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Au Sahel, les Américains envisagent une présence plus robuste
Publié le mardi 24 decembre 2019  |  ouest france
Terrorisme
© Autre presse par DR
Terrorisme au Sahel: le Niger paye le prix fort
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Washington va-t-il s’engager plus résolument au Sahel ? La possible nomination d’un envoyé spécial et la création d’une « task force » conjointe sont envisagées selon des sources américaines.

Le 13 janvier, Emmanuel Macron réunira à Pau les chefs d’État malien, burkinabé, tchadien, nigérien et mauritanien pour un sommet où Paris entend réévaluer le cadre et les objectifs de l’engagement français au Sahel . Il permettra également de poser les bases d’un soutien international accru aux pays du Sahel » .

Cette rencontre intervient alors que le chef d’état-major de l’armée française, le général Lecointre, a récemment rappelé que « l’avenir du Sahel se joue dans l’année qui vient » .

« Un appel à la solidarité internationale »
L’équation, vue du côté sahélien, est posée dans les même termes : comment surmonter l’actuelle intensification des attaques djihadistes dans la bande sahélienne, alors que les forces armées locales et alliées peinent à conserver l’initiative ?

Je pense qu’à Pau nous lancerons un appel à la solidarité internationale pour que le Sahel et la France ne soient pas seuls dans ce combat, afin qu’on puisse mettre en place la coalition internationale la plus large possible contre ce fléau, a déclaré, ce dimanche 22 décembre, le président nigérien Issoufou, aux côtés du président Macron, venu rendre hommage aux 71 soldats nigériens tués le 10 décembre. « Nous sommes à un tournant de cette guerre », a pour sa part estimé Emmanuel Macron.

Si personne ne cite les États-Unis, tous les acteurs locaux et internationaux présents au Sahel ont toutefois les yeux tournés vers Washington. Les États-Unis ne sont pas absents du Sahel. Ainsi, ils livrent des équipements militaires aux cinq pays qui ont mis sur pied la Force conjointe du G5 Sahel et le commandement Afrique (l’AFRICOM) forme les troupes locales :

Des membres des Forces armées burkinabé ont récemment achevé une formation soutenue par @USAfricaCommand pour lutter contre la menace des EEI. Les sont un partenaire inébranlable du alors que le pays est confronté à des défis de sécurité complexes. #EngagésEnsemble #lwili 1/2 pic.twitter.com/0z2IBF2qin

— USEmbassyOuaga (@Usembassyouaga) December 19, 2019
Au Niger, l’armée américaine déploie des drones armés à partir de Niamey et, depuis peu, à partir d’Agadez où les travaux sur la BA 201 se poursuivent alors que les premières opérations de drones ont eu lieu.

Mais leur présence au sol reste marginale, même si de petits groupes de forces spéciales évoluent aussi au Niger (où quatre soldats US ont été tués en octobre 2017) et au Tchad.

Un engagement plus fort ?
L’actuelle prudence de Washington va-t-elle laisser place à un engagement plus décisif ? C’est ce que laisse entendre plusieurs sources américaines.

Tibor Nagy, assistant du secrétaire d’État et chargé des questions africaines, estime que les efforts internationaux au Sahel ne sont pas payants. Cité par la revue Foreign Policy, dans un article du 20 décembre, il estime que nous devons nous engager plus robustement. Il doit y avoir une coordination plus robuste.

Est-ce à dire que Washington va rejoindre cette fameuse coalition qu’espèrent les Africains, les Français et les Européens qui acceptent, assez mollement, de s’engager militairement ?

Washington pourrait nommer un envoyé spécial et constituer une « task force » regroupant des représentants des Affaires étrangères, de la Défense, des services de renseignement, de l’USAid, etc. Rien de concret pour l’heure mais le renforcement de la menace djihadiste au Sahel et l’urgence à la contrer sont bien perçus par les militaires et les diplomates US. Nous devons faire face au Sahel à la pire situation du continent, reconnaît Nagy.

Une présence US saupoudrée
Militairement, les Américains n’ignorent pas le continent africain. Leurs efforts en matière de formation et d’équipement sont notables mais mal coordonnés avec l’Onu, la France et les Européens.

Selon l’AFRICOM, à tout moment, les États-Unis disposent d’au moins 7 200 hommes sur le continent. Mais ce chiffre de 2018 est à revoir à la hausse.

Washington dispose d’une importante base à Djibouti qui leur permet d’intervenir en Afrique de l’Est et dans la zone du commandement Centre (le CENTCOM qui couvre Proche et Moyen-Orient) principalement. Djibouti accueille l’un des deux Forward Operating Sites (FOS), le second étant installé sur l’île d’Ascension.

Sur le reste du continent, le maillage existe avec douze Cooperative Security Locations (CSL) et vingt Contingency Locations (CL) où les armées américaines prépositionnent des équipements et disposent de tremplin en cas d’intervention d’urgence.

Abritant une des douze Cooperative Security Locations, Accra (la capitale du Ghana) accueille un hub logistique US. Depuis le 1er décembre 2018, y est officiellement opérationnel le West African Logistics Network installé sur l’aéroport de Kotoka. Ce WALN est un centre logistique régional (Afrique de l’Ouest) chargé de réceptionner fret et passagers et de les ventiler vers les onze autres CSL et les vingt Contingency Locations.

Outre ce maillage territorial, l’armée US est aussi présente via des programmes d’échanges avec des forces africaines. Des unités de la Garde nationale sont ainsi déployées dans le cadre des National Guard State Partnership Programs. Quatorze partenariats de ce type existent :

La Caroline du Nord et le Botswana ; la Californie et le Nigeria ; l’État de New York et l’Afrique du Sud ; le Michigan et le Liberia ; l’Utah et le Maroc ; le Vermont et le Sénégal ; le Wyoming et la Tunisie ; le Kentucky et Djibouti ; le Massachusetts et le Kenya ; l’Indiana et le Niger. La Garde nationale du Dakota du Nord est en partenariat avec le Ghana, le Togo et le Bénin.

Le dernier partenariat a été signé par la Nebraska National Guard et le Rwanda, le 12 décembre 2019, à Kigali, au Rwanda.

Malgré tous ces efforts, le constat américain est sans appel : Je vais vous dire : actuellement, nous ne gagnons pas, résume le général Marcus Hicks, patron de l’US Special Operations Command Africa.
Source Ouest france
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