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Edito : Délinquance, dépravation des mœurs, insouciance : Qui de la famille ou de l’enfant a failli ?
Publié le jeudi 2 janvier 2020  |  Le Confident
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© Autre presse par DR
Échangeur à deux roues Pond Fahd - Hôtel Salam - CICB enfin ouvert à la circulation
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Il y a quelques années, j’ai pris part à une rencontre où Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale disait ceci “chaque fois que les parents parlent, ils disent que les enfants d’aujourd’hui sont mal éduqués. Pourtant, ils ne se mettent jamais en question…” disait-il. Avant de préciser qu’il tient lui-même ses propos du cardinal Jean Zerbo.

A qui incombe vraiment l’éducation d’un enfant ? J’imagine d’ores et déjà qu’on va me répondre : les parents et ensuite les enseignants quand l’enfant aura l’âge d’aller à l’école. Oui, cela n’est sans doute pas faux. Cependant, est-ce que les parents et les enseignants d’aujourd’hui jouent vraiment ce rôle d’éducateur ? La réponse est sans doute non, non et non.

En réalité, de nos jours, nombreux sont les parents qui ont démissionné de leur rôle d’éducateur. Cette gangrène a des conséquences énormes sur notre société qui en pâtit. D’ailleurs, la délinquance juvénile, la dépravation des mœurs, la corruption, le viol, le vol, les attaques à main armée, le banditisme de grand chemin… ne sont-ils pas devenus monnaie courante au Mali ? Oui, il en est ainsi et les choses ne feront que s’empirer si nous ne nous ressaisissons pas.

Sincèrement, n’est pas chef de famille exemplaire, le parent qui ne prend pas un peu de son temps pour expliquer avec sagesse les bonnes manières à ses enfants. Enfin, ne dit-on pas très souvent “qu’un enfant est comme de l’argile et qu’il faut le façonner pendant qu’il est encore malléable”. Autrement dit, ce n’est pas à un adulte qu’il faut apprendre les bonnes manières. Il serait déjà trop tard.

Je connais personnellement un père qui en fait les frais, il a mis au monde des enfants qu’il a élevés avec haine. Des coups de fouets retentissaient au quotidien sur leurs dos respectifs, ils étaient insultés, humiliés et battus tout au long de leur enfance. Aujourd’hui, ils ont grandi, leur père est vieillissant mais il ne bénéficie ni affection, ni considération de leur part. Récemment tombé malade et devant être urgemment conduit à l’hôpital, ses enfants ont préféré vaquer à leurs occupations. D’aucuns diront peut-être qu’ils sont maudits, mais moi je pense personnellement que le chef de famille en question ne fait que récolter ce qu’il a semé.

Quand nous mettons au monde des enfants, nous devons tout faire pour les donner la meilleure éducation possible. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrions ensuite espérer qu’ils nous soient utiles à nous-même et à toute la société. Pourtant, la plupart des parents d’aujourd’hui ne semblent pas avoir bien compris cela.

Les enfants sont carrément abandonnés à leur propre sort. Il y a aussi le cas de certains soi-disant pères polygames qui affichent leur préférence pour une épouse et ses enfants au détriment d’une autre ou plusieurs épouses. Qu’ils sachent que l’histoire les rattraperont chacun de leur vivant ou même étant dans leur tombe.
Que dire aussi de ces enseignants qui font honte à leur si noble métier en s’adonnant à des pratiques qui n’honorent pas ? Nombreux sont de nos jours ceux qui ne fournissent aucun effort pour tenter de donner une bonne éducation aux enfants. Pis, certains d’entre eux vont jusqu’à avoir pour petites amies leurs élèves. Honte à eux !

Aux dires d’un internaute, les véritables orphelins d’aujourd’hui ne sont pas ceux dont les parents ne sont plus de ce monde, mais ceux dont les parents vivent et qui démissionnent dans leur responsabilité et leur mission à leur apporter une éducation valeureuse, pour faire d’eux, des modèles pour la société. “Les parents n’ont pas fait que démissionner aujourd’hui, ils sont même devenus agressifs quand on veut remonter les bretelles à leurs enfants. En lieu et place de l’éducation, ils ont préféré l’élevage, juste pour en jouir après la seule réussite sociale prisée, celle pour laquelle ils sont prêts à tous les sacrifices possibles. Education morale, spirituelle, religieuse, zéro à la base…”, a-t-il écrit sur sa page Facebook.

Toutefois, reconnaissons dès à présent que malgré tout il y a encore des parents qui s’investissent au quotidien pour tenter de donner une éducation exemplaire à leurs enfants. Même si certains bénéficiaires de bonne éducation peuvent dévier, qu’il nous soit quand même permis de dire bravo à ces parents exemplaires.

Drissa Kantao
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