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Présidentielle malienne : Le pays n’a pas besoin de crise postélectorale
Publié le jeudi 1 aout 2013  |  L’Observateur


© aBamako.com par SA
Election présidentielle : l`etape des dépouillement des bulletins de vote
Dimanche 28 juillet 2013. Bamako. A la fin du premier tour de la présidentielle au Mali, les agents des bureaux de vote procède au dépouillement des bulletins de vote .


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"Takokélé" ou second tour ? S’achemine-t-on vers une crise postélectorale ? Telles sont les grandes interrogations qui trottent dans la tête des Maliens et de la Communauté internationale malgré les résultats provisoires et partiels donnés par le ministre de l’Administration territoriale, le colonel Sinko Coulibaly.

En effet, il faut convenir que cette autorité a commis une erreur de communication, non pas en annonçant ces résultats officiels, mais en laissant entendre qu’au regard de ces données, non encore consolidées, IBK pourrait être élu dès le premier tour.

"Les écarts sont importants... un candidat, IBK, dispose d’une large avance sur les autres candidats, et s’il maintient cette avance, il n’y aura pas besoin de second... mais toutes les dispositions sont prises cependant pour une bonne organisation du second tour si cela s’imposait", a-t-il affirmé.

Le casus belli est contenu dans ces bouts de phrase, car certes IBK semble avoir une certaine longueur d’avance sur les autres candidats, mais il n’y a qu’un tiers des bulletins qui ont été dépouillés, et il en reste 2/3. Il aurait fallu que l’ex-dircab du capitaine Amadou Haya Sanogo, l’auteur du raccourci militaire de l’année 2012, s’entoure de clauses langagières pour ne pas donner l’impression qu’il proclame déjà vainqueur un candidat.

L’autorité s’est mise dans une posture sujette à toutes les interprétations.

Cela dit, si le ministre de l’Administration territoriale semble avoir fait preuve de zèle laissant subodorer la non-éventualité d’un second tour, le camp FDR, ou plutôt celui du potentiel Challenger d’IBK, Soumaïla Cissé, est lui, tombé dans le surenchère politique.

Pour les raisons suivantes :

- la présidentielle du 28 juillet 2013 a été tellement surveillée comme du lait sur le feu qu’il était quasiment impossible d’opérer les fraudes massives dont font cas les partisans du champion de l’URD. Il y a eu certainement des fraudes, et pas seulement dans le camp du RPM, mais de là à avoir fait aboutir à l’avance dont est crédité IBK, il n’y a qu’un pas qu’a franchi allègrement Soumaïla Cissé.

Le hold-up électoral dont il est question signifie ni plus ni moins qu’au niveau de l’Administration territoriale, des observateurs de l’UA et de l’UE, on n’y a vu que du feu, à moins qu’ils n’aient accepté d’avaler cette grosse couleuvre, ou plutôt cet anaconda ;

- ensuite, force est de reconnaître que "l’homme du Mali d’abord", quoi qu’on dise, aura bénéficié du soutien de l’armée, du Haut Conseil islamique et reçu l’imprimatur tacite de la Communauté internationale. Bien qu’une présidentielle soit le résultat de la rencontre d’un homme convaincant par son programme avec son peuple, il y a d’autres paramètres qui concourent à le faire élire ;

- enfin Soumaïla Cissé semble avoir fait les frais de l’interminable tango politico-institutionnel. Pour de nombreux analystes, si ce scrutin crucial avait eu lieu avant le coup d’Etat du 22 mars 2012 et surtout avant la guerre contre les djiadistes septentrionaux, l’enfant de Nianfuké aurait été élu haut la main. Son parti, l’URD, était la deuxième force politique du pays, et il revenait de l’UEMOA estampillé bon gestionnaire. Or, il y a eu la crise, les attaques physiques contre sa personne, et bien d’autres griefs retenus par des Maliens contre lui.

En tout cas, les dépouillements sont censés prendre fin aujourd’hui 1er août, et les résultats totaux officiels pourraient tomber d’ici là. En attendant, les Maliens retiennent leur souffle, car une contestation des résultats, source de crise postélectorale, se profile à l’horizon. Le Mali pourtant n’a pas besoin de ces moments sombres. Plaise à Dieu que la sagesse prévale sur les bords du Djoliba.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

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