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Sahel: « Takuba », la future force européenne déjà controversée
Publié le vendredi 27 decembre 2019  |  APA
Serval
© Autre presse par DR
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A peine annoncée début novembre dernier, la future force spéciale européenne attendue au Mali en 2020 est déjà critiquée.

« Takuba », le Sabre en Tamachek (la langue touarègue), est le nom que devra porter la future forces spéciales européenne qui sera déployée au Mali pour aider à lutter contre le terrorisme. L’arrivée de cette nouvelle force a été annoncée par Florence Parly, la ministre française des armées lors d’une visite aux troupes de la force tricolore Barkhane le 06 Novembre dernier dans la ville malienne de Gao.

« La force Takuba complète Barkhane et dessine le nouveau visage de la lutte contre le terrorisme au Sahel… » Si les intentions qui sous-tendent la création de cette force sont bonne, c’est plutôt la manière qui dérange à Bamako.

Ousmane Dembélé, politologue malien estime que la décision « unilatérale » de Paris de lancer une force au Sahel sans au préalable consulter les populations de ces pays ne peut que « braquer » celles-ci face à ce qu’elles considèrent comme une « arrogance ».

« Annoncer une telle décision capitale à Gao face aux forces françaises après avoir quitté le palais présidentiel à Bamako et accordé une interview à la télévision nationale sans en piper un mot, dénote clairement du mépris des autorités françaises à l’endroit du peuple malien en particulier et ceux du Sahel en général » deplore le journaliste, Issa Maïga spécialiste des questions sécuritaires.

Malgré la présence sur le sol malien de 4500 soldats de la force Barkhane, 13 mille hommes de la Minusma et des troupes des cinq pays membres du G5 Sahel (Tchad, Niger, Burkina, Mauritanie et allot), le terrorisme gagne chaque jour un peu plus du terrain. Les récentes attaques des camps de Boulikessy et Indélimane au Mali qui ont fait plus de 100 soldats maliens tués et la collision de deux hélicoptères français qui a fait 13 morts lors de combats avec ces mêmes terroristes illustrent cette situation.

« La solution de la crise n’est pas dans le déploiement d’une nouvelle force, mais plutôt que celles qui sont déjà sur le terrain jouent franc jeu entre elles et coordonnent les actions. Tant que ce n’est pas le cas, on aura toutes les forces du monde au Sahel et le terrorisme continuera à gagner du terrain » confie un officier de l’armée malienne qui a requis l’anonymat.

Si les drones français qui survolaient le désert malien avec des objectifs d’observation, des Reapers américains viennent d’être déployés par la France en vue de mener cette fois-ci des « opérations de renseignement mais aussi effectuer des frappes » a annoncé la ministre de la défense, Florence Parly. Selon elle, « chaque drone transportera deux grosses bombes à guidage laser ».

Une nouvelle bien accueillie par l’opinion. Mais pas aussi rassurante au point de faire oublier le raid mené dans la nuit du 23 au 24 Octobre 2017 par la force française Barkhane et qui a couté la vie à 11 soldats maliens retenus prisonniers par des terroristes.

Initialement prévue pour le 16 Décembre dernier, la rencontre de « clarification » entre le président français et ses homologues du G5 sahel au sujet du « sentiment anti- français » dans les pays de la région a été reportée au 13 Janvier suite à l’attaque terroriste qui a visé le camp de Inates au Niger et qui a fait plus de 70 morts.

La réunion du 13 Janvier est donc attendue par les opinions publiques du Sahel pour savoir ce que sera réellement le projet de la nouvelle force européenne « Takuba » dont on espère qu’elle ne sera pas un énième « vœu pieux ».

MDS/los/APA
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