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Croisade contre le corruption : Les prévenus sous mandat de dépôt
Publié le mercredi 18 decembre 2019  |  Le Soft
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de lancement de la campagne agricole 2017-2018 de l`Office du Niger.
M`Bewani (Région de Ségou), le 17 juin 2017. Le Ministre de l`Agrculture, Dr Nango Dembélé a, en présence du président de l`Assemblée Permanente des Chambres d`Agriculture du Mali (APCAM), M. Bakary Togola et du PDG de l`office du Niger M. Mamadou Mbaré Coulibaly, procédé au lancement de la campagne agricole 2017-2018 de l`Office du Niger
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Du 16 septembre 2019 à nos jours, ils sont une quarantaine de présumés délinquants financiers dont quatre femmes, à être mis tour à tour sous mandat de dépôt par la justice, dans le cadre de la croisade contre la corruption enclenchée au cours de ce quatrième trimestre. Parmi eux, des fonctionnaires, des conventionnaires, des contractuels, de simples bénévoles élus locaux et des paysans…




La croisade contre l’un des maux du siècle poursuit son chemin du côté du Pôle économique et financier de Bamako, et s’étend vers d’autres capitales régionales du pays. Trois mois après le décollage, nous faisons le point d’une opération sans précédent, impliquant au moins trente six prévenus pour un montant total estimé à 11.848.000.000 FCFA.

Grande surprise

Tout a commencé le 16 septembre dernier. Ce jour, à la grande surprise de tous, le richissime Bakary Togola, président de l’APCAM, est écroué pour détournement présumé de plus de 9 milliards FCFA, issus des ristournes de la confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton au Mali (C-SCPC). Cette moisson de Mahamadou Kassogué, le Procureur anti-corruption, a fait trembler la République.

Quinze jours après, plusieurs personnes tomberont entre les filets de la justice, et toutes sont aussitôt inculpées puis déférées, en attendant leur jugement.

Dans l’affaire Bakary Togola, relative à la coopérative des cultivateurs du coton, le secrétaire général de la C-SCPC, président local de Kita, Solomady Keïta et Drissa Traoré, aussi membre de la C-SCPC et président local de Sikasso, n’échapperont pas au sort réservé à leur Chef Togola.

Impliqués dans la même affaire, les Sieurs M’piè Doumbia, Mamadou Fomba et Alou Dembélé ont aussi rejoint les autres.

L’aéroport Modibo Keita

Les filets du service du Procureur Kassogué ont, par ailleurs, attrapé quatre agents en services à l’aéroport Modibo Keita. Il s’agit de Mamadou Ibrahima Camara, Directeur commercial des Aéroports, Aliou DEM, chef section statistiques et recouvrement, et de Bibata, dite Bara Coulibaly, cheffe section recouvrement, et Mamadou Traore, imprimeur, Il est reproché à ces quatre personnes d’ ‘’atteinte aux biens publics’’, ‘’usage de faux’’, ‘’favoritisme’’ et ‘’complicité’’ d’un montant dilapidé ou volatilisé de 800 millions FCFA.

Trois années de gestion

Dans la même période à Kayes, le Procureur de la République, Moussa Zina Samaké a placé sous mandat de dépôt douze personnes et mis trois autres sous contrôle judiciaire dans le dossier de l’Assemblée régionale de Kayes. Il s’agit du président de l’Assemblée régionale de Kayes, Bandiougou Diawara, son second vice-président Michel Dansoko, M. Founeké Sissoko, secrétaire général, le régisseur Mme Fatoumata Konaté et Karamoko Koné, chef comptable.

«Plus de 1.428.500.000 F CFA ont été détournés sur les trois années de gestion » par ces présumés, a indiqué le procureur Samaké, lors de sa conférence de presse du vendredi 27 septembre 2019.

Prison pour femmes

A Bamako, les filets du procureur Kassogué se sont étendus à Mme Makoye Sissoko, ex directrice générale de l’AZI-Sa. Depuis, elle séjourne à la prison pour femmes de Bollé. La plainte au départ, concernait un cas d’abus de confiance pour 43 Millions. Quelques temps après, l’on apprend que sa gestion lorsqu’elle était DG de l’AZI-SA, a connu un audit ayant constaté une disparition de 06 milliards FCFA.

Collectivités

Dans le domaine des collectivités, le juge anti-corruption a effectué des arrestations ayant fait couler beaucoup d’encre. Le Maire du District, Adama Sangaré, est mis sous verrous dans une affaire d’électrification de la ville de Bamako. Il sera suivi par Sékou Alpha Djiteye, Mohamed Oumar Traoré et Mafily Koné, à la suite d’une dénonciation faite par un responsable de l’EDM. Eux aussi, méditent sur leur sort dans les prions de Bamako et de Koulikoro pour le premier.

Le Maire de Baguinéda, Salia Diarra, son régisseur de dépenses, Yaya Traoré, le Régisseur Recettes Cissé, le troisième adjoint Mahamadou Samaké et le sous-préfet de Kati ont été, eux aussi placés sous mandat de dépôt pour des présumées malversations portant sur un montant de 197 Millions FCFA.

Le Pôle économique et financier s’est également intéressé au dossier de dénonciations des faits, relatif aux ‘’enseignants fictifs’’ à Mountougoula.

Accusés d’atteinte aux biens publics, le Maire de la Commune rurale de Moutougoula, Daouda Diarra et 8 autres personnes ont été placés sous mandat de dépôt pour ‘’manœuvre frauduleuse qui a duré des années’’ ayant occasionné une perte financière de plus de 27 millions de FCFA à la Commune.

En commune II du District de Bamako, le Maire Cheick Abba Niaré, son adjoint Fodié Traoré et son chef de l’Urbanisme Backi Traoré seront arrêtés et mis sous mandat de dépôt sur décision du tribunal de Grande Instance de la Commune II, pour des irrégularités financières de plus de 153 Millions FCFA, décelées dans leur gestion par le Vérificateur général.

Université

L’ancien doyen de la faculté de droit privé de Bamako, Pr Kissima Gakou, est lui aussi déposé par le Procureur anti-corruption à la Maison centrale d’arrêts de Bamako pour un détournement présumés de 200 Millions FCFA. L’informaticien Souleymane Sidibé et l’ex comptable Abdoulaye Ould Maïga, tous de la même faculté, sont arrêtés au même moment que Kissima.

En attendant d’autres éventuels présumés délinquants, tous seront jugés en fonction du calendrier du ministère public encore en suspens.

D. C. A

Le Soft
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