Face à la recrudescence des attaques djihadistes au Sahel, le think tank Afrikajom prône un remplacement du tout sécuritaire par une «stratégie régionale fondée sur une approche basée sur la sécurité humaine». Au micro de Sputnik France, Djamila Ferdiani, coordinatrice d’Afrikajom Center Niger, analyse quelques-unes des actions que cela sous-tend.
Du fait du renversement de situation au Sahel, après celui de la Libye, on est aujourd’hui en présence d’un «véritable cocktail de violence» dans cette région avec l’irruption d’acteurs multiples: milices armées, criminalité transnationale, sans compter les acteurs hybrides qui semblent dicter leur agenda aux armées déployées sur le terrain. Ce constat journalier d’attaques récurrentes qui ne cessent jamais doit inciter les États sahéliens à «sortir du tout sécuritaire» pour mettre en place une stratégie régionale fondée sur une approche basée sur la sécurité humaine, estime le fondateur du think tank Africajom Center, Alioune Tine. Car, pour le militant sénégalais des droits de l’Homme, le temps est venu de «repenser les politiques sécuritaires en fonction du contexte, de la nature des États souvent faibles, non préparés à faire face aux conflits asymétriques, peu présents sur toute l’étendue d’immense territoire ou simplement totalement absents».
Pour cet expert indépendant des Nations unies, basé à Bamako de façon ponctuelle afin de surveiller la situation des droits de l’Homme au Mali, il faut également «prendre acte que les deux mécanismes de régulation de la paix au Sahel n’ont pas encore donné les résultats escomptés». Le premier mécanisme à réformer, selon lui, est «l’approche consistant à mettre exclusivement l’accent sur les moyens militaires dans la lutte contre le terrorisme». Le deuxième est «la construction de la paix et de la réconciliation nationale reposant sur l’existence d’un accord de paix», comme c’est le cas au Mali qui a signé, en 2015, l’accord de paix dit d’Alger soutenu par des tentatives de dialogue, de réconciliation nationale ou de déradicalisation, comme au Niger, mais qui ne fonctionnent pas.
«Nous exprimons notre profonde préoccupation, notre vive indignation et condamnons avec la dernière énergie ces attaques et appelons les États à repenser de façon globale et holistique les stratégies sécuritaires nationales qui, toutes, ont montré leurs limites», a déclaré Alioune Tine, le fondateur d’Afrikajom Center à Dakar dans un communiqué rendu public le 16 décembre dernier et dont Sputnik France a obtenu une copie.... suite de l'article sur Autre presse