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Dialogue National Inclusif : Ausculter le pays pour diagnostiquer son mal
Publié le dimanche 15 decembre 2019  |  L'Observatoire
Conférence
© aBamako.com par MS
Conférence de presse du Triumvirat du Dialogue Politique Inclusif
Bamako, Le 17 juillet 2019 dans la salle de conférence du Médiateur de la République. Installé le 25 juin 2019 par le président de la République, le Triumvirat en charge de la facilitation et de la conduite du Dialogue Politique Inclusif, a rencontré les hommes des médias dans le cadre d`une conférence de presse au cours de laquelle il a parlé des rencontre entre les anciens présidents, anciens premiers ministres et forces vives
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La phase nationale du Dialogue National Inclusif qui se tient du 14 au 22 décembre 2019 est le couronnement d'un long processus pyramidal à caractère inclusif, à l'actif du Président de la République Ibrahim Boubacar Keita, dont la sa volonté de reconstruire le pays, qui traverse une crise protéiforme, avec l'ensemble de ses fils, sans exclusion aucune.

Le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita a officiellement lancé les travaux de la phase nationale du dialogue national inclusif le samedi 14 décembre 2019 au palais de la Culture Amadou Hampaté, Bâ archicomble. L'événement a mobilisé entre autres personnalités les chefs des Institutions, les membres du Gouvernement, les Ambassadeurs, plusieurs personnalités politiques et religieuses, la société Civile, les membres signataires de l’Accord pour la Paix et la réconciliation nationale dont la CMA et la Plateforme des Mouvements de 14 Juin 2014.

Selon le Maire de la Commune V Amadou Ouattara, dans ses mots de bienvenue, le DNI est un espace d’échanges et le 14 décembre 2019 marque les annales du Mali.

Mobilisation réussie

« Au vu des résultats obtenus, j'ose dire que l'exercice en valait la peine », a d’entrée de jeu déclaré Cheick Sidi Diarra, président du comité national d’organisation du DNI. A ses dires, l’inclusivité ne fait pas de doute. Car depuis le 14 septembre dernier, six cents cinq (605) communes se sont réunies les 7 et 8 octobre 2019, une semaine plus tard, le 14 octobre, 57 cercles et les six (6) communes du District de Bamako se sont concertées ; les 21 et 22 octobre, dix régions, le District de Bamako et certaines ambassades et consulats ont tenu leurs consultations, un autre groupe d'Ambassades et consulats se sont concerté les 26 et 27 octobre. et la dernière concertation dans une ambassade a été organisée à Washington DC les 2 et 3 novembre.

« Les concertations, qui ont mobilisé des milliers de nos compatriotes de tous bords et de toutes les sensibilités, ont été très fructueuses d'un point de vue aussi bien quantitatif que qualitatif », a-t-il martelé, puisque les concertations dans les 605 communes ont donné lieu à l'adoption d'environ 32.451 recommandations et résolutions dont 6382, rien que pour la première thématique consacrée à la Paix, la Sécurité et au vivre ensemble. La deuxième thématique consacrée aux questions Institutionnelles et Politiques a suscité 5061 recommandations et résolutions. Les détails sur les tendances de résolutions qui ont recueilli le plus d'adhésions concernant chaque sous thèmes de chaque thématique font l'objet de la note de synthèse qui sera mise des délégués. La synthèse des rapports de vingt ambassades et consulats a également permis d'extraire 282 recommandations et résolutions sur l'ensemble des six(6) les six thématiques. La thématique 4 sur le social a recueilli le plus l'attention dans les ambassades et consulats avec 62 recommandations.

Et M. Cheick Sidi Diarra de féliciter : « Nous considérons ce résultat comme positif. Il exprime les craintes et les aspirations de la malienne en ce moment précis de notre histoire. C'est une chance inégalée que le peuple accepte de s'exprimer sur nos préoccupations majeures de l'heure et d'offrir des pistes de solution dans la courtoisie et dans le respect de l'état de droit. C'est tout à l'honneur de nos concitoyens. C'est l'illustration de la maturité de notre Nation. Cette chance, nous devons la saisir de toutes nos forces pour la traduire en avancées irréversibles pour notre démocratie, en faveur de la consolidation de l'état de droit et de la bonne gouvernance. Nous nous devons de la transformer en une action salvatrice pour la Nation tout entière ».

Dès lors, la question est de savoir où allons-nous à partir de maintenant?, a interrogé le président du comité d’organisation qui estime que cette dernière ligne droite du processus sera l'occasion de faire la synthèse de ce qui a été dit à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, de consolider les recommandations et résolutions, de les enrichir en y apportant la perspective nationale à travers un débat franc, mais courtois et orienté vers l'action.

«On peut se féliciter que la majorité des partis politiques, regroupements de partis politiques, les associations et organisations syndicales et de la société civile, les légitimités traditionnelles, les associations et groupement religieux aient participé pleinement à l’atelier préparatoire du Dialogue national inclusif », a déclaré le porte-parole du Triumvirat, l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, lors de son exposé des activités menées.

De l’union

Le Président IBK a salué la mosaïque recréée par le dialogue, signe d’un « Mali divers mais uni », de « souci de la paix, de la convivialité ». Ce dialogue refondateur est une occasion « d’ausculter le pays pour voir quel est son mal, d’où nous vient-il et comment le soigner ».

« Vous êtes une force de propositions. Et le peuple attendra de vous que votre congrès ne soit pas un congrès de plus, mais le congrès qu’il fallait pour mieux asseoir notre processus démocratique, adapter nos institutions, corriger notre gouvernance, stabiliser notre pays, renforcer notre commune volonté de vivre en commun », a adressé le Président Kéita.

Cette attente populaire survient à un moment où la crise sécuritaire qui nous frappe a révélé toutes les fragilités et les tares de notre administration. « Il est désormais incontestable que de nouvelles légitimités se font jour qui gagnent le cœur des populations, avec un nouveau système de justice même si cela s’appelle charia, d’administration et d’enseignement. L’Etat tel qu’il est questionné, ébranlé dans ses fondements. Vos assises doivent mieux analyser et traiter la demande de mieux d’Etat que le processus de décentralisation, réforme majeure du Mali démocratique, a permis de déceler. Car dans nos villages, nos communes, aux yeux de nos populations, plus rien, ne peut être comme avant. Qu’on se le tienne pour dit ! Je n’ai nul doute que vos débats relèveront le défi de la profondeur et de l’exhaustivité, qu’ils seront sans concession mais qu’ils resteront civilisés et courtois, en droite ligne avec les valeurs qui sont celles de ce terroir : vérité, sincérité, convivialité ».

Des engagements

Le Chef de l’Etat s’est engagé à accompagner le mécanisme de suivi que les congressistes, en toute souveraineté, mettront en place. « Je me suis engagé à mettre et faire mettre en œuvre des recommandations issues de vos travaux. Je ne m’y déroberai point. Je tiendrai parole », a-t-il promis.

Serviteur du Mali, l’ambition d’IBK est de faire en sorte que le peuple malien soit respecté partout et qu’il vive décemment, dans le confort. Car l’Etat est à l’écoute de la demande sociale, se surpassant à chaque fois pour que les revendications soient gérées à la mesure de ses moyens.

« Ces efforts continueront », a promis le Chef de l’Etat qui estime « vital » que le dialogue examine la question devenue incontournable d’une trêve sociale, durable et véritable, qui permette une respiration minimale à un pouvoir public pris à la gorge par les dépenses militaires, et débatte de l’attitude d’une nation en guerre. Une attitude qui doit aller au-delà des indignations de pure forme. Ainsi dira-t-il :« Nous devons être de solidarité authentique, palpable, mesurable avec nos soldats. Si le plus lourd fardeau revient à l’Etat, chacun d’entre nous peut un peu, chacun d’entre nous doit faire plus d’effort pour notre guerre, qui est une guerre de libération nationale. Ni plus ni moins. Les théories conspirationnistes, inspirées moins par un sursaut d’orgueil national que par une logique de déstabilisation et de plaidoyer pour les forces pseudo jihadistes ne sont pas à l’honneur de notre pays. Nous sommes tous impatients de retrouver la paix. Nous voulons tous que nos enfants puissent retrouver au clair de lune et les chants et danses dont les terroristes les privent, au nom de Dieu, leur Dieu ».

Le Président de la République a raisonné ses compatriotes que s’en prendre à la MINUSMA, « c’est s’en prendre surtout aux forces sénégalaises, burkinabé, togolaises, ghanéennes, tchadiennes. Cela est si inconfortable pour notre honneur de Malien, d’Africain ! Pareillement, nous devons dépasser le complexe colonial, vis-à-vis de la France. Nos parents étaient engagés par elle sur les fronts des deux grandes guerres mondiales. Aujourd’hui, elle est notre alliée et ses soldats tombent sur notre sol comme les nôtres. Sachons raison garder ! ».

Et IBK d’être martial : « Il ne nous est pas laissé d’autre choix que la guerre. Alors nous nous battrons, Quelle que soient les pertes. Quel que soit le coût ! Quelle que soit l’heure ! Quel que soit le lieu ! Et la victoire qu’il plaise à Dieu sera nôtre. Parce que c’est de notre côté que se trouve le vrai islam, le vrai amour, la vraie tolérance, la vraie volonté de paix, la vraie civilisation ».

Les travaux en Commissions du Dialogue ont commencé hier dimanche au CICB, conduiront à l'adoption des recommandations et résolutions, et désigneront les membres du mécanisme indépendant de suivi évaluation.

Cyril ADOHOUN
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