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Grève des enseignants : IBK demande une trêve, le collectif rejette
Publié le vendredi 3 janvier 2020  |  studio tamani
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© aBamako.com par A S
Marche des enseignants
Bamako, le 6 mars 2019 les enseignants ont marché pour réclamer des primes
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Le Président de la République a demandé « une trêve sociale » aux enseignants qui prévoient une nouvelle grève à partir du 06 janvier 2020. C’était lors de son adresse à la Nation à l’occasion du nouvel an. Ibrahim Boubacar Keïta a rappelé que l’État « est pris à la gorge par l’effort de guerre ». Selon le chef de l’État, l’investissement dans la guerre est devenu la première source de dépenses du pays.

« Aucune misère n’est acceptable, ni matérielle, ni morale, ni spirituelle », a d’abord consentit le chef de l’État avant de reconnaître publiquement la « légitimité » et la « légalité des revendications des enseignants ».
Le collectif des syndicats des enseignants signataires du 15 octobre 2016 demande l’application de l’article 39 de la loi portant statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale.

Ce texte prévoit une majoration des revenus des enseignants à hauteur de 22% depuis janvier 2019 et 9% à partir de Janvier 2021.
Ainsi, le chef de l’État a souligné la noblesse de ce combat des syndicats de l’éducation. Ils se battent, selon lui, pour le mieux-être du corps le plus essentiel de la nation. « Hélas, bien que notre État essaie de pourvoir à tous les secteurs malgré ses ressources modiques, il est pris à la gorge par l’effort de guerre », a regretté IBK. Selon le chef de l’état, l’objectif de cette stratégie consacrant une proportion importante du budget à l’équipement, au recrutement, à la formation et la montée en puissance de nos forces de sécurité et de défense ne vise qu’à empêcher l’effondrement de l’État.

Dans son allocution, IBK explique que l’effort de guerre absorbe « 24% des ressources budgétaires du pays et cela parce-que tous les investissements sont prioritaires et urgents mais aussi, parce que la paix est la première des infrastructures, celle qui conditionne toutes les autres ». Le chef de l’État a conclu en appelant à « l’esprit civique quant à l’impérieuse nécessité d’une telle trêve sociale ».

Toutefois, les enseignants grévistes rejettent cette demande du Président de la République. Selon eux, aucun discours, aucune flatterie et aucune menace ne saurait les dévier de leur objectif principal. Les responsables des syndicats d’enseignants signataires du 15 octobre 2016 estiment que si le président est convaincu que l’enseignement est le corps le plus essentiel de la nation, il doit le signifier en acte en appliquant la loi portant statut des enseignants. Ils déclarent donc, qu’aucune trêve n’est possible et la grève du 06 janvier 2020 sera maintenue.
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