À l’occasion de la célébration de la Journée internationale des migrants, le chef du gouvernement a rappelé que notre pays a adopté une politique nationale en la matière avec l’objectif d’en faire un facteur de croissance et de réduction de la pauvreté. Le Mali figure, parmi les pays subsahariens qui reçoivent plus d’argent de leur diaspora
Notre pays, à l’instar de la communauté internationale, a célébré hier la 19è édition de la Journée internationale des migrants. La cérémonie s’est déroulée à Ségou, en présence du Premier ministre, Dr Boubou Cissé. Deux thèmes sont retenus pour cette célébration. Au niveau des Nations unies, on a retenu le thème : «Migration et cohésion sociale». Sur le plan national, le thème utilisé est intitulé : «Quelle gouvernance des migrations au niveau africain sous la présidence malienne du Comité technique spécialisé de l’Union africaine sur la migration, les réfugiés et les personnes déplacées ?».
C’est en décembre 2000 que l’Assemblée générale des Nations unies a proclamé le 18 décembre de chaque année, Journée internationale des migrants afin de commémorer l’adoption en 1990 de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles. Aussi, cette date est commémorée dans l’espoir d’éradiquer les préjugés sur les migrants et relever l’opportunité de faire valoir leurs contributions dans les domaines politique, économique, culturel et social.
Ce qui, de l’avis de la coordinatrice du système des Nations unies au Mali, Mme M’Baranga Gasarabwe, constitue un bénéfice autant pour les migrants, qu’à leurs pays d’origine ainsi qu’à leurs pays d’accueil. Elle a salué l’engagement et les efforts constants du gouvernement qui ont permis d’obtenir des résultats probants dans la gestion des flux migratoires dans notre pays.
Pour Pascal Reyntjens, chef de mission de l’OIM au Mali, au-delà de son aspect symbolique, cette journée, dédiée aux migrants, représente aussi l’opportunité pour chacun de s’interroger et de réfléchir ensemble sur la situation des migrants dans nos sociétés.
Pour lui, la migration doit être un choix et toujours rester un droit. Il est primordial, a soutenu Pascal Reyntjens, de respecter la dignité et les droits fondamentaux des migrants qui sont tout simplement des droits humains.
Il s’est offusqué du fait qu’encore les discours et échanges autour des questions migratoires soient simplistes et trop souvent négatifs. «Parmi les 272 millions de migrants à travers le monde, plusieurs d’entre eux sont souvent marginalisés dans leur pays de départ, de transit et d’accueil», a-t-il déploré.
La journée donne l’opportunité de dissiper les préjugés et de sensibiliser l’opinion sur les apports multiformes des migrants
Le ministre des Maliens de l’extérieur, Amadou Koïta, a rappelé que la célébration de la présente journée donne l’opportunité de dissiper les préjugés, de sensibiliser l’opinion sur les apports multiformes des migrants, de faire des plaidoyers pour le renforcement de leur protection, de promouvoir la migration légale. Il s’agit aussi et surtout d’attirer l’attention sur les risques et dangers de la migration irrégulière et de mettre en place des cadres de coopération pour une meilleure gestion des migrations.
Cette célébration est, par ailleurs, l’occasion de se souvenir de ces nombreux migrants morts, disparus, en détention ou qui subissent les pires formes d’exploitation à travers le monde.
Pour le ministre Koïta, la problématique de la migration irrégulière n’interpelle pas que les gouvernants, elle interroge aussi la société civile et les familles des migrants.
Amadou Koïta a rappelé que notre pays, ces dernières années, a été durablement touché par de nombreux cas de victimes qui se sont traduits par des expulsions massives et des morts sur les routes migratoires.
Les expulsions et les rapatriements d’urgence des Maliens en situation de détresse de 2013 à nos jours ont concerné plus de 32.000 personnes. De janvier 2018 à décembre 2019, plus de 16.000 de nos compatriotes ont été rapatriés. L’heure est donc à l’action et à la prise de conscience vis-à-vis du phénomène migratoire.
AU CARREFOUR- Pour le Premier ministre, les activités de la présente journée cadrent avec la vision du président de la République sur les enjeux migratoires. Pays de départ, de transit et de plus en plus d’immigration, le Mali est au cœur des enjeux migratoires, a indiqué Dr. Boubou Cissé.
Aux grands maux les grands remèdes.
Il citera à ce propos l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. L’objectif de ce Pacte mondial est de couvrir toutes les dimensions de la migration internationale en rassemblant pays de départ, pays de transit et pays de destination en termes de migration autour d’une vision commune du phénomène, et de promouvoir un renforcement de la coopération internationale en la matière.
À travers ses 23 objectifs spécifiques, le Pacte mondial pour les migrations vise une meilleure gestion des migrations aux niveaux local, national, régional et mondial. Le Premier ministre a aussi mis un accent sur la Politique nationale de migration (Ponam).
Avec comme slogan «Faisons de notre cher pays, le Mali, un eldorado». La Ponam, a indiqué le chef du gouvernement, émane de la conviction des plus hautes autorités de notre pays à faire de la migration un véritable atout pour le développement de notre pays, un facteur de croissance et de réduction de la pauvreté.
En plus, dira-t-il, face aux enjeux migratoires, notre pays a adhéré à plusieurs initiatives à de hauts niveaux aux plans bilatéral (entre les pays de départ et de destination), multilatéral (entre la Cedeao, l’Union africaine et l’Union européenne)...Lire la suite sur lessor