Les Bamakois ont fêté la nuit du 31 décembre ou de la Saint Sylvestre, malgré la crise. La ville des trois caïmans a vibré par des manifestions festives en sons et lumières. Notre reporter Oumar Diakité a fait le tour de la ville sous le froid.
La nuit de la Saint Sylvestre ou le 31 décembre est marqué à Bamako comme partout ailleurs par des festivités. Le reporter de l’AMAP a fait le constat dans certaines localités de la ville. Cette célébration du 31 décembre à Bamako a été comparable à celle de la précédente du point de vue de la lumière. Les boulevards, les monuments célèbres de la capitale étaient lumineux et aux couleurs nationales grâce à l’opération « ville lumineuse, Bamako la ville coquette ». Cet état de fait a, cette année, attiré la ruée des festoyeurs.
« Vous me voyez, je suis ici avec ma compagne. Nous allons tuer le temps, faire des photos, après on rentre à la maison ». Argue Oumar Bâ main dans la main avec sa copine, très bien sapés, au niveau du monument de l’Indépendance aux environs de 00heures. A cette heure, la place dudit monument refusait du monde. Les uns et les autres immortalisaient la nuit du 31 décembre 2019 par des photos et autres. C’était pareil aux monuments Hippopotame, Eléphant, Kwamé Kruma, de la Paix (la Colombe), entre autres.
Chaque couche de la population bamakoise avait sa dose. A Hamdallaye ACI 2000, à la place du monument N’Ko communément appelé ‘’bougie ba’’ se tenait un podium où prestaient des artistes musiciens et humoristes. Certains bamakois, surtout de revenus maigres, ont été tenus en haleine à ce point.
La distribution des repas a également retenu notre attention. Des jeunes en t-shirt jaune donnaient des boissons sucrées, des sandwiches aux différents ronds-points de la capitale. Nous leur avons rencontré vers les feux tricolores près du Grand hôtel. « Nous voulons que tout le monde soit, au moins symboliquement, concerné par la fête un peu partout dans la ville. C’est pour la 8ème fois que nous distribuons à manger dans les rues de Bamako la nuit du Saint Sylvestre. Nous sommes Open Mali, une organisation caritative », explique un jeune de cette association de bienfaisance en plein opération, sans décliner son identité.
Faut-il retenir que l’exposition des objets d’arts sur le Boulevard de l’Indépendance en face de la Bourse du travail a été l’une des innovations rendant la ville admirable cette année. Des couples accompagnés de leurs enfants prenaient des images avec ces œuvres plasticiennes.
« Je suis émerveillée. Je n’en reviens pas que c’est gratuit. Je suis en train de faire des photos avec les membres de ma famille au milieu de ces objets très jolis », apprécie Hawa Coulibaly en visite avec sa famille à cette exposition d’arts.
« Dana Groupe, l’organisateur de Bamako ville lumière nous a contacté pour nous demander si nous étions intéressés à amener les artistes sur l’Avenir de l’Indépendance. Nous avons accepté parce que nous nous disions que quand ce sont des expositions d’art, de vernissage, il y a au maximum 50 personnes. Et parmi ces 50 personnes, on trouvera des amis, des artistes et des acheteurs. Mais le grand public n’a pas connaissance de ça. Parce qu’on ne lui avait pas proposé. Et voilà vous voyez-même comment le public est ici. C’est tout simplement magique». S’est glorifié Cheick Oumar Haidara organisateur dudit vernissage et sociétaire de H Galerie.
Par ailleurs, nous avons constaté des embouteillages sur certaines voies de la circulation routière de Bamako en cette nuit du mardi 31 décembre 2019 surtout au niveau du night-club Ibiza contiguë à l’entrée du champ hippique. Nous avons remarqué également dans la circulation, des agents sensibilisateurs déployés portant le gilet avec effigie ANASER (Agence nationale pour la sécurité routière). « Roulez document », sensibilisent-ils les usagers routiers.
Cependant, sur la route de Koulikoro, quelques gros porteurs circulaient au-delà de 00 heures. Quoiqu’il en soit, selon les chiffres officiels, le bilan des accidents de la circulation routière survenus durant cette nuit de 31 décembre 2019 à Bamako fait état 50 dont 3 morts, tous des jeunes. On constate une diminution du bilan d’accident par rapport à 2018 qui était de 25 cas contre 79 cas en 2017.
La sécurité n’a pas failli. Les agents de forces des différents corps de sécurité dont la mobilisation a été effective, accompagnés de ceux de la MINUSMA faisaient des rondes dans la ville et dans les environs.