Les véhicules de transport en forme de minibus, communément appelés « SOTRAMA », appartiennent aux catégories de transport en commun des plus dégradées. Ces véhicules qui circulent partout à Bamako pour servir de transport de masse et qui n’obéissent à aucun critère de respectabilité humaine, ne devrait plus exister à ce stade de l’évolution humaine. Avec, souvent, des passagers aussi affreusement coincés que des chèvres à vendre, les Sotramas constituent une vraie honte pour le Mali.
Tout porte à croire que les pouvoirs publics au Mali manquent, soit, d’ambition ou d’innovation pour offrir un visage social plus honorable à l’existence collective. Au moment où des pays de la sous-région, notamment, le Sénégal et la Côte d’ivoire, ambitionnent d’ajouter le métro aux multiples transports en commun modernes, circulant sur le sol national, les autorités gouvernementales du Mali, se montrent jusqu’ici incapables d’offrir à des millions de populations, un transport en commun plus respectable en dehors des taxis.
Au moment où les innovations technologiques, en termes de matériel roulant, ne cessent de sortir de terre sous d’autres cieux, les transports en commun, aussi moyenâgeux que les véhicules sotramas, continuent de régner en maîtres, de surcroît, dans la capitale malienne. Malgré tous les désagréments que ces véhicules anachroniques causent aux milliers de passagers, rien n’est jusqu’ici envisagé par les autorités publiques, précisément, le Ministère malien des transports, pour les faire remplacer par des moyens de transports plus décents.
C’est à croire que seules les victimes de ce transport socialement dégradé, savent réellement toutes les humiliations que les véhicules sotramas leur infligent à longueur de journée, car, n’ayant pas les moyens financiers nécessaires pour s’approprier ou louer des véhicules plus honorables pour se déplacer. Au regard des différents abus régulièrement commis par les chauffeurs et apprentis du véhicule sur d’innocents usagers, à l’indifférence totale des agents de contrôle routier, les véhicules sotramas désignent un véritable symbole de retard social pour le Mali.
Le fait, notamment, que les passagers soient coincés ou entassés les uns sur les autres comme dans les temps immémoriaux où il y avait une rareté de véhicules disponibles pour que les hommes puissent se déplacer en masses, fait du véhicule sotrama, un système de transport ne devant avoir droit d’existence que pour le seul acheminement de produits commerciaux. Il appartient aux pouvoirs publics d’envisager des politiques de transports respectant la dignité des maliens, en lieu et place des sotramas. Ce, même s’il faudrait signer des partenariats avec des compagnies étrangères pour mieux viabiliser le secteur des transports communs au Mali.
Moulaye DIOP