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Alger exhorte la communauté internationale à "imposer un cessez-le-feu" en Libye
Publié le lundi 6 janvier 2020  |  lacroix
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L'Algérie a appelé lundi la communauté internationale à «imposer un cessez-le-feu» en Libye à l'issue d'une brève visite à Alger du chef du gouvernement d'union nationale libyen (GNA), Fayez al-Sarraj.

M. Sarraj, qui conduisait une délégation de «haut niveau», a été reçu par le nouveau chef de l'Etat algérien Abdelmadjid Tebboune pour discuter de «l'aggravation» de la crise en Libye. Il a quitté Alger en début de soirée.

Dans un communiqué publié à l'issue de l'entretien, la présidence algérienne «appelle la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité des Nations Unies, à assumer ses responsabilités pour imposer un cessez-le-feu immédiat et mettre fin à l'escalade militaire» en Libye.

Par ailleurs, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, est arrivé lui aussi lundi dans la capitale algérienne, séparément, pour une visite officielle de deux jours, selon les autorités algériennes.

Au cours de son séjour, M. Cavusoglu aura des entretiens avec son homologue algérien Sabri Boukadoum.

Ces discussions porteront «sur les derniers développements de la situation en Libye et les moyens à mettre en oeuvre pour transcender la crise actuelle et faire éviter les conséquences lourdes d'une aggravation de la situation pour le peuple libyen frère, mais aussi pour les pays du voisinage», a précisé le ministère algérien des Affaires étrangères.

- Offensive diplomatique -

Cette activité diplomatique survient quelques jours après le vote en urgence du Parlement turc d'une motion permettant au président turc Recep Tayyip Erdogan d'envoyer des militaires en Libye.

Plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est aujourd'hui déchirée entre deux autorités: le GNA, reconnu par l'ONU et basé à Tripoli et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar dans l'Est.

Alger a condamné «fermement» lundi le raid aérien contre une école militaire à Tripoli ayant fait samedi 30 morts et 33 blessés, à ses yeux «un acte criminel constituant un crime de guerre».

L'Algérie considère «Tripoli, comme une ligne rouge, en espérant que personne ne la traversera», a averti la présidence algérienne.

Alger a réaffirmé lundi son «refus absolu de toute ingérence étrangère en Libye» et exhorté «toutes les composantes et parties libyennes (...) à un retour rapide au processus du dialogue national inclusif».

Jeudi, le chef de la diplomatie algérienne avait annoncé «plusieurs initiatives en faveur d'une solution pacifique à la crise libyenne».

M. Boukadoum a eu pendant le week-end des entretiens téléphoniques avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et plusieurs de ses homologues, notamment égyptien et français.

Par ailleurs, lors d'un appel téléphonique au président Tebboune, la chancelière allemande Angela Merkel a officiellement invité lundi l'Algérie à la conférence internationale prévue prochainement à Berlin sur le conflit en Libye, selon la présidence algérienne.

Au cours de leur conversation, les deux dirigeants ont noté «une convergence des vues concernant l'impératif de trouver une solution politique à la crise libyenne, cesser le conflit armé et mettre un terme aux ingérences militaires étrangères».

-Inquiétudes européennes -

L'Union européenne (UE) s'est inquiétée lundi d'une «escalade imminente de la violence» autour de Tripoli.

«L'UE appelle toutes les parties à s'engager dans un processus politique sous l'égide des Nations unies», a plaidé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, alors qu'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU doit se tenir lundi sur la Libye à la demande de la Russie.

Le GNA de M. Sarraj fait face depuis début avril à une offensive sur Tripoli du maréchal Haftar, soutenu notamment par l'Arabie saoudite, l'Egypte et les Emirats arabes unis. Ces trois pays sont des rivaux régionaux de la Turquie et d'un autre allié du GNA, le Qatar.

Fin décembre, quelques jours après son entrée en fonction, M. Tebboune avait réuni le Haut conseil de sécurité (HCS), qui regroupe les plus hautes autorités civiles et militaires d'Algérie, pour évoquer la situation à ses frontières, notamment celle avec la Libye, et prendre des «mesures» pour leur protection.

L'Algérie partage près de 1.000 km de frontières avec la Libye et près de 1.400 km avec le Mali.
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