Le gouvernement d’Angela Merkel a confirmé avoir décliné la proposition française de construire une coalition internationale contre les groupes terroristes qui sévissent au Sahel.
Au Mali, les Français continueront de se battre sans les Allemands, ont rapporté des médias français citant un document du parlement allemand.
Dans une réponse à une question écrite posée par des députés d’opposition du Bundestag, le gouvernement d’Angela Merkel a confirmé avoir décliné la proposition française de construire une coalition internationale contre les groupes terroristes qui sévissent au Sahel, précise le quotidien "Le Figaro" sur son site.
Le texte, datant de novembre, a été révélé vendredi par l’agence de presse allemande DPA.
«Le ministère de la Défense a répondu par un refus à la demande de la France d’un soutien à la construction d’une unité de forces spéciales (Combined Joint Special Operations Task Force/CJSOTF), qui était aussi adressée à d’autres nations européennes», selon des extraits cités par les médias allemands et relayés par "Le Figaro".
Berlin a réitéré quelques semaines plus tard: une deuxième «demande identique» a aussi été «refusée», précise le gouvernement dans sa réponse aux élus.
Le soutien de Berlin n’aurait pu être de toute façon que logistique, souligne le média français rappelant que "lestée par le passé nazi de l’Allemagne, la Bundeswehr ne peut pas être envoyée en première ligne".
L’appui de Berlin aurait eu une valeur symbolique au moment où le chef de l’État français Emmanuel Macron veut faire du Mali le laboratoire d’une défense européenne, note encore "Le Figaro".
Au-delà des 4500 hommes de «Barkhane» engagés contre les terroristes «Takuba»-qui doit réunir des unités de forces spéciales européennes- devait permettre de mieux accompagner les forces maliennes.
Mais pour l’instant, la task force devra se contenter du soutien de l’Estonie, de la République Tchèque, de la Belgique et du Danemark. Trois autres pays du nord de l’Europe se préparent à la rejoindre, une fois leur processus d’approbation parlementaire achevé, précise le média français.
L'Allemagne est déjà investie au Mali dans la mission de formation de l’armée malienne EUTM et dans la Minusma, la mission de maintien de la paix de l’ONU, rappelle "Le Figaro", ajoutant la prolongation du mandat de ces deux missions au-delà de mai 2020 doit être approuvée par le Bundestag.
Une question qui laisse le gouvernement allemand tiraillé entre ceux qui se méfient des bourbiers militaires et ceux qui estiment, comme la chancelière que "Le Mali est décisif".
La zone sahélienne est «notre problème de sécurité le plus sérieux», a déclaré la chancelière lors d’un discours au Bundestag en novembre.