Tous les grands observateurs de la géopolitique du Sahel craignaient une violente et meurtrière réplique des pseudos djihadistes contre le Niger après la courageuse prise de position de Mahamadou Issoufi. Le Président Nigérien a eu l’audace de dénoncer le statut de Kidal, la dangereuse connexion entre la CMA et les groupes terroristes qui sèment la désolation dans son pays. Comme si cela ne suffisait pas, il a volé au secours de l’armée malienne en détresse à Tanbancort.
Se disant favorable à la création de la monnaie commune de la CEDEAO au grand dam de la France, le Président Nigérien Mahamadou Issoufou semble franchir le Rubicon en refusant de répondre à la convocation du Président Macron à n’importe quel prix et enfin l’ordre qu’il aurait intimé à la France de retirer ses forces sur le territoire nigérien. Cette attaque d’une rare violence et avec un lourd bilan au nez et la barbe des forces françaises n’est-elle pas la preuve suffisante de la complicité de la France avec les terroristes ? Comment une colonne de plusieurs centaines de combattants pourrait échapper à la vigilance des Drones et autres engins de surveillance dont dispose la France, pour aller attaquer un camp militaire avec autant de morts ?
L’attaque d’Inatès faisant au moins plus de 71 morts au sein de l’armée nigérienne et plus de 57 côté assaillants, est l’une des attaques les plus meurtrières de ces dix dernières années au Niger. Elle a suscité non seulement l’émoi, mais aussi et surtout, l’indignation et la colère de tout un peuple qui s’interroge aujourd’hui sur le rôle que les forces étrangères jouent réellement dans le Sahel. De Mondoro à Boulkessi en passant par Indelimane, Tanbancort jusqu’à Inatès, le décompte macabre fait froid dans le dos malgré la présence de plus 20 mille forces étrangères dans la zone pour lutter contre le terrorisme. Aujourd’hui, nombreux sont les citoyens des pays sahéliens à nourrir le sentiment anti français et à juste raison.
L’attaque d’Inatès a fini par convaincre les plus naïfs des visées expansionnistes occidentales au Sahel. La France et ses alliés veulent y créer le chaos comme en Libye pour ensuite jouer au père Noël. Ils n’ont d’ailleurs jamais caché leur volonté d’étendre leur influence au Sahel pour arrondir les angles économiques au moment où les ressources se font de plus en plus rares. Se cachant derrière la protection des peuples en danger, au nom du droit humanitaire, il ne fait plus l’ombre d’aucun doute que la France est là pour défendre ses intérêts. La lutte contre les terroristes est le prétexte tout trouvé avec des slogans « nous volons au secours des pays du Sahel en proie à la menace de la horde Djihado terroriste, sinon nous n’avons pas d’intérêts particuliers ».
L’attaque d’Inatès, à défaut d’être perpétrée par la France, n’a pas été faite à son insu pour ne pas dire avec sa complicité. Sinon, comment comprendre qu’en dépit des moyens sophistiqués et modernes dont disposent les forces Barkhane et la MINUSMA, ces forces n’aient pas pu détecter le déplacement d’une si importante colonne de véhicules et des milliers de combattants lourdement armés. La France a-t-elle fait payer à Mahamadou Issoufou l’audace de vouloir s’affranchir de sa tutelle et surtout la dénonciation de ses amis de la CMA ?
Que les chefs d’Etat des pays du Sahel ne se trompent pas ! La zone est pour la France ce que constitue l’Arabie Saoudite pour les Etats-Unis, à savoir une question de vie ou de mort à cause de ses immenses richesses en tous genres. La France veut avoir la mainmise sur l’Uranium, l’Or, le Pétrole et toutes les autres ressources du sous-sol, comme l’eau douce. Elle est prête à écraser toute contestation pour y parvenir.