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Mali sous IBK : les dessous du ralliement de la rébellion à IBK
Publié le jeudi 19 decembre 2019  |  Le Wagadu
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© aBamako.com par Momo
Nouveau pole politique de la Gauche républicaine et démocratique
Bamako, le 27 février 2017 5 partis politique d`un Nouveau pole politique de la Gauche républicaine ont fait une union a la maison des Aines
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Comment décrypter la désunion malienne et la farce de dialogue en cours ? C’est peu dire que le Mali est en proie à ses divisions. Déstabilisé et fragilisé depuis 2012, ceux qui ont entraîné le pays dans des vagues scélérates, usent de tous les stratagèmes pour l’y maintenir.

Au départ, il y a une alliance objective entre la rébellion et les forces obscures qui aujourd’hui désorganisent le pays à leur seul profit. Elles ont de notre pays, le lit des activités de toutes les mafias, déstabilisent l’armée et les forces populaires, préparent le pays à la soumission dans son ensemble et une de ses parties, le nord, à l’esclavage. Il y a un nom pour cette opération.

Ainsi, le dialogue qui avait pour but de trouver des solutions politiques afin de sortir le pays de la crise, est devenu un monologue. Tout a été fait pour écarter une opposition tranchante mieux organisée et plus proche des intérêts du pays.

À l’arrivée le processus prend des allures de farce dans laquelle la rébellion se parle à elle-même, puis vient imposer sa volonté à un pouvoir qui travaille contre les intérêts fondamentaux du Mali.
Pendant que dans leur grande majorité, les Maliens veulent un changement profond dans la gouvernance, ce qui passe nécessairement par une transition démocratique, les partis de l’étranger travaillent à satisfaire des forces de la partition.

Dans cette perspective, il y a une relation incestueuse entre le pouvoir IBK et la rébellion touareg. D’où la nécessité de livrer les dessous du retour de la CMA sous la protection de IBK.

C’est un véritable appel au secours que la CMA lance au pouvoir IBK en se faisant représenter au plus haut niveau à la kermesse en cours appelée «Dialogue national inclusif».

La première raison tient à la pression régionale qui s’exerce sur la rébellion concernant le statut de Kidal. Cette pression est exercée par le président du Niger es qualité, puis en sa qualité de président en exercice de la CEDEAO.

Devant la sanctuarisation de la ville de Kidal, la CEDEAO ne laisse aucune autre perspective à IBK et à ses hôtes. Elle réaffirme son plein soutien à l’exercice de la Souveraineté de la République du Mali sur l’ensemble de son territoire ; soutient que la région de Kidal est partie intégrante du territoire malien, en exigeant le respect scrupuleux des symboles de l’État malien, le retour des démembrements de l’État, y compris les Forces armées reconstituées et de l’Administration dans toute la région de Kidal. Cette position claire de la CEDEAO sur le statut de Kidal est sans ambiguïté.

Désormais identifiée comme sanctuaire et nid de terrorisme d’où part la déstabilisation des Etats en Afrique de l’ouest, la ville de Kidal doit montrer patte blanche, la CMA qui y a remplacé l’Etat est tout simplement mise à l’index.

La seconde raison et la plus effrayante est la nouvelle découverte selon des informations persistantes, d’éléments appartenant à la CMA dans l’attaque de Inatès. Cette nouvelle, si elle s’avère, viendrait mettre fin à toutes les stratégies concoctées entre IBK, la rébellion touareg et la France, et qui concernent le statut autonome de la région de Kidal.

On sait que la condition-clé du soutien de la France au candidat IBK à la présidentielle de 2013, était l’octroi d’une large autonomie à la région de Kidal. Cette option a été largement relayée à l’époque par le président mauritanien qui l’avait revendiquée sur France24 et dans une interview au journal Jeune Afrique. Il se dit qu’IBK lui-même pendant la campagne aurait signé un accord allant dans ce sens avec la rébellion.

Il s’y ajoute que la seule contribution du Mali au texte de l’Accord d’Alger est la fameuse «Zone de développement des régions du nord». Un bidule qui vise l’intégration forcée des régions de Gao et de Tombouctou à la volonté de Kidal. Ce machin aurait été proposé de source des négociateurs à Alger par IBK en personne. Cette architecture de la partition du Mali est aujourd’hui menacée par les pressions populaires, l’intransigeance d’un président nigérien au service de son peuple et la CEDEAO.

Les récentes nominations à titre exceptionnel d’officiers de la rébellion sonnent comme un début d’exécution d’accord conclu à des fins électoralistes et les premiers jalons de la mise en place d’une armée ethnique. Dans la mesure où elles visent à donner en toute légalité des cadres à la nouvelle armée rebelle qui gardera le contrôle de Kidal à la sortie d’un dialogue dit national dont le décor sert de prétexte à toutes les velléités de partition, quand il aurait fini de décider de la prochaine révision constitutionnelle pour fermer la boucle du complot contre le Mali.

Devant ce tableau fort complexe, on abrutit davantage le petit peuple avec le concours des esprits simples, des élites affairistes et des politiciens véreux ne répondant qu’à l’appel de leur ventre.

En vérité, leur discours sur l’unité du rassemblement autour de IBK pour sauver le Mali est non seulement l’expression de leur esprit de vénalité qui creuse les sillons de la partition du Mali. Tous ces gens qui ont troqué leur lucidité contre une misère de situation et de position politique, sont devenus des clercs de la soumission de notre pays aux intérêts de l’étranger et des agents de la déstabilisation du Sahel.

Souleymane Koné

Ancien Ambassadeur
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