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Autrement dit : Que Macron comprenne !
Publié le jeudi 12 decembre 2019  |  Nouvelle Libération
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Depuis quand des chefs d’Etat africains, particulièrement celui du Mali, ont besoin d’un carton d’invitation pour se rendre à Paris ? Depuis quand exigent-ils une invitation officielle pour répondre à l’appel d’un président français ?

À quoi riment le gâchis et le folklore qui consistent à faire déplacer de Paris, spécialement, jusque dans toutes les capitales des pays du G5 Sahel, pour remettre «en main propre», devant caméras, appareils-photo, journalistes, badauds, des lettres d’invitation à des chefs d’Etat africains ?

Lesquels ne se font jamais prier pour séjourner, ne serait-ce que quelques heures, aux bords de la Seine, dans le cadre de visites privées ou professionnelles, ou pour se faire soigner, oublier le stress du pays, rencontrer un partenaire d’affaires ou déposer ou investir de l’argent très mal acquis. Qui est l’auteur de ce folklore ? Qui sont les initiateurs d’une telle comédie ? Est-ce Emmanuel Macron, lui-même ? Les chefs d’Etat sahéliens ?

Nous ne le savons pas exactement. Ce que nous savons, par contre, et sur lequel nous pouvons même jurer, c’est qu’Emmanuel Macron, en procédant tel qu’il le fait, à propos de la réunion à Pau et de la gestion de l’avenir de la France et des troupes françaises dans le Sahel, frappe à la mauvaise porte. Il risque de déchanter très vite car, à notre avis, il a choisi les mauvais interlocuteurs.

Pour ce qui concerne la présence de la France au Sahel, la fin du sentiment anti-français, l’acceptation des «boys» de Macron, ceux avec qui il faut discuter, ce ne sont pas les chefs d’Etat du G5 Sahel, ils n’y peuvent rien. Ils n’ont aucune espèce d’influence sur la question et ne peuvent donc rien pour Macron et la France.

Ceux avec qui il faut discuter, ce sont les populations, à savoir le bas peuple ; ceux qui croisent et côtoient, au quotidien, les troupes françaises à Gao, Mopti, Sévaré, Koro, Ménaka, Labbezanga, etc. Ceux sur lesquels leur présence a une influence sur la vie de tous les jours. Ces populations qui, aujourd’hui, (celles de Labezzanga, à la frontière nigérienne, par exemple) se sentent abandonnées par un Etat central dont la préoccupation est autre que la sécurisation de ses fils et de son territoire.

Des populations qui ont assisté, impuissantes, au départ des militaires censés les protéger ; des populations qui, de plus en plus, désespèrent de leurs dirigeants censés parler en leur nom et pour leur compte.

Makan Koné
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