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Mali – Présidentielle, Ibrahim Boubacar Keita, alias IBK, président sur commande ?
Publié le mardi 30 juillet 2013  |  Autre presse


© Partis Politiques par DR
Présidentielle 2013: Visite du candidat Ibrahim Boubacar Keita (IBK) dans le Mandé
Juillet 2013. Mali.


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Ce dimanche 28 juillet, le chemin des urnes pour départager les 27 candidats en lice pour briguer le fauteuil présidentiel mis en jeu. Deux candidats, dont Ibrahim Boubacar Keita du parti RPM et Soumaila Cissé, dit « Soumi », de l’URD font figure de grands favoris.

Toutefois, plusieurs soupçons pèsent sur la crédibilité et la transparence de ce scrutin, que d’aucuns jugent joué d’avance en faveur d’IBK (68 ans). Pion ou espion d’Alger et de Moscou ? Botte secrète de l’accordéon de l’insurrection nordiste, il est le seul ou presque à faire allégeance démesurée à la junte militaire, artisan du putsch du 22 mars 2012. Un scrutin à hauts risques qui se jouera sur le fil du rasoir. Décryptage
La Der d’IBK. Urbi et orbi, le Don King, IBK, l’enfant de Koutiala, présenté comme le super favori de la présidentielle malienne, va-t-il s’affranchir de cette chape de plomb et de ce flots de tumultes qui risquent de gâcher l’assaut de Koulouba. Enfin, pour ce dinosaure du champ politique malien et le plus âgé des postulants pour succéder au président de la transition, Dioncounda Traoré. Disqualifié d’office, son parti, l’ADEMA/ PSJ a mis en selle le jeune loup aux dents longues, Dramane Dembélé, dont les vraies ambitions présidentielles devront être déterminantes pour l’élection 2018, une sorte de troisième voie royale pour ce scrutin du 28 juillet. Au regard de sa riche et longue trajectoire politique, accumulant déboires et gloire, Ibrahim Boubacar Keita n’a pas su se départir de sa posture messianique.
Brin d’audace ou de prétention démesurée ? A priori, contre vents et marées, au gré des aléas de la météo politique malienne, celui que l’on considère à Bamako comme le joker incontestable du Maliba ( Grand Mali) joue sa Der dans cette présidentielle, un véritable panier à crabes et où les deux grands favoris, Soumaila Cissé et lui-même n’entendent pas se faire cadeau. En quelque sorte, ce duel au parfum funeste constitue le troisième tour de 2007. Mais, l’usure du temps et le jeu de connexions insoupçonnées souterraines Alger-Moscou- Paris, que l’on prête à IBK dans sa course au palais, risquent de lui jouer des tours. La pièce du puzzle est dans les plans d’IBK, lequel devra à tout prix prouver le contraire et confirmer sa légitimité. L’enfant de Koutiala, qui jouit de l’onction des certains dignitaires religieux, connaît bien le pays et le sillonne depuis des années. Son parti, le RPM (Rassemblement pour le Mali) est une véritable grosse machine politique qui a su résister à l’érosion du temps. Une corde de plus dans la conquête des suffrages des électeurs maliens.

Allégeance extravagante au capitaine Sanogo
Ce qui intrigue et agace pavoise-t-on dans les milieux bien introduits à Bamako, c’est l’allégeance sans faille du candidat IBK à la junte militaire de Kati, qui a de l’emprise sur lui. Alors que le système de l’ancien président Amadou Toumani Touré s’écroulait comme un château de cartes, IBK était l’un des rares hommes politiques du pays à être chouchouté par les nouveaux dépositaires de l’ancien régime ATT. Mais à quel prix ? Sa proximité avec l’homme fort de Kati, Amadou Haya Sanogo, au lendemain du putsch, est un élément clé du Plan A de Kati pour l’après Dioncounda Traoré. Ce candidat, moulé dans un conservatisme pur et dur, malgré la modernité des courants politiques, joue-t-il à bonnes cordes la musique de la junte militaire et certaines officines diplomatiques souterraines dont les plus en vue sont Alger, Moscou ? Des observateurs avancent qu’avec ces derniers, il a pris goût de passer à table, déjà en position pour mettre en coupes réglées le Mali de l’après transition Dioncounda Traoré. Contraint de tenir l’élection présidentielle par Paris et les bailleurs de fonds, le président Traoré s’est réduit à un souffre-douleur politique et diplomatique, contre son gré. Lui-même écarté du jeu politique par la junte militaire, dans ses calculs, de vouloir confier le pouvoir à un béni oui-oui et dont le temps semble être le pire ennemi. Dioncounda Traoré, qui sait bien que son jocker Dramane Dembélé, candidat de l’ADEMA n’enfilera pas les habits de président le 28 juillet est déjà dans les starting blocks de 2018. Car, l’heure de Dramane Dembélé sonnera en 2018. Sans doute. IBK fait l’affaire du capitaine Sanogo ? Quels sont les dessous du deal ? Ses incessants allers -retours à Alger, Moscou, Paris, Libreville cachent beaucoup de zones d’ombre. Tout le monde veut jouer sa partition et attendre le retour de l’ascenseur. « C’est sa dernière carte, ce dispositif arrange la junte qui vote RPM. Maintenant, est ce le peuple va se laisser faire ? », ergote notre source. Entre IBK et la junte militaire, c’est une relation qui s’apparente à la cohabitation du Maréchal Sully avec le Monarque Henri IV.
« Soumi », faiseur de roi et l’armurier du scrutin
De tous les 27 candidats en lice, Soumaila Cissé, ancien patron de l’Uemoa, est l’adversaire le plus crédible et sérieux du candidat IBK. Le duel à mort qui oppose les deux grands favoris de ce scrutin est une prolongation de la présidentielle 2007. Le 28 juillet sera l’heure de vérité et de la clarification entre ces deux hommes au destin présidentiel, rêvant passer la nuit au palais Koulouba. Ce duel est aussi la guerre des réseaux qui parrainent les deux candidatures. Soumaila Cissé est un acteur clé du jeu politique au Mali. L’homme est un fatal faiseur de roi qui sait tirer son épingle du jeu. A la différence d’IBK, qui ne doute pas de l’emprise de son rival, qui ne sait pas jouer dans les alliances en cas de second tour, sa posture de candidat providentiel et son refus de faire des compromis avec plusieurs partis politiques peut jouer à sa défaveur. Mais, incontestablement, cette élection présidentielle a fait surgir sur la scène, ce que l’on pourrait appeler la troisième voie royale, incarnée par des jeunes aux ambitions présidentielles comme Dramane Dembélé de l’Adema/ Pasj, Racine Thiam (le Cap), Moussa Mara du parti Yelema, Alhousseini Abba Maiga de Panafrik. Ces quatre mousquetaires seront les grands favoris de la présidentielle 2018, une fois que les éléphants politiques maliens disparaîtront de la scène. ( Les Afriques.com)

Par Ismael Aidara, rédacteur en chef délégué ( Les Afriques)

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