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Avenir de KIDAL: Quand la CMA menace le Mali
Publié le vendredi 20 decembre 2019  |  Le Combat
Cérémonie
© aBamako.com par A S
Cérémonie de signature de l`accord de paix par la CMA
La CMA a signé l`accord de paix et réconciliation le 20 Juin 2015 à Bamako
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Les travaux du dialogue politique inclusif ne s’achèveront que le dimanche 22 décembre prochain. Mais déjà, la Coordination des Mouvements de l’Azawad a tenu à réaffirmer ce qu’elle considère être comme la ligne rouge à ne pas franchir. « S’il y a relecture de l’Accord d’Alger, même ce qui avait été concédé par nous ne le sera plus ».

Ces propos ont été tenus par Moussa Ag Assarid, représentant de la Coordination des Mouvements de l’Azawad en Europe. Ils ont vite fait le tour des réseaux sociaux, un partage pour le moins viral, comme à dessein, afin que nul ne puisse dire qu’il n’a pas entendu ce que la C.M.A. ne tolérera point. Menace d’autonomistes ou ultimatum d’indépendantistes? Sans doute les deux, selon la tournure que prendront les évènements sous l’œil de la communauté internationale. Mais la réalité, elle, est sous le regard de tous. Qu’est-ce qui a été concédé par la C.M.A.? Rien, en vérité, quand on sait qu’au fil du temps, les irrédentistes de Kidal sont passés, au travers des mailles de la décentralisation, de revendications de large autonomie à carrément de quête d’indépendance totale, allant jusqu’à concevoir les symboles de leur future république envisagée sous le nom de l’Azawad. Drapeau national, passeport tout autant, et autres armoiries sont une réalité connue de tous. L’armée nationale de l’Azawad a son commandement militaire et ses troupes qui ont maintes fois accroché les forces de défense du Mali. Le même Moussa Ag Assarid a d’ailleurs pu proclamer à la face du monde, avec une certaine délectation : « Nous avons pu renvoyer l’armée malienne à plus de 1500 kilomètres de nos frontières nationales… » Ce qu’il s’est gardé d’ajouter en la circonstance, c’est simplement que ce fut avec l’appui de la France qui a permis au MNLA de prendre tout Kidal, après avoir bien sûr bouté hors Ançar Dine. Fait dénoncé par l’ancien ambassadeur français au Mali, plutôt soucieux de l’intégrité du territoire national malien conformément aux missions déclarées des forces étrangères. Depuis, l’armée malienne est interdite de tous mouvements en direction de Kidal qui, en dépit de savantes arguties simplistes trompeuses formulées et servies ça et là, le plus souvent par des décideurs maliens eux-mêmes, échappe désormais à la souveraineté du Mali.


L’Accord d’Alger, conçu à la va-vite, avec légèreté et certainement avec une complicité surprenante, est devenu une couverture commode pour la C.M.A. qui y a tout ce qu’elle recherche et, donc, y tient comme à la prunelle des yeux. Les Maliens lambda comme des avisés tels que Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition, Moussa Mara, ancien Premier ministre, Pr Aly Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale, Pr. Issa N’Diaye, ancien ministre, Lancéni Balla Keïta, ancien ministre et ancien député, entre autres, ont dénoncé sans répit le document. À l’exception notoire de la C.M.A., du président IBK, de la France et de la Minusma, l’Accord d’Alger passe pour être ce qui est à la base de tous les problèmes menaçant la stabilité de l’État du Mali et de l’intégrité de son territoire national. Il est d’ailleurs révélateur que la C.M.A. n’ait accepté de venir au DNI que lorsqu’elle a reçu de la plus haute autorité du Mali et de celles des Nations-Unies l’assurance que l’Accord d’Alger ne figurera pas à l’ordre du jour du DNI, autrement dit qu’il ne sera pas discuté, encore moins amendé d’un iota, même pas d’une virgule.

Un sujet tabou que les Maliens doivent éviter, quitte à renoncer à un pan entier de leur pays. Un représentant de la C.M.A. n’a d’ailleurs pas manqué de le souligner fort sur Rfi, le premier jour du DNI, que ce n’était « ni l’espace idéal ni le lieu légal » d’en parler. Moussa Ag Assarid a-t-il tort de menacer le Mali ?

Boubacar O. Keïta

Source: Journal le Combat-Mali
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