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Départ des forces étrangères du Mali : Quand le Président IBK nage à contre-courant de son peuple
Publié le mercredi 18 decembre 2019  |  Notre Voie
Interview
© aBamako.com par A.S
Interview du président IBK
Koulouba, le 8 août 2017. Le Président de la République, Son Excellence Ibrahim Boubakar KEITA a accordé à la presse une interview sur le sujet du projet de la révision constitutionnelle.
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Il y a incontestablement un large fossé entre le Président IBK et son peuple quant à la perception de la présence des forces étrangères au Mali, notamment Barkhane et MINUSMA ! Et de deux choses, l’une : soit IBK ne comprend pas le sens de l’agacement de son peuple quant à cette présence, soit IBK feigne ignorer de quoi il s’agit exactement ! En effet, c’est parce que les maliens n’arrivent pas à comprendre pourquoi les soldats maliens sont quotidiennement tués malgré la présence de plus de 16.000 hommes constituant l’effectif de la MINUSMA et de Barkhane, qu’ils demandent le départ de ces forces qui, à leurs yeux, ne sont d’aucune utilité !


Mais pour notre Président, ce ne sont là que des « théories conspirationnistes, inspirées moins par un sursaut d’orgueil national que par une logique de déstabilisation et de plaidoyer pour les forces pseudo jihadistes… ». Aussi, pense-t-il naïvement que « s’en prendre à la MINUSMA, c’est s’en prendre surtout aux forces sénégalaises, burkinabé, togolaises, ghanéennes, tchadiennes ». Heureusement que les peuples de ces pays frères et amis cités par IBK sont d’avis, d’esprit et de cœur avec les maliens dans ce qu’ils vivent dans leur chair meurtrie !

En effet, sénégalais, burkinabé, togolais, ghanéens, tchadiens, tous partagent la douleur des maliens, tous se posent les mêmes questions quant à l’opportunité de la présence de toutes ces forces étrangères au Mali et dans le sahel, et qui n’empêchent en rien que des maliens, sénégalais, burkinabé, togolais, ghanéens, tchadiens, civils et militaires, meurent en longueur de journée !

Aussi savent-ils que quand les maliens réclament le départ de la MINUSMA, il ne s’agit nullement d’une quelconque action dirigée contre les sénégalais, les burkinabé, les togolais, les ghanéens et les tchadiens, mais plutôt contre la France et ses complices de l’ONU qui refusent, pour des intérêts qui sont leurs, de permettre aux troupes de cette mission de combattre les terroristes pour n’être finalement que spectatrices, et parfois victimes collatérales des djihadistes sans foi, ni loi !

Demander un véritable engagement de ces troupes étrangères dans la bataille contre le terrorisme, et à défaut, exiger leur départ n’a rien d’ « inconfortable pour notre honneur de Malien et d’Africain », ni de « complexe colonial vis-à-vis de la France ». Et le Président IBK a bien fait de faire cas de l’attaque terroriste macabre qui a eu lieu au Niger. En effet, si tant est que Barkhane est déployée au sahel pour combattre le terrorisme, comment soixante-dix soldats nigériens pouvaient tomber sous les balles de ceux qui veulent installer le chaos et le sang à la place de nos Etats ?

Comment toutes ces attaques, au Burkina, au Mali, au Niger peuvent constamment être menées par les terroristes sous le nez et la barbe de Barkhane, cette opération fantoche de la France supposée combattre le terrorisme au Sahel ? Comment expliquer le fait que l’armée française, avec toute l’armada d’engins et de technologies de pointes qu’elle dispose, et qui contrôle tous les mouvements des groupes terroristes, n’arrive toujours pas à circonscrire ces attaques visant les troupes burkinabés, maliennes et nigériennes ? La France est-elle réellement au Sahel pour combattre les terroristes ?

S’il ne nous est pas laissé d’autre choix que de faire la guerre, comme l’affirme IBK, alors nous devons nous battre, quelles que soient les pertes, quel que soit le coût, quelle que soit l’heure, quel que soit le lieu… mais par nous-mêmes, si des forces occultes supposées nous aider ne font rien pour arrêter l’hécatombe ! C’est à ce prix, et uniquement à ce prix que la victoire sera nôtre !

Et les peuples du sahel souhaitent ardemment que le sommet de Pau, reprogrammé pour début janvier, puisse servir de tribune à leurs dirigeants pour demander des comptes à Emmanuel Macron par rapport à tous ces doutes, à toutes ces ambigüités quant à la présence de la MINUSMA sur instigation de la France au Mali, et celle des troupes françaises dans le Sahel !



Fousseyni SISSOKO

Source : Notre Voie
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