La plateforme ‘’Yéréwolo Debout sur les remparts’’ a organisé le mercredi 01 janvier une conférence de presse pour annoncer l’organisation d’un meeting le vendredi 10 janvier à la place de l’Indépendance contre la Présence militaire française au Mali.
Les organisateurs entendent mobiliser un million de manifestants, le 10 janvier prochain, dans les rues de Bamako pour battre le pavé contre la présence militaire française au Mali. "Nous voulons indépendance économique, monétaire, politique, militaire », a déclaré Mohamed Ag Agataley, un membre de la plateforme. Les organisateurs ont déclaré aussi qu’ils ne sont pas contre les Français mais contre la politique France-Afrique.
Prenant la parole Adama Diarra a accusé la France d’être à l’origine de la crise sécuritaire au Mali, il a aussi répondu au président IBK en ces termes " IBK dans son adresse à la Nation s’est adressé à nous lors de son adresse à la nation, c’est une manière de nous confier la Nation; l’année 2020 sera l’année du départ de la France"
A la fin de la conférence les organisateurs ont fait une déclaration que nous vous livrons ici :
"Grâce à Allah, les peuples pétris des valeurs démocratiques de toutes les nations civilisées sont dressés contre la politique africaine de la France.
Cette politique est née d’une volonté manifeste des autorités française voulant pérenniser le colonialisme jusqu’à la fin des temps, dans les anciennes colonies. C’est en ces termes que Général de Gaulle l’a dévoilé au grand jour, lors de la conférence tenue en janvier 1944 à Brazzaville : « pour les territoires coloniaux, il ne saurait être question du self government, même dans un avenir lointain et la France poursuivra cette politique de refus avec détermination »
Successivement, de François Mitterrand à Emmanuel Macron, tous les chefs d’Etat français ont dénoncé cette nouvelle politique de la France, mais sans tenter de la vaincre. Emmanuel Macron, l’actuel président, lors de son passage à Ouagadougou en novembre 2017, pour sa part a annoncé la fin de la « Franc Afrique », quand il dit « il n’y a plus de politique africaine de la France ». Aujourd’hui cette mobilisation humaine à travers le monde tout entier, prouve qu’elle devient plus draconienne que jamais cette france Afrique.
Par ses conséquences, à l’intérieure de la France, elle est tout autre. Une explication très lucide et limpide de Arnaud Montebourg permet de la décrire : « la 5ème République a installé un système dangereux car à la fois autoritaire et impuissant, pas de lieu de débat, pas de lieu de compromis, l’irresponsabilité à tous les étages et l’impossibilité pour les citoyens de se faire entendre. Tout cela nourrit la démagogie et le populisme. La gauche doit proposer la République nouvelle »
Or, pour les dirigeants français, les états n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. Ainsi. Des pays sont mis à feu à cause de l’appétit de la mafia mondialisée au nom des intérêts dont les peuples ne profitent pas.
Toujours à Ouagadougou, Macron, en poursuivant son discours, déclare :« l’Afrique est le continent central, global, incontournable car c’est ici que se télescopent tous les défis contemporains ». Il développe en précisant que c’est ici que se jouera une partie du basculement du monde. Si nous nous échouons à relever ces défis ensemble, alors l’Afrique tombera dans l’obscurité, c’est possible. Elle régressera, elle reculera. Mais avec elle l’Europe aura les mêmes difficultés, parce que s’ouvrira une longue période de migration, de misères. Des routes de la nécessité et de la douleur plus encore qu’aujourd’hui »
Mes chers camarades, frères et sœurs, pendant que nous, Africains sommes plongés dans la guerre civile, dans le génocide, dans les pires massacres que l’humanité n’a jamais connus. L’Europe a pour seul souci la migration, or c’est elle même qui provoque le flux migratoire par les politiques qu’elle pratique en Afrique.
Jean François Bayard a su donner avec dextérité une explication liée à l’effondrement de l’Etat malien sous le poids de la nouvelle politique française, en ces termes : « la France a une part de responsabilité dans l’effondrement de l’état malien. Elle a soutenu dans les année 1980 des programme d’ajustement structurel d’inspiration néolibérale qui ont détruit l’école et la santé publique et ont ainsi, ouvert une voie royale aux institutions islamiques de substitution. Elle a endossé la libéralisation de la filière coton voulue par la banque mondiale qui a accélérée l’exode rural et l’émigration, tout en bloquant cette dernière alors même que les remises des expatriées plus élevés que l’aide publique au développement ». Chronique d’une faillite programmée, le monde 23 janvier 2013
Après tout. Il semblerait que Emmanuel Macron n’a rien compris. Il déclare à Ouaga que « l’armée française fait partie des rares armées européennes qui a la possibilité d’agir en si peu de temps ». Cela est sans doute vrai. On peut citer entre outre Licorne en Cote d’Ivoire, l’Opération Sangaris en République centrafricaine du 5 décembre 2013 au 31 octobre 2016. C’est la 7 ème intervention militaire française depuis l’indépendant du pays en 1960 pour un seul objectif, le désarmement de la Seleka et les Anti-Balak. Mais paradoxalement, il se trouve que c’est la France qui armait les Anti balaka d’après le président Tchadien Idriss Deby. A cette liste, on peut ajouter l’Harmattan en Libye, le Serval et la Barkhane au Mali. Sous l’injonction de la France le Takuba et l’OTAN se préparent.
A ce rythme, nous persistons dans l’erreur et cela est diabolique
L’Ancien ministre des Affaires étrangères, Dominique De Villepin a témoigné, de manière explicite , l’inefficacité de ces interventions militaires étrangères : « il serait temps que les Etats Unis et l ‘Europe tirent les leçons de l’expérience : depuis l’Afghanistan, cela fait treize ans que nous avons multiplié les interventions militaires { ’Afghanistan, Irak, Libye et Mali} En 2011, il y avait un foyer de crise terroriste central. Aujourd’hui il y a en a près d’une quinzaine. C’est dire que nous les avons multipliés. Pourquoi ? parce qu’Aujourd’hui , l’Etat islamique, c’est l’enfant monstrueux de l’inconstance et de l’arrogance de la politique occidentale » le 12 septembre 2014
Par ailleurs, souvenons nous également de ces propos prémonitoires du président Modibo Keita en 1961, au sujet de Congo : « nous sommes persuadés que ce qui sera mortel pour l’Afrique, donc pour nous tous. Ce sera le développement de l’intervention étrangère. Or nous savons qu’un peuple ne peut accepter d’être humilié, de se sentir chaque fois sous la domination d’une puissance étrangère d’un autre peuple. C’est le cas actuel du Congo personnellement, je dois vous dire que je suis très inquiet de cette situation, non seulement pour le Congo lui-même mais aussi pour les Etats voisins et plus tard pour nous tous »
Conscients de ce danger qui pèse sur l’Afrique en général et le Mali en particulier, nous Yerewolo Debout sur les Remparts lançons un appel à l’endroit de tous les grands combattants de la liberté pour sortie le 10 janvier après la mosquée du vendredi.
Cette date marquera le refus définit du colonialisme français dans le Sahel, car des milliers de personnes, avec cœur meurtris, feront entendre leur voix pour exiger le départ des troupes françaises.
Convaincus que la rencontre à Pau est un bouc-émissaire pour mieux violer l’expression des masses populaires , en prélude, nous disons non à toute décision lâche ou du moins contraire à la volonté du peuple