Selon l’ONG Save the Children, les enfants du Mali sont les plus durement touchés par l’aggravation de la crise dans le nord et le centre du pays. Ainsi, durant ces derniers mois, quelque 90 000 enfants et leurs familles ont dû fuir leur domicile en raison d’une flambée de violence, notamment dans la zone dites des » trois frontières » que le Mali partage avec le Burkina Faso et le Niger.
Comme on le constate, les enfants sont ceux qui paient le plus lourd tribut de la recrudescence de ces violences armées au Mali. Lesquelles opposent très souvent les différentes communautés, comme c’est le cas dans plusieurs localités de la région de Mopti où les populations ont fui laissant tout derrière elles.
Par ailleurs, on note aussi des violences entre les groupes armés terroristes et les forces gouvernementales provoquant aussi des mouvements de populations. Les enfants du fait de leur vulnérabilité sont les plus affectés par ces violences.
A en croire l’ONG Save the Children, actuellement le nombre total de personnes déplacées est d’environ 200 000. Parmi celles-ci, l’on compte 105 000 enfants environ. En un an, le nombre de personnes déplacées internes est passé de 80 302 à 199 385.
Cette situation se répercute aussi sur la scolarité des enfants dans la mesure où l’insécurité a provoqué la fermeture d’environ 1 200 écoles au Mali, dont 62% se trouvent dans la région de Mopti. Les enfants affectés par cette fermeture d’écoles sont estimés à 365 000.
Par ailleurs, le nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire est passé de 3,2 millions en janvier à 3,9 millions en décembre, soit un cinquième de la population.
Le drame dans cette situation c’est que le Plan de réponse humanitaire n’est financé qu’à hauteur de 49% dans un contexte où les besoins humanitaires sont croissants. Le montant nécessaire au financement de ce plan est d’environ 324 millions de dollars dont 224 millions de dollars ont pu être mobilisés.
Les humanitaire craignent que la mobilisation des ressources pour la prise en charge de cet aspect ne tombe à l’eau. Ce, dans la mesure où les Etats de la région privilégient plus les dépenses militaires. Rien qu’au Mali, 24% du budget national sont alloués à ces dépenses. Toutefois, il est clair que si la crise humanitaire s’accentue, l’insécurité ne fera que s’aggraver.