Le lauréat du prix national de recherche scientifique autour des manuscrits, dénommé « grand prix national Ahmed baba 2019 » est désormais connu. Il s’agit de Seydou YOUNASSA, enseignant-chercheur à l’institut des hautes études et de recherches islamiques « AHMED BABA » (IHERI-ABT). Il a occupé la plus haute marche du podium avec 17 de moyenne et empoche 3 millions de FCFA.
Les autres lauréats sont Abdourahmane Diallo (2è,) Saad Amadou Traoré (3è) Idrissa Maïga (4è), Mamadou Sangaré et Issa Koné (5è ex- aequo). Mais tous ont reçu une attestation de participation au cours d’une cérémonie organisée, le week-end dernier, au Mémorial Modibo Keïta. L’événement était présidé par le chargé de mission au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mansa Makan Diabaté, en présence de nombreux invités. Le directeur de l’Institut des hautes études et de recherches islamiques « Ahmed Baba », Dr Mohamed Diagayeté, a rappelé que la recherche fait partie des objectifs stratégiques de l’institut. Elle se traduit par le nombre d’études thématiques menées ces dernières années et celui de l’étude critique des manuscrits et l’organisation de rencontres scientifiques.
Il a déploré le fait que les chercheurs ne sont pas suffisamment imprégnés des potentialités que leur offre le vaste champ des manuscrits sur lesquels plusieurs disciplines peuvent travailler. Fort de ce constat, l’IHERI-ABT travaille sur plusieurs stratégies en vue de susciter l’intérêt des chercheurs pour l’exploitation scientifique des manuscrits par la publication des travaux de recherche.
Mansa Makan Diabaté a déclaré que ce prix national répond au double souci de promouvoir nos manuscrits et de mettre en lumière nos nombreux savants et érudits. Et de rappeler que la Politique nationale de la science, de la technologie et de l’innovation (PNSTI), dans sa composante sciences humaines et sociales, stipule que les recherches sur l’histoire et les cultures permettent de les sauvegarder et d’en faire des facteurs réels de développement et de cohésion sociale.
Le prix national Ahmed Baba, juge-t-il, est une formidable opportunité offerte à nos chercheurs de s’intéresser davantage aux manuscrits. Il assure que cette distinction contribue à faire sortir de l’ombre les savants maliens d’expression arabe. Ceux-ci n’ont rien à envier à leurs contemporains du monde occidental tant sur le plan de l’érudition que celui de l’humanisme. « Nous avons plus que jamais besoin de connaître le contenu des manuscrits afin de nous imprégner des sagesses qu’ils contiennent, et qui en ont fait un patrimoine commun à toute l’humanité. Les vertus de ces précieux documents nous aident à trouver des solutions aux problèmes qui nous préoccupent », a insisté le représentant du département de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Le président du jury, Hamidou Magassa, a soutenu que l’ignorance, l’obscurantisme, l’extrémisme et la violence, naissent du manque de connaissance. Né en 1556 et décédé en 1627 à Tombouctou, Ahmed Baba est un grand érudit méconnu du public. Il a écrit plus de 50 manuscrits sur l’histoire et la religion musulmane.
Il est aussi utile de préciser que la 3è édition du Prix national de la recherche scientifique autour des manuscrits, dénommé « Grand prix national Ahmed Baba 2019 », a été ouverte en août 2019 par l’IHERI-ABT sous le thème : « Les manuscrits : cas du Mali ». Cette récompense instaurée en 2015 dans la Cité des 333 saints est organisée tous les deux ans pour encourager les chercheurs, notamment ceux d’expression arabe à travailler dans le domaine des manuscrits et les faire connaître au public. Elle est dédiée aux meilleurs travaux de recherche maliens autour des manuscrits. Les chercheurs avaient postulé sur 11 thèmes pour décrocher le précieux sésame. La recherche, le travail relaté par les manuscrits, la traduction, l’édition critique et l’étude thématique, étaient les critères retenus pour départager les candidats.