnelles et fonctionnelles des CENTIF, a expliqué Marimpa SAMOURA.
Spécifiquement, il s’agit, selon lui, de présenter les résultats obtenus par les CENTIF en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, aussi bien au plan national qu’international (sensibilisation et formation des assujettis et des principaux acteurs de la lutte, réception et traitement des dossiers, création des bases de données, condamnations prononcées, saisies, signature d’accords de coopération en matière d’échange d’information) ; relever les difficultés rencontrées par les CENTIF dans le cadre de l’accomplissement de leurs missions et formuler des propositions de solutions; formuler des propositions en vue du renforcement des capacités opérationnelles et fonctionnelles des CENTIF ; identifier les mesures visant l’amélioration de l’environnement en matière de LBC/FT en relation avec le nouveau cadre règlementaire (Directive 02/2015/CM/ /UEMOA du 02 juillet 2015, relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans les États membres de l’UMOA) ; sensibiliser les pouvoirs publics sur les enjeux du second cycle des Évaluations mutuelles du GIABA et les risques de non-conformité et de non-efficacité dans le contexte international régi par les exigences du GAFI.
Conformément aux recommandations du Groupe d’Action Financière (GAFi), les dispositifs nationaux de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme des États membres de l’UEMOA ont fait l’objet d’évaluation mutuelle par les experts du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) et de la Banque Mondiale de 2008 à 2012. Les résultats issus de ce processus d’évaluation mutuelle ont mis en évidence des insuffisances qui réduisent les capacités d’actions des acteurs impliqués dans la lutte contre la criminalité financière, notamment les CENTIF dont la mission est principalement, le traitement et la transmission d’informations, en vue de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, a relevé le président des réseaux de blanchiment des capitaux de l’espace UEMOA.
Il a indiqué que les insuffisances relevées au niveau des CENTIF sont liées entre autres, à l’absence d’une réelle autonomie financière, l’insuffisance des ressources allouées pour faire face à l’ensemble de leurs activités, l’inadaptation du cadre organisationnel, la non existence d’un système régional d’échange et de partage d’informations, la faiblesse du mécanisme de traitement efficace des Déclarations d’Opérations Suspectes (DOS), l’insuffisance/I’absence d’interconnexion entre les CENTIF et les autres parties prenantes à la LBC/FT.
En dépit de ces faiblesses, il a souligné que plus de dix ans après leur création, les CENTIF sont arrivées à obtenir des résultats appréciables. Ainsi, les campagnes de sensibilisation et de formation menées dans les différents États ont favorisé l’adhésion de la majorité des assujettis, à promouvoir une franche coopération en procédant systématiquement à des déclarations d’opérations suspectes dès lors que des opérations atypiques sont constatées.
Par ailleurs, les CENTIF ont contribué de par leurs activités d’investigation à la réduction des capacités de financement des organisations terroristes dont les actions constituent de réelles menaces sur la stabilité économique, sociale et politique de notre sous-région.
Au plan international, la coopération développée par les CENTIF a permis la signature de plusieurs accords d’échanges d’information avec plusieurs cellules de renseignement financier dans le monde. Cette coopération constitue une plateforme efficace d’appui à l’investigation dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, notamment au regard du caractère transnational de ces fléaux.
Dans ce domaine international, il est néanmoins, reproché aux CENTIF de ne pas être dotées de moyens efficaces et opérationnels pour traiter de façon diligente et sécurisée, les requêtes dont elles sont saisies. Or, la célérité est un vecteur indispensable en matière d’efficacité dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
En outre, de nombreux défis restent à être relevés pour avoir des CENTIF dont les capacités opérationnelles permettent une réaction diligente et efficace contre les phénomènes de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.
C’est pourquoi le président des réseaux CNTIF a souhaité que le gouvernement du Mali fasse le plaidoyer au Président de la République pour être le porte-voix des CENTIF auprès de ses homologues de la sous-région.

Par Sidi DAO

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