On ne peut pas affirmer que Moussa Boubacar Bah ne fait rien depuis qu’il est ministre, mais personne ne peut dire en quoi son arrivée aux affaires a été bénéfique aux Maliens et particulièrement à ceux qu’il est censé protéger. Il n’a même pas encore été capable de dire au peuple où est allé l’argent confié à l’APEJ et une caisse d’épargne pour la réinsertion des jeunes diplômés arabisants. Cet argent a disparu mystérieusement sans que les bénéficiaires en aient vu la couleur.
La tâche n’est pas si simple pour Moussa Boubacar Bah, entré dans le gouvernement en tant que Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale, chargé de la Promotion et de l’enseignement bilingue. Comment réussir une telle mission compromise par l’environnement institutionnel et les réalités d’un monde en perpétuel mouvement ? Le célèbre secrétaire d’Etat doit son poste à un soutien polémique à la candidature du président IBK pour un second mandat bénéficie sans doute d’un lot de consolation.
Le mouvement politico-religieux Sabati 2012 avait dû se scinder en 2018 à cause de l’attachement de Moussa Boubacar Bah à soutenir la réélection d’IBK. Celui qui n’a pas hésité à tenir tête à ses mentors religieux Mahmoud Dicko et Bouyé Haïdara de Nioro du Sahel, a été récompensé par un portefeuille ministériel digne de sa ligne idéologique : la promotion des écoles qui enseignent l’Arabe et le Français.
Mais il y a une confusion même dans l’intitulé de son portefeuille de « Promotion de l’enseignement bilingue ». On s’attend en effet à un ministre chargé de promouvoir un système d’enseignement utilisant le Français et toute autre langue non francophone. Or, Moussa Boubacar Bah est dans le gouvernement pour le seul bien des écoles appelées Medersa, celles qui utilisent l’Arabe et le Français.
Pourtant, on sait qu’il existe d’autres systèmes d’enseignement utilisant en concomitance le Français et l’Anglais ou l’une des nombreuses langues nationales du Mali. Ces écoles sont le dernier souci de Moussa Boubacar Bah qui s’évertue à promouvoir un enseignement bilingue compromis. Il est compromis puisque le ministre n’arrive pas à aider les jeunes diplômés du système à trouver des emplois ou à s’auto-employer.
S’il y a des initiatives pour former les jeunes de ces écoles à des métiers ou à intégrer les cycles de formation professionnelle, on n’en sait rien. Le ministre est parmi ceux qui communiquent le moins sur leurs efforts et leurs perspectives. On a l’impression que le secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement bilingue ne fait rien de ses journées passées au ministère tant il cultive la distance entre lui et la presse.