Ils ont un penchant pour les plus âgées. Et sont prêts à tout ou presque pour parvenir à leur lugubre fin.
« La tentative de viol » est un acte criminel prévu et puni par les dispositions des articles 3 et 226 du code pénal pouvant donner lieu à l’application d’une peine criminelle. Agé d’à peine 20 ans, Lassina Dembélé est suspecté de cet acte. D’où sa comparution en Cour d’assises pour se défendre devant les jurés pour lever toute équivoque sur cette suspicion qui pèse sur lui avec l’espoir d’échapper aux affres du cachot.
L’histoire de tentative de viol dans laquelle ce jeune homme d’apparence inoffensive est empêtré s’est passée à Nanérébougou dans la Commune rurale de Dialakoro (Sikasso). C’était plus précisément dans la journée du 6 décembre 2016. Pour des raisons bien compréhensibles, nous désignons la victime par ses initiales A.D.
Le jour des faits, comme elle en a l’habitude, la sexagénaire A.D. s’est rendue dans son jardin potager, situé à la lisière des habitations pour y récolter du piment. Pendant que la vieille dame cueillait ses piments, à un moment où elle s’y attendait le moins, elle a reçu la visite inattendue de son futur bourreau, Lassina.
étonnée de cette visite, la vieille jardinière a tenté de garder son sang-froid, mais c’était difficile pour elle, au vu de l’attitude de l’intrus qu’elle avait en face d’elle. En fait, il se trouve que Lassina était devant elle nu comme un ver. Elle a perdu son sang-froid et tremblait de tout son corps. La cause. Non seulement ce visiteur d’un autre genre était totalement dévêtu, mais il était armé d’un coupe-coupe.
Comme il savait pourquoi il était venu voire cette mamie, il n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Directement, il menaça son vis-à-vis de se déshabiller et se coucher à terre afin d’entretenir des rapports sexuels avec lui. Face à l’attitude hésitante de la vieille dame, Lassina n’a pas hésité de la menacer de mort avec son arme blanche. Mais, en dépit de tout, la pauvre femme refusa catégoriquement cette proposition sordide venant d’un jeune homme qui a l’âge de son enfant. Elle n’avait d’autres choix que de crier à gorge déployée pour alerter d’éventuels secouristes. Apparemment, cela a semblé produire l’effet contraire. Au lieu que le violeur détale pour ne pas se faire prendre, il se rua sur sa victime en la saisissant par le cou avec la ferme volonté de la forcer.
Une altercation s’en est suivie et la pauvre A.D., étouffée, s’affala à terre sous les pieds de son agresseur. Curieusement, il se trouve que le cri de détresse de la vieille femme avait eu des échos auprès de bergers qui faisaient paître leurs animaux. Entre-temps, son cri avait alerté des bergers qui passaient juste non loin des lieux. Dans le feu de l’action, ces derniers firent irruption dans l’enceinte du jardin potager pour comprendre ce qui s’y passait. Ayant compris qu’il a quasiment échoué dans son projet, le violeur n’a pas cherché de midi à quatorze heures, comme on le dit. Il s’est enfui sans que ces témoins puissent lui mettre la main dessus.
Lassina a eu tort de croire qu’avec sa fuite, cette histoire était terminée. Quelques jours plus tard, les choses ont pris une autre tournure en sa défaveur. Dans les jours qui ont suivi, cette histoire avait commencé à faire grand bruit dans le village. Mais très rapidement, le social est entré en jeu pour essayer de l’étouffer. Cependant, malgré tout, la vieille victime n’a pas pu gober cette attitude du jeune homme envers elle. Dans la foulée, elle a rejeté toutes les médiations susceptibles de lui faire oublier cet acte du garçon.
Visiblement décidée à aller jusqu’au bout, la pauvre femme a fini par porter l’affaire devant les gendarmes chez qui elle raconta tout par le menu. C’est comme cela que le mauvais garçon s’est retrouvé devant des juges pour répondre de son acte en assises. De l’acte d’accusation, il est ressorti que l’inculpé a reconnu sans ambages les faits de tentative de viol à lui reprochés tant à l’enquête préliminaire qu’à l’instruction.
C’est ainsi qu’à la barre, il les a détaillés tels qu’ils sont ressortis du dossier d’accusation. Cependant, il a rejeté le fait d’avoir voulu forcer sa victime. Il a expliqué que pendant le duel, cette dernière a lourdement chuté. Pour mieux se défendre, l’inculpé a mis son acte sous le compte du « Satan ». Dans la même logique, Lassina a soutenu avoir subitement eu une forte envie d’entretenir des rapports intimes avec sa victime au moment précis où il a vu cette dernière dans le jardin. Bref. Après tout, l’accusé a fait part de tout son regret après son acte. Trop simple et trop facile pour convaincre les jurés et s’attirer une quelconque compassion de leur part.
C’est pourquoi d’ailleurs, le ministère public dans sa réquisition a détaillé certains points qui semblaient méconnus de la Cour. Pour le défenseur des citoyens, il semble que c’est une histoire de famille. S’il faut croire le magistrat debout, la victime serait une tante de l’inculpé. C’est pourquoi, le défenseur des citoyens s’est insurgé contre le fait qu’ils ont voulu « gérer » l’affaire en famille. Et le procureur d’estimer que cette histoire est plutôt un cas de viol déjà consommé et non une tentative de viol comme ils ont voulu faire croire la Cour. D’où la nécessité pour lui de maintenir l’inculpé dans les liens de la culpabilité.
Contrairement à ce que le ministère public a soutenu, la défense, de son côté, a indiqué qu’il n’y a aucun document prouvant que son client a violé la vieille A.D. La robe noire a qualifié le jeune homme de « novice » en la matière. La preuve pour elle, Lassina aurait pris peur et aurait même eu l’intention d’abandonner son projet. En dépit de tout, l’avocat a fini par plaider le pardon et des circonstances atténuantes en faveur de son client. Cela, pour la simple raison que celui-ci a manifesté son regret. Après délibération, la Cour a semblé suivi la défense dans sa logique en reconnaissant Lassina coupable des faits de « tentative de viol » avec des circonstances atténuantes. Le garçon a finalement écopé de 5 ans de prison dont 2 ans avec sursis.
Yaya DIAKITÉ
…C’est pour une histoire similaire qu’un certain Naba Traoré doit (normalement) comparaître devant les juges du tribunal de grande instance de Kati. Les faits concernant ce jeune homme d’une vingtaine d’années se sont passés dans le village de Diago (Kati) il y a de cela quelques semaines. S’il faut croire nos amis policiers qui ont traité son dossier, il semble que ce garçon a un penchant pour les femmes beaucoup plus âgées que lui (sexuellement parlant). Certaines de ses victimes auraient même l’âge de sa mère ou de sa tante. Comme chaque chose à une fin, le glas a sonné pour le « gérontophile » après avoir tenté de violer une sexagénaire, son énième victime.
Coincé par la clameur publique par la suite, il a ainsi été mis à la disposition des hommes du commissaire principal Santigui Kamissoko en charge du commissariat de police du 2è arrondissement de Kati. Depuis, le jeune Naba est derrière les barreaux en attendant d’être fixé sur son sort pour « viol ».
C’était le 27 octobre dernier. Ce jour-là, la sexagénaire que nous désignons par M. accompagnée de son fils se présenta au commissariat de police cité plus haut. Aux policiers, elle a clairement expliqué qu’elle a été victime d’un cas de viol dans son champ d’arachide à Diago. Devant les OPJ (officiers de police judiciaire) de la brigade de recherches (BR) dirigée par le lieutenant de police Sory Sidibé, la sexagénaire a, aux détails près, expliqué la façon dont cette histoire sordide s’est passée alors qu’elle était en train de récolter de l’arachide dans son champ. Pendant qu’elle était complètement absorbée par le travail, à sa grande surprise, son bourreau est sorti incognito derrière elle. Sans même lui donner le temps de réaliser ce qui allait se passer, celui-ci lui passa une corde autour du cou avant de la trainer jusque dans les buissons.
Puis les minutes qui ont suivi furent infernales pour la pauvre vieille. Sans état d’âme, le garçon n’a pas hésité une seconde à la violer. Une fois qu’il a terminé de satisfaire sa libido, le violeur a pris la poudre d’escampette pour disparaître.
Ces informations étaient suffisantes pour les éléments de l’unité des recherches de traquer le fugitif. Comme s’il était maudit, et par malheur pour lui, quelques jours plus tard, le garçon a été pris en flagrant délit par une foule déchainée qui voulait en finir avec lui. Cela s’est passé plus précisément aux environs de six heures du matin. Ce jour-là, Naba avait planifié de s’en prendre à des femmes qui se rendaient dans leur lieu de travail, une mini-fabrique de la place, située à Diago. Dans la foulée, l’élu local a reçu l’information. C’est ainsi qu’il a alerté les limiers du 2è arrondissement de la ville garnison pour interpeller et conduire l’indélicat dans leurs locaux. Ainsi dit, ainsi fait. à la suite d’une fouille opérée sur lui, les limiers ont mis la main sur la corde avec laquelle il se servait pour commettre ses actes.
Interrogé, Naba a reconnu les faits sans ambages. Selon lui, les petits soirs et les matins de bonheur étaient ses moments propices pour opérer. Et ce sont les jeunes dames et les vieilles femmes qui sont ses cibles préférées. En dépit des aveux de l’inculpé, ses parents n’ont pas hésité à vouloir le défendre pour qu’il échappe au cachot. Ils ont tenté de faire croire aux policiers que leur garçon souffre d’une anomalie mentale qui le pousse à agir de la sorte.
En l’absence de document médical corroborant ces paroles, difficilement une telle affirmation verbale tient la route après un acte aussi grave que le viol. C’est pourquoi les policiers n’ont perdu de temps avec le dossier du « gérontophile ». Naba Traoré a été déféré devant le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Kati.
Y.D.