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31 décembre : Ils repartent avec leurs poulets
Publié le vendredi 3 janvier 2020  |  La Sirène
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A force de vendre chers leurs poulets, les revendeurs qui pullulaient à Bamako sont repartis avec leurs poulets. Il était tout simplement devenu difficile d’acheter du poulet dans la capitale malienne à cause des revendeurs qui ont fait flamber les prix par une spéculation impitoyable. Les Bamakois étant fauchés pour la plupart, beaucoup de revendeurs ont passé la nuit du 31 décembre avec leurs volailles sous les bras.

Les poulets bicyclettes étaient les plus chers, parce que élevés lentement dans les fermes et les villages environnant Bamako. Ces poulets traditionnels plus minces et très bons à manger sont habituellement prisés par les gens. Les revendeurs qui aiment exploiter ce filon à la fin de chaque année descendent dans les villages afin d’acheter à vil prix tout ce qu’ils peuvent transporter à Bamako.

Jeunes scolaires, filles et garçons, ou encore des adultes sans-emplois fixes avaient trouvé une aubaine dans la vente des poulets. C’est à cause de la cupidité de ces revendeurs que le « poulet bicyclette » était vendu à 4000 FCFA l’unité dans certaines parties de la ville. Dans l’après-midi du 31 décembre 2019, les plus gros étaient vendus à plus de 5000 FCA l’unité dans plusieurs quartiers de la capitale.

C’était aussi l’occasion d’évacuer les poules pondeuses qui ont passé toute l’année à pondre dans les fermes et poulaillers près de Bamako. Ainsi, dans la rue, il y avait des poulets de toutes sortes, de toutes les couleurs et de toutes les tailles. Mais cela n’a pas eu d’incidence sur les prix, car tout le monde veut manger du poulet la nuit du 31 décembre.

Malheureusement, la cupidité de certains revendeurs est retournée contre eux-mêmes puisque les clients n’avaient pas d’argent. Beaucoup de gens se sont contentés des poulets de chair, de la viande et des pondeuses qui n’étaient pas chers. Les poulets traditionnels ont ainsi été boudés par les acheteurs qui pouvaient avoir deux poulets avec le prix d’un seul. Les revendeurs ont été obligés de répartir avec les invendus à la maison.

Le fait qui a échappé à ces spéculateurs inattentifs est la crise pécuniaire dont souffre la majeure partie de la population. L’argent se fait rare, et au même moment les problèmes sociaux et les dépenses qui en sont liées sont nombreuses. Dans ces conditions, les gens ne peuvent pas dépenser des sommes folles rien que pour acheter du poulet juste pour une nuit de festivité.

A.D
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