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Divorce d’hier et d’aujourd’hui : le constat est amer
Publié le lundi 23 decembre 2019  |  Bamako News
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Autrefois en Afrique précisément au Mali, ce sont les parents qui s’occupaient des mariages de leurs enfants. Il s’agissait pour eux de prendre en compte quelques critères allant de la vie sociale des futurs mariés. Le mariage ne se faisait pas au hasard. Ce sont les parents qui proposaient directement la fille au jeune garçon au mariage. Sans contestation aucune, ni murmures, le jeune garçon se contentait du choix des parents. Cependant, les parents prenaient le soin de se renseigner sur sa situation sociale, c’est-à-dire son ethnie et son éducation, les valeurs des familles concernées.

Ainsi, une fois le mariage scellé, pas question de divorce, car le mariage est un lien sacré qui réunit deux familles, deux communautés, et non deux individus (mari et femme). Donc il n’était pas question de divorcer, car cela était vu comme une trahison de l’accord des deux familles, un déshonneur. Mieux, l’éducation que les deux conjoints ont reçu, leur éloignait de toute pensée de divorce et leur permettait de supporter tous les obstacles de la vie conjugale.

De nos jours, la situation a changé au Mali et surtout à Bamako, où les jeunes ont ne sont plus pour les mariages arrangés et disent ne vouloir se marier que selon leurs propres goûts, leurs propres critères. Alors, le choix n’était pas fait au hasard, les parents cherchaient à connaitre les familles des personnes concernées afin de savoir si ce sont des personnes fiables qui respecteraient la parole donnée quoi qu’il arrive.

Dans ces contextes, il n’y avait presque pas de problème. Il y avait l’entente et la cohésion et le nombre de divorce se comptait au bout des doigts. En ces temps, les femmes étaient victimes de tout genre de sévices, et malgré tout, elles demeuraient soumises et obéissantes parce qu’en ce moment-là, on croyait au fait qu’une femme obéissante aura des enfants bénis. Et l’homme quant à lui, demeurait le seul chef de famille et maitre de toutes les décisions.

La femme restait derrière son mari, comme lui avait appris sa mère. Et ne pensait nullement au divorce, car ne l’ayant pas vu dans la famille et elle ne sera surement pas la première.

Aujourd’hui, les jeunes disent vouloir faire comme bon leur semble, Par conséquent, de nos jours, il y a plus de problèmes qu’auparavant. L’infidélité, les trahisons, la folie de grandeur, etc. sont devenues le passetemps favori de nos jeunes couples. Ils se marient soi-disant qu’ils s’aiment et finissent par se tirailler, se martyriser pour finir devant le juge, résultat : divorce.

Mamadou Bah, conservateur de nos traditions explique les causes des divorces d’aujourd’hui :

« En vérité, les jeunes couples se sentent si libres, qu’ils en oublient nos valeurs et principes. Ils sont devenus si modernes qu’ils bafouillent leurs propres identités. Comme le dit un adage de chez nous « à force de vouloir ressembler à l’autre, on perd son identité ». Nous n’avons ni les mêmes coutumes, ni les mêmes principes et ni les mêmes visions que ces gens-là. Autrefois, les jeunes filles se trouvaient dans les maisons chez leurs parents, aujourd’hui c’est dans les bars et night clubs et sur les places publiques qu’elles font la queue. C’est dans les boites de nuit, dans les rues ou sur le net que se font les rencontres. Et les mariages sont devenus des mariages d’intérêts et de convenance. Nos parents quant à eux pensaient que le mariage était une chose très importante et qui ne devait pas être prise pour de l’amusement ».
Fatoumata Traoré a une autre vision et nous fait part de sa conception : « Les rencontres sur le net sont devenues monnaies courantes dans nos sociétés. Les jeunes se connaissent là et se laissent là. Les réseaux sociaux continuent à dégrader nos mœurs. N’est-ce pas là la plus grande des légèretés que de construire son avenir sur des mirages. Nombreuses sont les jeunes filles maliennes qui ont été déçues après avoir rencontrées des personnes sur le net. Même s’il y a de belle histoire aussi. Elles se marient et partent en Occident à la rencontre d’une personne qu’elles ne connaissent ni d’Ève ni d’Adam. Ça tourne au vinaigre et le divorce s’en suit. Cette situation amène parfois d’autres à se verser dans la prostitution. En tout cas, il est vraiment temps pour la jeunesse d’aujourd’hui de ne surtout pas mettre dans les tiroirs nos us et coutumes, nos traditions, nos cultures sinon il y’aura encore de plus en plus de divorce ».

Selon l’Imam El Hadj Alassane Diakité : «Le divorce, comme mentionné dans le Coran, est la chose la plus détestée par Allah, mais qui est permise. Le divorce n’est pas méritant, comme il n’entre pas dans la sagesse qu’Allah a légiféré. Le divorce est la cause de la haine et de la colère entre le couple et entre les familles ; cela après le rapprochement familial, l’amitié et l’entre-connaissance et cela ne semble ne pas gêné la jeunesse malienne d’aujourd’hui. »

Josèphe Diarra nous parle de ce phénomène du divorce : Pour les catholiques, le mariage à l’Eglise n’est pas un simple contrat juridique, il crée un lien sacré entre les époux, un lien qui dure toute une vie entre les familles. Un engagement pris après une longue réflexion. « Ce que Dieu a uni, l’homme ne doit pas le séparer », dit l’Evangile. Autrement dit, les liens du mariage religieux (célébration à l’église) ne peuvent pas être rompus. L’Eglise accepte, malgré tout, qu’un couple marié religieusement soit amené à se séparer ou même à divorcer. Le fait de vivre séparé de son conjoint n’est pas un péché ni un motif d’exclusion.

Par contre, l’Eglise ne permet pas le remariage religieux d’un époux divorcé puisqu’ il est impossible de rompre le lien sacré du mariage pour célébrer un second mariage. Cette position a pour conséquence directe de priver du mariage religieux, le chrétien baptisé qui souhaite épouser une personne divorcée», conclut-il.

Adam Diallo / Bamako News
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