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Démocratie et gouvernance au Mali : Nécessité d’une plus grande implication
Publié le mardi 30 juillet 2013  |  Le 26 Mars




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Depuis 2000, le Mali est impliqué dans les enquêtes Afrobaromètre et a, depuis, participé à cinq étapes, soit 2000, 2002, 2005, 2008 et 2012. Afrobaromètre est un projet de recherche indépendant regroupant 35 pays africains. Sa finalité est de donner une voix aux citoyens africains dans le processus décisionnel en fournissant des données de haute qualité d’opinion publique.


Ce qui ressort des différentes enquêtes Afrobaromètre dans notre pays, c’est que le malien lambda se soucie très peu de la chose politique. Aujourd’hui, la grave crise de 2012 explique en grande partie le discrédit de la classe politique. Mais en réalité, les maliens accordent peu d’importance à la chose politique depuis les premières heures de la démocratie. Il ressort aussi de ces différentes enquêtes que les ruraux sont plus impliqués dans le domaine politique, d’où un taux élevé aux différentes élections par rapport aux citadins.


Avec l’instauration de la démocratie et du multipartisme depuis une vingtaine d’années, les maliens ne sont plus d’accord pour la gestion du pays par un seul parti aussi bien en milieu rural qu’urbain avec respectivement 78% et 74%. Cependant, ils ne sont que 58% à être favorables à la compétition entre partis politiques en vue du choix des dirigeants. Par ailleurs, les maliens sont défavorables à ce que les partis d’opposition examinent et critiquent régulièrement les politiques et actions du gouvernement (75%).


Entre 2000 et 2012, la proportion de maliens ayant des intérêts pour les affaires publiques a augmenté, passant de 38% à 58%, soit 20 points de pourcentage de hausse avec un pic en 2008 de 70%. De même, ceux n’ayant pas d’intérêts pour la politique a baissé sur la même période, ce taux ayant passé de 61% à 41%.



Depuis l’avènement de la démocratie, plus de 40% de maliens ne semblent pas être intéressés par la vie politique. Les urbains semblent les moins intéressés avec un taux de 47% contre 40% pour les ruraux.


Par ailleurs, la proportion de maliens qui ne discutent « jamais » de questions politiques est passée de 56% en 2000 à 39% en 2012. Ce taux de 2012 supérieur à ceux des années antérieures (2002, 2005 et 2008) ne présage-t-il pas de la remise des questions politiques au centre des préoccupations des maliens après la double crise sécuritaire et politique?


Surtout, si l’on sait que la plupart des maliens estiment que cette crise est causée par les responsables politiques, au premier chef. A l’opposé, le taux des maliens discutant de questions politiques est passé de 42% à 70% sur la même période. Il est aussi remarquable de constater que les maliens discutant « fréquemment » sont passés de 15% à presqu’un quart de maliens, soit 24%.
Aussi, nous sommes en train de constater un nouveau regain des maliens pour la chose politique. Ce qui augure un taux de participation à l’élection présidentielle du 28 juillet prochain élevé par rapport aux autres scrutins.


En matière de discussions politiques avec les proches, très peu de maliens le font fréquemment, seulement 24% contre 39% de « jamais » et 36% de discussions occasionnelles. Les ruraux se méfieraient plus des discussions politiques comparativement aux urbains, soit 41% contre 36%. De même, les ruraux parlent plus occasionnellement de politiques que les urbains. A l’opposé, les urbains discutent plus fréquemment de politique que les ruraux.


En définitive, les maliens semblent faire l’unanimité que la politique et les affaires publiques sont si compliquées qu’ils ne comprennent pas ce qui s’y passe à hauteur de 71% d’avis favorables contre 24% seulement de désaccord. Il est à noter que l’accord se dégage plus nettement au niveau des ruraux (74%) contrairement au désaccord qui voit les urbains venir en tête avec 33% de citadins.
Ahmed M. Thiam

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