Alors qu’il avait même déjà commencé à dédommager sa victime, l’affaire sera, sur demande de son avocat, transportée du tribunal de la Commune 4 à celui de la commune 5 où le mis en cause a tout bonnement recouvré sa liberté au motif que la partie plaignante n’a aucune preuve contre lui. Une autre magie de la justice malienne.
Les faits remontent au vendredi 21 juin où la demoiselle Fily Coulibaly de retour du centre-ville a eu le malheur d’emprunter un taxi pour rentrer chez elle au quartier Kabala. Il était exactement 4 h du matin quand les faits se déroulaient.
Parti du quartier hippodrome, la passagère F.C a eu le mauvais réflexe d’en profiter pour somnoler, le trajet étant un peu distant. Mais avant de tomber dans les bras de Morphée, elle prit le soin de préciser sa destination à son conducteur de taximan. Ce dernier avait déjà son plan et profita du sommeil de sa cliente en dépassant très loin la destination indiquée.
Fait de hasard, F.C sera alertée dans son sommeil et demanda à savoir à son conducteur où il comptait aller finalement. Ne fallait pas ! Persuadé du calme du coin, le taximan fera clairement fait savoir ses mauvaises intentions à sa cliente : Elle devrait accepter de se faire violer et de se faire voler au risque de se faire tuer.
Le taxi roulait toujours et ils étaient déjà dans les coins isolés de la résidence estudiantine de Kabala. F.C, la cliente, était tout de même parvenue à garder son calme jusqu’à ce qu’elle constate de très loin la présence de quelques silhouettes, des agents de gardiennage de nuit. Elle ouvrit alors la portière et se jeta dehors du véhicule qui roulait toujours. Elle se releva à la minute et pris ses jambes à son cou, mais le taximan avait aussi freiné et la pourchassait déjà en direction des quelques personnes qui se trouvaient très loin.
Malgré les cris de secours de F.C, le taximan parvint à mettre la main sur elle. Il tenait toujours à satisfaire sa libido. Pour y parvenir, il fit un tour de couteau sous l’une des deux oreilles de F.C qui ne céda point. Et à la vue du sang qui coulait à larges gouttes, le taximan décida de se retirer emportant avec lui le sac à main de sa victime qui sera ensuite conduite par la protection civile aux urgences de l’hôpital Gabriel Touré.
Arrêté grâce au sac à main
Soit moins de deux mois après les faits, et avec l’appui d’une des compagnies de téléphonies, les éléments du commissariat de police du 14ème arrondissement parviendront à mettre la main sur le taximan en question suivant les traces du téléphone portable de F.C qui était dans son sac au moment des faits.
Arrêté le taximan se nommera Seydou Bello. Il reconnaîtra les faits et prit l’engagement au commissariat de dédommager la demoiselle à hauteur de 500.000 Fcfa sur lesquels 100000 Fcfa ont été payés sur place et le payement du restant de 400.000 Fcfa, a fait l’objet entre les parties d’un accord signé à la date du 8 Août 2019.
L’accord qui a été signé par un certain Moussa Fomba, propriétaire du Taxi de Seydou Bello, consistait à payer les 400000 à travers une enveloppe de 50.000 Fcfa chaque mois.
Un mois, deux mois, trois mois, le taximan Seydou Bello ne fait pas signe de vie en ce qui concerne le payement du restant de 400.000 Fcfa. La demoiselle F.C se voit alors dans l’obligation de porter plainte au niveau du tribunal de la Commune IV, l’affaire étant déjà dans les mains du commissariat du 14ème arrondissement.
Sur ordre du tribunal de la Commune IV, Seydou Bello sera à nouveau arrêté, mais avant d’entrer dans le fond du dossier son avocat interviendra et demandera à ce que l’affaire soit transférée au niveau du tribunal de la commune V. Ce, a-t-on appris, parce que la première plainte avait été introduite en terre de la commune V dans un commissariat au quartier Kalaban.
C’est au tribunal de la commune V que le taximan Seydou Dolo a recouvré sa liberté. Motif : La partie plaignante n’a aucune preuve. Et c’est le même avocat qui a assisté à la signature de l’accord au commissariat du 14ème arrondissement, qui l’a défendu au tribunal de la commune V. Une autre réalité de la justice malienne, même sous Malick Coulibaly.