« Je dis qu’il est urgent et impérieux que la prochaine session d’assises soit consacrée à l’affaire Amadou Aya Sanogo et d’autres…. Le dossier est en état d’être jugé depuis longtemps. La détention provisoire a franchi le seuil du tolérable et raisonnable. Enfin, la crédibilité de la justice est en jeu », déclarait, le 20 novembre 2019, le Procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Idrissa Arizo Maïga lors de la cérémonie de clôture de la 2ème session de la Cour d’assises. De cette sortie du Procureur général à nos jours, les lignes semblent bouger pour la tenue de ce procès renvoyé en décembre 2016, quelques jours après son ouverture.
Le Général Amadou Haya Sanogo a déjà reçu sa citation à comparaitre devant la Cour d’assises. Comme d’ailleurs, d’autres co-accusés à l’image du général Yamoussa Camara qui ne rate aucune occasion pour s’attaquer à deux poids lourds du régime du Président Ibrahim Boubacar en occurrence le directeur général de la Sécurité d’Etat, Général Moussa Diawara et le Chef d’état-major particulier de la Présidence de la République, Général Oumar Daou alias Baron. Tout naturellement, l’actuel ministre de la défense et des anciens combattants, Général Ibrahim Dahirou Dembélé doit aussi comparaitre devant les assises. Va-t-il laisser la conduite des opérations militaires pour venir se concentrer sur sa défense ?
Selon une source crédible, l’ex président de la Junte militaire de Kati brûle d’impatience de livrer sa part de vérité dans cette affaire qui lui maintient en détention depuis le 27 novembre 2013. Une prise de parole qui pourrait gêner certains cercles du pouvoir, lesquels travailleraient à empêcher la tenue de ce procès sur fond d’arrangement avec les familles des Bérets rouges assassinés et jetés dans une fosse commune à Diago à la périphérique de Kati.
Il se murmure aussi que les avocats de la défense pourraient évoquer dès le premier jour des assises la loi d’entente nationale pour demander purement et simplement l’abandon des poursuites contre les clients. La bataille promet d’être rude entre le Parquet général, les avocats de la défense et ceux de la partie civile pour la manifestation de la vérité.