Des maliens s’organisent pour manifester le 10 janvier contre la présence militaire de la France au Mali.
« En 2020, la France sera un mauvais souvenir pour le Mali ». C’est la mission que s’est fixée ce 1er janvier le Collectif Yerewolo – Débout sur les remparts. Le mouvement compte organiser une gigantesque manifestation le 10 janvier à Bamako pour « exiger le départ des troupes françaises » du Mali.
D’après les membres du collectif, malgré la présence militaire étrangère, l’insécurité perdure au Mali et « la situation sécuritaire n’a jamais été aussi catastrophique ».
Un état des faits qui les a poussés à s’interroger sur les véritables enjeux de la crise sécuritaire. Après réflexion, ils en sont arrivés à la conclusion que derrière ce malheur se cachent « des intérêts géopolitiques, géostratégiques et économiques (pétrole, gaz, l’uranium, l’or, etc.) ».
Certains Etats, dont la France, « travaillent sans relâche à déstabiliser le Mali », estime Djibril Diallo, un membre du Collectif.
Composé de plusieurs leaders d’opinion, le Collectif Yerewolo – Débout sur les remparts entend mobiliser pour une manifestation massive le 10 janvier afin de mettre fin à ce qu’il appelle « l’impérialisme français au Mali ». Un million de personnes dans les rues, avancent même certains organisateurs du mouvement.
Le 1er et 10 janvier, deux dates symboliques
Par cette mobilisation inédite, ils promettent d’inscrire la date du 10 janvier dans les annales de l’histoire. L’annonce faite le 1er janvier recouvre tout un symbole. Cette date correspond à l’anniversaire de la naissance de feu Mamadou Konaté, un pionnier de l’indépendance du Mali. Il s’agit ensuite, selon Adama Ben Diarra, de briser une conception psychologique.
« Le système a fait de nous, une génération des festivités. C’est pourquoi nous avons choisi le 1er janvier pour montrer que nous pensons, nous réfléchissons clair parce que nous sommes en guerre », explique-t-il.
Quant au jour de la manifestation, il correspond notamment à la 7e année de l’intervention militaire française au Mali. Date voulue par Yerewolo – Débout sur les remparts pour reconduire les troupes françaises.
Ces maliens envisagent de « l’action » le 10 janvier car « on n’est plus dans la dénonciation ». Disposés à affronter toutes les éventualités, ils assurent sortir avec leurs cercueils et affirment se passer de l’autorisation des autorités. « Nous sortirons. Un point, un trait », promettent-ils.