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Contribution au Dialogue National Inclusif : « Les maliens, au-dessus de la mêlée, peuvent en vérité s’accorder sur des choix essentiels… », dixit Abdoulaye Idrissa Maïga
Publié le vendredi 20 decembre 2019  |  Mali Demain
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© aBamako.com par Momo
Passation de pouvoirs entre le PM sortant Modibo Keita et le PM entrant, Abdoulaye Idrissa Maïga
Bamako, le 10 Avril 2017. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Modibo Keitaet le Premier ministre entrant, Abdoulaye Idrissa Maïga a eu lieu ce lundi à la Primature
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Chers frères et sœurs,
Prenant part au Dialogue national, vous feriez montre de discernement en élevant le niveau de vos échanges et des enjeux à hauteur du destin collectif des maliens. Vous aviez l’occasion d’apporter votre contribution dans l’optique de rebâtir l’espoir au Mali et recoudre la confiance entre maliens.
Il vous revient d’agir pour la survie d’un ensemble national aujourd’hui ébranlé par le spectre des violences inouïes qui ont ensanglanté le pays, en son septentrion et au centre. Ces parties du territoire national (les 3/5ème), aujourd’hui meurtries, vivent encore sous le coup de la terreur du fait des irrédentistes. Ces derniers ont entraîné dans leur sillage des terroristes du pourtour saharien en complicité avec les narcotrafiquants qui essaiment au nord du Mali, dont certains sont pourtant bien établis à Bamako.
Alors, aucune désinvolture ne devrait nous faire croire le contraire. Car, voilà tout le manque d’anticipation qui aura conduit le pays dans l’impasse actuelle qui profilait dès la mi-mars 2018. Conscient des effets de cette désinvolture, nous avions été contraints dès le 02 août 2018, à la rédaction d’une déclaration, l’Appel pour la paix au Mali visant à mettre tous nos concitoyens devant leurs responsabilités patriotiques.
Dans ce sens, nous avions organisé des séances de travail avec certains représentants de la CEDEAO et de l’Union africaine, adressé des correspondances aux acteurs institutionnels majeurs dont le Médiateur de la république (9 novembre 2018) , au regard de cette situation tragique que connaît notre pays gravement exposé au risque d’une partition problématique et inconcevable.

J’ai répondu à l’invitation du triumvirat…

J’ai répondu à la sollicitation du triumvirat, le 10 juillet 2019 en leur remettant formellement l’Appel pour la paix au Mali du 6 juillet 2019. A cette occasion, tout ce qui ressort des paragraphes ci-dessus leur a été exposé en récusant le terme “dialogue politique”. Sur ce point, ils ont entendu les maliens, en adoptant l’appellation” dialogue national”. Et je n’ai pas non plus manqué de leur indiquer par courrier en date du 16 septembre 2019, que leurs efforts devraient tendre vers une meilleure structuration des termes de référence.
Pour ma part, j’ai choisi de vous confier humblement ce que je crois être l’essentiel, loin des polémiques inutiles, loin des empoignades incompréhensibles, loin de toutes les impostures.
Il s’agit de trois priorités dont la présentation correspond à une haute hiérarchie : à apporter une réponse crédible à la crise malienne ; o contribuer à dessiner la trajectoire d’une gouvernance adaptée à la situation de péril sécuritaire ; à développer une compréhension commune des présupposés politiques et conditions critiques à la sortie de crise.
Dans cette perspective, je vous livre ma pensée qui est celle d’un citoyen qui reste convaincu que les maliens, au-dessus de la mêlée, peuvent en vérité s’accorder sur des choix essentiels.
1. La crise malienne : apporter une réponse crédible ( à la mémoire des soldats et des civils victimes de cette guerre asymétrique qui inspire émoi, effroi et horreur) Nous avions indiqué dans l’Appel pour la paix au Mali (6 juillet 2019) que le dialogue et la concertation sont deux vertus sur lesquelles nous insistons tout particulièrement car elles favorisent la compréhension mutuelle qui peut aboutir au changement de comportement. Dans cette veine, le comportement de nombre des maliens (citoyens comme décideurs) cessera d’interpeller les consciences, lorsque chacun aura compris que l’on ne devrait point transiger avec l’honneur et le destin collectif. Hormis cette donne, le gain facile continuera de diviser tout en nous éloignant des chemins de la paix. Et la détresse des populations désemparées loin de la capitale (Bamako) ne sera que plus grande, malgré toutes les commandes faites (dérogations au droit malien) pour accommoder les différends avec les groupes armés. L’on continue de transiger avec des gens qui confortent chaque jour d’avantage leur projet séparatiste en vue d’une énième instabilité. Ces derniers gagnent du terrain au point d’organiser à maintes reprises des parades militaires dans un Kidal sanctuarisé, sous le regard de la communauté internationale. A quoi servirait alors l’accord signé en mai/juin 2015 ?

Changer la désinvolture avec laquelle l’on s’accommode d’une crise

Ces équipements et matériels militaires sont pour la plupart des produits et engins volés en Lybie. Ils doivent être saisis, à défaut d’être détruit, et mis sous bonne garde de l’ONU. Voilà une des réponses crédibles pour avancer vers la sortie du tunnel. Ce qu’il faut pouvoir changer, c’est aussi et surtout la désinvolture avec laquelle l’on s’accommode d’une crise. Voilà pourquoi l’on réagit par à-coups à bien des égards alors même que le sursaut national n’est toujours pas au rendez-vous. Or, Réussir le nécessaire sursaut national suppose comprendre l’intérêt d’une grande mobilisation qui vise à recueillir les points de vue les plus variés des maliens sur leur perception de la crise que connaît le pays depuis le 17 janvier 2012. Être attentif au sort affligeant des populations victimes sur la ligne du front permettra de gagner le cœur des maliens tout autant que leur soutien. Seule une approche endogène faciliterait une telle démarche qui produirait enfin une formidable convergence des efforts.
Pour partie, la réponse globale sera crédible selon l’engagement de chaque malien à faire du don de soi, la première exigence vers une fin heureuse de la crise. Cela s’appelle combativité et rigueur articulées pour rendre la vie à la vie.

La question du Nord a toujours été un mirage, le cliché qui cache l’épreuve…
A l’intention des participants à la conférence d’entente nationale, j’indiquais que la question du Nord a toujours été un mirage, le cliché qui cache l’épreuve, l’image que renvoie le miroir et qui ne peut être qu’une simple représentation de la réalité, de la chose, de la cause. L’indépendance, la charia et toutes autres causes avancées par les sécessionnistes et leurs alliés obscurantistes n’ont jamais été que des prétextes pour justifier un fonds de commerce qui reposait sur la drogue et toutes sortes de négoces illicites.
C’est une entreprise criminelle au service des indépendantistes de Kidal. Et cette vérité qui se manifeste chaque jour, manque encore de larges soutiens alors qu’elle s’illustre continuellement à Nampala, Dioura, Boni, Boulekessi, Mondoro, Ogassagou, Bandiagara… dans le Séno -Bankass et dans toute la région du Gourma. Depuis quelques mois, le curseur de la barbarie est visible dans un nouveau triangle de la mort “Indelimane (Ansongo Est) – Tabankort ( Anderamboukane Ouest) – In Atess (Tillabery Est). Voyez-vous, toutes les vallées pastorales sont en feu. C’est le dernier réservoir de richesses pour les populations et l’on entend des incrédules dire qu’il s’agit de conflits intercommunautaires. Durant Vingt ans de recherche action dans ces espaces, je n’ai jamais rencontré aucun de ces faux spécialistes du Sahel, du Mema à Tagwart dans l’Azar, d’In Atess à Ingarjigalene, de Moudett à Tamayort ! Cela participe des stratégies du pourrissement développées par des sociocides dont la boulimie devient drastique. Cette dimension tragique fait de la crise malienne, un drame plus qu’émouvant auquel il faut mettre un terme sans délai.

Procéder à un réexamen sérieux et responsable de la nature de la crise malienne

L’esprit de l’accord n’aura point suffi. Il faudrait alors, non seulement procéder à un réexamen sérieux et responsable de la nature de la crise malienne. Mais également, il faudrait convoquer une conférence spéciale à Mopti pour une remise à plat des dispositions problématiques de l’accord de mai/juin 2015 (articles 2, 3, 4, 5 /Titres II et III).
Le visage et le périmètre de la Boucle du Niger ne seront autres que ceux pour lesquels nous avions souscrit le 22 septembre 1960. Toute autre considération nous obligerait comme en mai 1994. Car à cette époque, il a bien fallu d’autres initiatives locales que le pacte national du 11 avril 1992 pour ramener la paix dans les régions de Gao et Tombouctou.
2. La Gouvernance doit contribuer à dessiner la trajectoire adaptée à la situation actuelle. Ce qui invite l’Etat et les Collectivités à garantir la permanence de l’organisation sociale et des pouvoirs publics.
Autrement dit, le degré de stabilité se mesure en l’efficacité de l’Etat et des Collectivités, deux entités organisationnelles sans lesquelles le pouvoir prendrait un sens métaphorique. Dans cette veine, la politologue allemande Hannah Arendt disait bien à propos (je cite) : ” le pouvoir correspond à l’aptitude de l’homme à agir, et à agir de façon concertée. Le pouvoir n’est jamais une propriété individuelle, il appartient à un groupe et continue à lui appartenir aussi longtemps que ce groupe n’est pas divisé.”

Lorsqu’il y a péril en la demeure, et c’est le cas – la concertation et le dialogue sont les meilleurs moyens pour la communauté nationale de prendre des décisions cruciales…

Lorsqu’il y a péril en la demeure, et c’est le cas – la concertation et le dialogue sont les meilleurs moyens pour la communauté nationale de prendre des décisions cruciales. En l’espèce, l’absence prolongée des représentants officiels dans nombre de localités au nord et au centre du pays favorise l’influence croissante des groupes terroristes et rend prospères les entreprises criminelles. Et les populations subissent le joug terrible des narco-bandits.
Le péril sécuritaire auquel le pays reste confronté depuis sept ans, a atteint un niveau des plus inquiétants courant 2018/2019. Il reste un défi majeur au plan de la gouvernance territoriale du Mali.
Si en 2012, ce sont environ 65 à 66 % du territoire qui avaient été occupés, ce sont près de 75 à 80% du territoire national qui échappent au contrôle de l’Etat malien de la mi- avril 2018 au 15 décembre 2019. Ce qui fait de la confiance des populations, un enjeu majeur dans l’action publique.
Le retour à une situation sécuritaire sous contrôle requiert la présence des administrations aujourd’hui confinées essentiellement à Bamako et dans les capitales régionales de Kayes à Gao.
Il devient impératif que la gouvernance décline clairement les moyens d’un redéploiement sécurisé des services administratifs sur l’ensemble du territoire. L’Etat s’est recomposé en juin 1999 pour faire place aux Collectivités. Vingt ans après, l’état réel du pays démontre toutes les insuffisances. Depuis sept ans, on n’est pas parvenu à vaincre le spectre des violences.
Lever le voile sur l’approfondissement de la décentralisation qui reste un processus irréversible

A propos de L’Etat, le philosophe Phillipe Fontaine écrit en mars 2010, ce qui suit (je le cite) : “Si l’on s’accorde que l’instauration de l’Etat dans l’histoire coïncide avec l’avènement de la raison comme critère dernier du règlement des rapports entre les hommes, alors on conviendra que c’est au sein de l’Etat rationnel et raisonnable que l’homme pourra donner sens et dignité à son existence…”
Alors, la question suivante se pose au Dialogue national : Quel compromis entre l’Etat et les Collectivités ? Selon quelles modalités l’Etat pourrait-il se redéployer au regard de tous les périls vécus depuis près d’une décennie ?
Je suggère que vous leviez le voile sur l’approfondissement de la décentralisation qui reste un processus irréversible, mais qui nécessite prudence et loyauté. Ici, la loyauté s’entend l’intégrité, l’honneur et la responsabilité via la recevabilité des élus vis-à-vis des Collectivités.
Longtemps, des groupes d’influence se sont distingués à promouvoir l’avènement d’un Président du conseil régional au détriment du Gouverneur, légitime représentant de l’Etat. Aussi longtemps que je le pourrais, je battrais en brèche cet argumentaire pour la simple raison que les pouvoirs régaliens sont déconcentrés et non décentralisés. Cela est tout bénéfice pour le peuple malien qui ne verra pas ces pouvoirs détournés par des gens qui ignorent tout de la réglementation en vigueur et des normes législatives à observer.
D’ailleurs, Il est important de noter que la décentralisation, à travers la communalisation intégrale, était incomplète à bien des égards. Plusieurs maires de municipalité en ont fait les frais en ignorant la législation et surtout du fait de leur seul vice qui consistait à faire confirmer l’exécution de leurs seuls ordres au détriment des délibérations du conseil communal.
Que dire alors de ces nombreux maires dans les communes rurales ? Des communes rurales et des acteurs non outillés pour ce faire ? A l’échelle des différents niveaux de Collectivités, comment articuler l’économique et le social ? Comment garantir à la fois la liberté, la responsabilité et la dignité individuelle ?

La gouvernance devra dessiner une trajectoire

La gouvernance devra dessiner une trajectoire qui tienne compte des urgences sécuritaires, humanitaires et socio-économiques pour abréger les souffrances de nombreux maliens dont la vie sociale n’aurait de sens que dans la fréquentation des marchés hebdomadaires.
Enfin, puisque la vertu est constitutive de la république, la trajectoire en question, une fois définie, devra permettre de traduire les hautes priorités du dialogue, en actions concrètes avec un retour dans le cercle vertueux des responsabilités. Un des signes qui pourraient convaincre les sceptiques est d’apporter toute la lumière sur les différents scandales qui ont malheureusement émaillé la gestion des ressources publiques, notamment les fonds destinés aux forces armées et de sécurité. Il y eut des efforts supplémentaires de 41,78 % en direction des services de la Défense nationale , répartis entre le personnel (30 %), le fonctionnement des services (36 %) et l’investissement (34 %). Cela représente 21 % du budget national contre 11% auparavant (avant 2015), c’est à dire environ 3,5 % du P.I.B contre 2 % jusqu’en 2014. Chaque franc détourné aura le goût du sang et correspond à un crime qui mérite d’être sanctionné. Car la liberté ne saurait être octroyée comme un don ; elle le sera pour ceux qui auront déjà renoncé à la vie.
3. Les questions politiques : l’objectif visé est de développer une compréhension commune des présupposés politiques et conditions critiques à la sortie de crise.
La tenue du dialogue national revêt une importance particulière au regard des hautes priorités évoquées aux points précédents. On verra à la fin des travaux si une stratégie porterait sur la manière de relier des problèmes au premier abord distincts à l’effet de parvenir à des compromis.

Le dialogue national est censé regrouper des catégories et la qualité des participants

Le dialogue national est censé regrouper d’une part, des catégories de maliens dont la représentativité ne souffre d’aucun doute (facile de vérifier qui représente chacune des régions exposées aux affres du terrorisme). D’autre part, il s’agira d’apprécier à travers les produits du Dialogue national la qualité des participants. Les problèmes du pays étant bien connus, la contribution des intelligences rassemblées devrait concourir au renforcement de la cohésion sociale, indiquer le chemin du retour au bercail des réfugiés et des déplacés.
Pour autant, il s’agirait aussi d’analyser les enseignements tirés des pratiques électorales de 2018. Alors, pour appréhender les phénomènes politiques actuels, une penseé philosophique pourrait nous inspirer. Celle de l’américain Steven Greenblatt qui disait le 8 mai 2018, dans une de ses publications : ” Le vide du pouvoir permet aux rivaux de manœuvrer et de comploter les uns contre les autres. Mais ces divisions partisanes ne sont pas sans conséquences : rien n’est fait pour le bien commun et, nous allons le voir, les factions se durcissent en ennemis jurés.” Autrement, il y aurait certainement des faits récurrents qui justifieraient certaines oppositions irréductibles. Aussi, est-il judicieux de préciser les présupposés politiques dont la compréhension commune aiderait à donner du crédit aux conclusions du dialogue. Ils sont essentiellement de deux ordres :
– une approche maladroite d’aborder les problèmes : c’est la désinvolture du “pour ou contre” des politiques au lieu de l’appréciation judicieuse des faits ( nécessaire, pertinent, bien-fondé ou pas au lieu de l’un contre l’autre ou les uns contre les autres); – les effets d’un manque de confiance indiquant le besoin de réajuster les mécanismes du multipartisme intégral voire la nécessité de promouvoir un système politique au service du bien commun. Au centre des oppositions, sont les questions ayant trait à la révision constitutionnelle et aux élections à venir. Celles-ci doivent requérir un consensus minimal entre les acteurs institutionnels et politiques, d’autant que les citoyens maliens vivent depuis plus d’un an, une anarchie effroyable. Nombre des acteurs politiques se battent pour le confort des petites victoires personnelles. Il est grand temps que tous s’impliquent pour clarifier les règles du jeu politique.
Quelques pistes à suggérer au Dialogue national dont seule la qualité des participants garantirait l’inclusivité. Alors, la dimension politique est à traiter à l’aune des présupposés :
– des élections crédibles dans un climat social apaisé; cela est possible à la condition de mettre en place une Agence Autonome des Elections dans un délai de 45 jours. Le Dialogue devrait dresser le portrait- robot d’un expert au profil indiscutable et aux compétences avérées en matière électorale. Le courage politique serait de retirer toutes prérogatives aux acteurs actuels (CENI, MAT) qui seront dévolues à cette nouvelle agence ;
– des élections à date : une question qui nécessite une approche globale. L’Etat est incapable d’organiser les élections législatives, parce que des acteurs institutionnels ont contribué à instaurer un climat propice à la fraude. C’est un calcul horrible; résultats : l’environnement électoral est tributaire du niveau de sécurité ; le mandat de l’assemblée nationale est prorogé en violation de la constitution malienne.
– Un projet de révision constitutionnelle, objet de tous les soupçons : est-il possible d’organiser une élection référendaire ? Est-ce une priorité en ce moment ? Mais auparavant, les délégués au Dialogue prendront-ils connaissance du projet de texte constitutionnel. Qu’en pense chacun en son âme et conscience ?
Enfin, il existe quelques conditions critiques qui présideraient à la réussite du Dialogue national : – Quelle feuille de route pour répondre à la crise malienne ? – Quelle orientation stratégique pour la gouvernance territoriale et l’information objective du monde sur la nature réelle de la crise malienne, sur les distorsions de l’histoire du Mali ? – Quel délai pour ramener Kidal dans le giron républicain et parachever la libération des régions septentrionales ? – Dans quel délai, peux-t-on restaurer un cadre sécuritaire sain et renforcé au Mali ?…
Le temps des discours doit vraiment être dépassé au lendemain du 22 décembre 2019. Pour ce faire, vous devriez légitimement indiquer des pistes de solutions consensuelles et réalistes qui pourraient être approfondies par un conseil de patriotes avisés, le temps de rétablir la sécurité à un niveau acceptable au nord, au centre et dans tout le pays. L’animation d’un tel conseil pourrait profiter de l’expertise de cadres tels Professeur Doulaye Konaté et Professeur Amadou Keita…
4. Conclusion :
Somme toute, le Dialogue national devra être un voyage intelligent au coeur de la crise malienne. Il s’agit d’explorer les possibles pour trouver les fils conducteurs vers la paix et la liberté.
Autrement dit, il incombe aux délégués de faire que le dialogue national ne soit un autre cénacle. Car le cénacle est la voie des apparences spectrales, alors même qu’il n’y a plus de temps à perdre encore.

NB : Le titre et les intertitres sont de la rédaction.


Abdoulaye Idrissa MAÏGA, Ancien Premier ministre
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