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Le service de néphrologie du point G: Un cimetière à l’abri des regards
Publié le vendredi 20 decembre 2019  |  Infosept
L’hôpital
© Autre presse par DR
L’hôpital du Point G
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Ce service compte 33 centres avec 19 machines. A ce jour, un seul centre est fonctionnel avec une capacité de 186 malades. Les autres sont contraints de patienter 24 heures sur place pour passer sous la machine.

Siaka Sidibé impressionne par son aisance à répondre à toutes les questions, même les plus surprenantes. Mais aussi, il est conscient de l’espoir placé en lui par les malades. Depuis quelques temps, ce cadre de l’administration malienne tient le gouvernail de l’Association Malienne des Insuffisants Rénaux (AMADIR). Il se prépare à amorcer un tournant décisif dans la prise en charge des personnes atteintes d’insuffisance rénale. Il répond ici, sans réserve, aux questions du bihebdomadaire InfoSept.

InfoSept : Pouvez-vous vous présentez à nos lecteurs ?
Je suis Siaka Sidibé, le Président des Malades Dialysées. Nous sommes regroupés dans une association connue sous l’appellation de l’Association Malienne des Insuffisants Rénaux (AMADIR)

Vous étés le Président de l’Association des personnes malades des reins, avez-vous accès au traitement, en l’occurrence la dialyse ?

Oui, nous avons accès à la dialyse de manière partielle car elle ne se fait pas correctement au Mali, elle doit se faire deux fois par semaine en raison de cinq heures par séance ou trois séances par semaine en raison de quatre heures par séance. Malheureusement, nous n’avons jamais atteint ce nombre d’heures, nous faisons huit heures en deux séances. Cependant, la dialyse a commencé dans notre pays, il y a une dizaine d’année.
Le Président IBK avait dit solennellement que la dialyse était gratuite. Est-le cas au jour d’aujourd’hui ?

Non, ce n’est pas le cas. Nous nous sommes posés la question si ce n’était pas un poison d’avril ou tout simplement il s’amusait avec nous en nous faisant espérer. Nous ne comprenons pas car une déclaration solennelle d’un Président dans ce sens équivaut pour nous à un décret présidentiel. Quand nous avons cherché à comprendre, on nous fait savoir qu’il n’y a pas de fonds et que la déclaration n’était basée sur rien. Aujourd’hui, les malades sont persécutés pour payer 2.500 FCFA. A défaut, il ne passe pas sous la machine. En ce qui me concerne, j’ai pris sur moi la décision de dire aux malades de ne rien payer. Pour comprendre mieux, nous avons adressé trois correspondances au ministère en charge de la question : une au Pr Samba Sow et deux à Michel Sidibé. Concernant Michel, c’est son Chef de Cabinet qui nous a reçus en nous promettant d’organiser une rencontre avec le ministre. A présent, sans suite.
Quel est l’état physique et psychologique des patients ?

C’est la désolation et le désespoir. Le service chargé d’offrir la prestation enregistre un grand nombre de décès. Cela est attesté par le registre de la morgue de cet hôpital. Tous les jours des décès. Ecœuré par cette situation, nous avons décidé de rencontrer le ministre. A défaut, nous allons porter plainte contre le ministre par rapport à la gestion de la subvention allouée à la dialyse. De 2013 à nos jours, plus de dix milliards ont été mobilisés.
Quel message avez-vous à lancer aux autorités ?

Il faut que les gens respectent leur parole et qu’elles prennent conscience de la situation, les personnes atteintes de cette maladie sont en augmentation (486 personnes dialysées permanent) et ceux qui attentent dépassent de loin ce nombre.

Propos recueillis par Mahamadou YATTARA
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