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Forum de Tabankort : • Pour démontrer leur soif de paix et de cohésion sociale, les leaders de la CMA, de la Plateforme et le gouvernement signent la « tente de la paix »
Publié le jeudi 9 janvier 2020  |  Le Démocrate
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Les communautés arabes, songhoy, touarègue… prêchent la paix et la cohésion sociale et jettent les bases d’un développement durable.

Les populations de Tabankort (localité située à 200 km de la région de Gao), sous la houlette de l’honorable Mohamed Ould Mataly et d’Hanoune Ould Aly, viennent d’écrire une page glorieuse de l’histoire du Mali ! C’est en plein désert qu’elles ont, en effet, réussi à regrouper, les 27, 29, 29 décembre 2019, plus de trois mille personnes (venues du Mali, de l’Algérie, de la Libye, du Niger, du Maroc, de la Mauritanie et du Burkina Faso) sous une tente (plus grande que le Centre international de conférence de Bamako). Objectif de la rencontre: parler de la paix et de la cohésion sociale. Placé sous la présidence du ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale, ce grand forum, pluriel, divers et riche en couleur, a enregistré la présence du porte-parole de la Plateforme, Me Harouna Toureh ; du président en exercice de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), Bilal Ag Achérif; du Secrétaire général du Haut conseil de l’unité de l’Azawad (Hcua), Algabass Ag Intalla; du Chef d’Etat-major du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla), Mohamed Ag Najim; des Secrétaires généraux du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA-CMA); du Gatia; de l’Amenokal de l’Adrar, Mohamed Ag Intalla ; des leaders coutumiers, religieux, de la société civile; des préfets et sous-préfets… Pour démontrer leur engagement inébranlable pour la paix et la réconciliation nationale, ils ont tous apposé leur signature sur la tente de la paix (une innovation majeure des initiateurs du forum).

Pour ce grand rendez-vous de l’Histoire, le ton de la cérémonie a été donné par la lecture du Saint Coran. S’en est suivi le mot de bienvenue du maire de Tabankort. Le président de la commission d’organisation du Forum, l’honorable Mohamed Ould Mataly, tout de blanc vêtu (grand boubou et écharpe), a ensuite remercié toutes les communautés et délégations, venues en très grand nombre de l’intérieur comme de l’extérieur du Mali, pour avoir répondu par leur présence au Forum, en plein désert. « Votre présence témoigne incontestablement votre soif à la paix et l’envie de se rapprocher les uns des autres », a déclaré le député Mataly. Avant de poursuivre: « C’est cela la cohésion sociale ; c’est cela la paix dont notre avenir et notre survie dépendent…».

Un forum pas comme les autres

Ce grand forum, premier du genre, se distingue des autres foras par la volonté et l’engagement des initiateurs. « Le présent Forum est né de la volonté des valeureux fils arabes du Tilemsi de puiser dans leur passé de guide religieux, des savants, des grands érudits et conseillers au service des grands empires au Sahel, porteurs des valeurs culturelles et des vieilles civilisations pour contribuer à relever les défis auxquels sont confrontés les peuples du Sahara et nos Etats », indique l’initiateur du Forum, Hanoune Ould Aly. A l’en croire, cette rencontre visait à « mobiliser, en plein désert, les communautés qui partagent un même terroir, une même religion, des valeurs culturelles historiques, un passé glorieux commun ; à se pencher sur la crise, sur cette nouvelle race d’hommes (terroristes et djihadistes) qui s’appuient sur nos différences, nos divergences, souvent sur nos colères passagères pour créer et entretenir des mésententes entre nous pour asservir nos communautés, bafouer nos modes de vie et s’ériger en donneurs de leçons dans nos terroirs, dans notre pays et dans l’espace sahélien ».

Ce forum, « pluriel, divers et riche en couleur par votre présence, ambitionne d’être, dit-il, le lieu où vos distingués chefs de la Vallée, de l’Adrar, des communautés du Tilemsi, chefs sédentaires et nomades, grands érudits, guides religieux, chercheurs, intellectuels et valeureux fils, hommes et femmes conjuguons nos efforts intellectuels, physiques et moraux, toutes nos forces pour jouer notre rôle d’acteurs, de notre destin dans un environnement agité et hostile ». Hanoune Ould Aly d’ajouter qu’à travers ce forum, il s’agira « principalement de puiser dans les mécanismes traditionnels et religieux pour réussir l’attente de nos communautés : la cohésion sociale, seule voie qui peut nous conduire à la sécurité dans notre espace de vie et ouvrir des perspectives de développement à nos jeunes, aux femmes…».

Même son de cloche pour le porte-parole de la Plateforme, Me Harouna Toureh, qui s’est dit non seulement surpris par le courage et la volonté des organisateurs du Forum, mais aussi dépassé par la mobilisation et la bonne organisation. « Avant tout propos, je salue le promoteur et la commission d’organisation pour ce gigantesque travail abattu. C’est vraiment extraordinaire !», indique Me Toureh. Et de poursuivre: «Après le congrès du Hcua, du Mnla, du Gatia, aujourd’hui nous sommes ici à Tabankort sous une tente magnifique. Tout le monde est présent pour parler de la paix et de la cohésion sociale. C’est aussi la volonté de Dieu car, ces deux mots (paix et cohésion sociale) comptent pour Lui. Nous n’avons d’autre choix que de faire la paix. Nous avons le devoir et l’obligation morale de respecter les engagements de cette entente. Le peuple malien, la jeunesse malienne nous regardent, nos amis étrangers nous regardent. Nous ne devons plus les décevoir. Il est venu le temps de nous unir autour de notre bien commun : le Mali… ».

Le président en exercice de la CMA et non moins Secrétaire Général du Mnla, Bilal Ag Achérif, a abondé dans le même sens. A l’en croire, ce forum vient à point nommé, « puisqu’il est plus que nécessaire d’aller à la paix ». Pour lui, l’application des résolutions et recommandations du forum devrait permettre de poser les jalons du vivre ensemble, de la paix et de la cohésion sociale.

L’Amenokal de l’Adrar, Mohamed Ag Intalla, a, lui, salué l’initiative. Il a ensuite insisté sur la nécessité d’aller très rapidement à la paix. « Beaucoup de forums ont été organisés. Il est vraiment venu le temps de sortir de cette crise. Trop c’est trop ! Donnons-nous la main enfin pour la paix et la cohésion sociale », a ajouté le leader communautaire.

A sa suite, des chefs communautaires et de délégations se sont succédé au pupitre pour saluer les organisateurs du forum, mais aussi pour véhiculer des messages de paix et de cohésion sociale. Après leurs différentes interventions, le représentant du ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale, Djibrilla Maïga, a indiqué que les thématiques et les objectifs du Forum de Tabankort s’inscrivent en droite ligne de la politique que son département met quotidiennement en œuvre. M. Maïga a réitéré le soutien et l’accompagnent du gouvernement à toute initiative qui entre dans le cadre de la promotion de la paix et de la réconciliation nationale.

La tente de la paix, une innovation majeure !

Les initiateurs et organisateurs du Forum ont innové avec la tente de la paix. Après l’ouverture solennelle du Forum par le représentant du ministre en charge de la Cohésion sociale, les représentants de la CMA, ceux de la Plateforme, les différents secrétaires généraux des mouvements armés, les chefs religieux et coutumiers, les notabilités, l’Amenokal de l’Adrar ont tous apposé leur signature sur la tente de la paix. Une manière pour eux d’immortaliser leurs engagements pour la paix et la réconciliation nationale. Pour l’Amenokal Mohamed Ag Labass Intalla, cette tente est une première et elle a été, dit-il, bien réfléchie. « Avec cette tente de la paix qui est une première, nous disons grand merci et bravo aux initiateurs du Forum de Tabankort », a-t-il salué. Et le représentant du cadre des concertations des notabilités de Gao, Samba Ario Maïga, de lancer un cri d’espoir: « Au regard de plusieurs signatures sur la tente, nous osons croire que le Forum de Tabankort sera le déclic pour aller à une paix durable et une cohésion sociale». Pour le chef de la tribu des Chamananas, non moins maire de la commune de Tilemsi, Agabi Ag Ibrahim, « cette tente de paix sur laquelle nous avons immortalisé notre engagement marquera l’histoire à jamais ». Au nom de la communauté des Arabes, Neyma Ould Sidi Hamar a, quant à lui, estimé que ces nombreuses signatures sur la tente de la paix démontrent à suffisance la soif des uns et des autres à aller à la paix.

L’Accord d’Alger au cœur des échanges !

Au cours de ce grand rendez-vous inédit du donner et du recevoir, trois thèmes ont été débattus: la stratégie de développement et plan communautaire; les plans et mécanismes traditionnels de gestion et de résolution des conflits; l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. C’est surtout l’Accord d’Alger, exposé par Me Harouna Toureh, qui a fait l’objet de beaucoup d’échanges. Selon de nombreux intervenants, la paix et la cohésion sociale passent inévitablement par l’application dudit accord.

Selon l’Amenokal, l’organisation des foras sur la paix et la cohésion sociale démontre à suffisance que les groupes armés et les populations ont un désir ardent d’aller à la paix. Le temps presse et il faudra impérativement la révision constitutionnelle afin de prendre en compte certains points de l’Accord pour faciliter son application sur le terrain, a-t-il souhaité. Un avis partagé par le promoteur du Forum, Hanoune Ould Aly, qui pense que l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger ne réussira pas à être un habit qu’on fait porter à qui l’on veut et comme on le veut. A l’en croire, l’Accord pour la paix est l’outil indispensable voulu par toutes les communautés, mais pas compris de toutes. « Il faut accepter les besoins d’un leader communautaire à assumer des responsabilités dans le dialogue et décision concernant leur terroir, les communautés ne sauraient se satisfaire d’un téléguidage ou d’un ressenti d’imposition. Il faut comprendre l’absence d’accompagnement des initiatives locales, de dialogue, des rencontres intra et intercommunautaires et souvent même de développement dans ces zones éloignées de notre pays où vivent des populations vulnérables où souvent l’Etat et ses services sont absents. Il y a urgence et l’horizon est sombre », a-t-laissé entendre.

Pour l’honorable Mohamed Ould Mataly, il faut accepter que les populations, après quatre années de mise en œuvre de l’Accord qui a vu la non-satisfaction de leurs besoins sociaux de base, la dégradation de l’environnement sécuritaire, posent des questions sur des retombées bénéfiques et sa capacité de ramener la paix. « Notre dignité, notre responsabilité, la soif de sécurité et de développement de nos populations nous imposent un moment d’évaluation de l’Accord par tous. Non pas parce que notre pays est la digue à préserver, mais parce que nous sommes un Etat malgré nos faiblesses. Nous sommes un vieux peuple souverain, une histoire légendaire qui, comme par le passé, protège ses populations et contribue à la sécurité de ses voisins », a souligné l’élu.

Quant au Secrétaire Général du Hcua, Algabass Ag Intalla, il a invité le gouvernement à prioriser la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles qui va permettre de responsabiliser les leaders politiques, des groupes armés et communautaires qui disposeront d’outils nécessaires pour mobiliser les populations qui se sentiront beaucoup plus concernés et en même temps les questions de défense et de sécurité notamment le Désarment – Démobilisation et Réinsertion (DDR) accéléré : « C’est à dire une armée reconstituée qui va créer un environnement sécuritaire favorable à la satisfaction des besoins sociaux de base (eau, école, santé ) ». A l’en croire, elle permet l’accompagnement et la mobilisation des populations gage de la réussite de la mise en œuvre de l’Accord.

Des recommandations pertinentes qui suscitent l’espoir !

A l’issue de deux (2) jours de travaux intenses, des discussions franches et sans tabou, les participants ont formulé des recommandations pertinentes. Il s’agit, entre autres, de mettre en place une commission technique composée par les différents experts de la CMA et de la Plateforme, qui va identifier les actions concrètes à mener sur le terrain dans le cadre de la sécurité et de la cohésion sociale et toutes les recommandations de ce Forum avec diligence ; appliquer les recommandations issues du dialogue politique inclusif ; développer les mécanismes qui permettent de traduire en actes les engagements des signataires du Forum de Tabankort, résolutions des congrès du Mnla, du Hcua, du Gatia, les appuis conseils et initiatives de l’Amenokal de l’Adrar, les contributions du cadre de concertations des notables de Gao, les engagements de la CMA et de la Plateforme; appeler le Gouvernement du Mali en premier, la CMA, la Plateforme, le Comité de suivi de l’Accord (CSA), la communauté internationale à accélérer la mise en œuvre de l’Accord, notamment les questions politiques et institutionnelles (les réformes majeures) et celles de défense et de sécurité. Autres recommandations, il s’agit de rappeler au Gouvernement, à la suite des rencontres à Kidal et d’Aguelhok, la nécessité et l’urgence du démarrage de la route Bourem-Almoustrat-Kidal, comme action de développement d’envergure et pour contribuer à l’équité justice du pays entre tous ses fils ; inviter le Gouvernement à accélérer la reprise des travaux de la route Gao-Bourem et le démarrage du barrage de Taoussa pour alléger les souffrances des populations et réduire l’insécurité ; accompagner les initiatives sécuritaires des mouvements signataires (CMA et Plateforme) pour permettre la circulation des personnes et de leurs biens sur les tronçons Gao-Bourem-Bamba-Tombouctou, Gao-Bourem-Almoustrat-Kidal ; respecter les engagements de protection des personnes et de leurs biens par la mise en œuvre des initiatives sécuritaires, contribuant à la réalisation des infrastructures routières; demander la levée des sanctions à l’endroit de leurs frères et leaders communautaires dont les noms suivent : Mohamed Ould Mataly, Mohamed Ben Ahmed Agmeri, Agmeri Sidi Hamar Ben Daha, Mohamed Ag Albachar et Mohamadou Ag Rhissa.

Soulignons que le speech du groupe de théâtre ‘’ Ania’’ sur la paix, la réconciliation et la cohésion sociale (dans les langues bambara, sonrhaï, arabe et tamachèque) ; les belles sonorités de deux grands groupes (Takouba et Tinarwene international) et le défilé des chameaux ont émerveillé l’assistance. Surtout ceux qui vivent à Tabankort, une localité où la musique n’a pas retenti depuis bien longtemps. Aussi, une cinquantaine d’attestions de reconnaissance ont-elles été décernées aux responsables de la CMA et de la Plateforme, aux notabilités traditionnelles et religieuses, aux leaders communautaires et aux responsables des medias. Le Forum, hautement sécurisé par les éléments du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA- Plateforme), s’est passé sans incident.

Vivement la prochaine !

A.Touré, envoyé spécial









FORUM DE TABANKORT SUR LA PAIX ET LA COHESION SOCIALE

Coup d’essai, coup de maître !

La première édition du Forum de Tabankort sur la paix et la cohésion, tenue les 27, 28, 29 décembre 2019 à Tabankort a été une réussite totale. Déterminés et très engagés sans réserve, sous la houlette de l’Honorable Mohamed Ould Mataly et Hanoune Ould Aly, les communautés de Tabankort ont révélé le défi de la mobilisation. Elles ont pu réunir à peu près 4000 personnes sous une tente (plus grande que la salle de conférence du CICB) en plein désert. Toutes les communautés du nord, ainsi que les leaders religieux et coutumiers et les responsables des groupés armés y ont pris part à cette rencontre pour parler de la paix et de la cohésion sociale. La 1ère édition du Forum de Tabankort restera gravée dans les annales de l’histoire du Mali.

TABANKORT : Le Forum tenu sans aucun centime des autorités maliennes !

Engagés pour la paix et la cohésion sociale, la communauté Lamhar et alliés ont financé entièrement, à hauteur des centaines de millions de nos francs, le Forum Tabankort sur la paix et la cohésion sociale. Pour l’organisation, ils n’ont reçu aucun centime des autorités maliennes. Alors que c’est un secret de polichinelle que le président IBK a donné une manne importante pour l’organisation des congrès du Mnla et du Hcua. Pourtant, il n’a dédaigné donné un centime pour l’organisation du Forum de Tabankort (une localité sous le contrôle du Mouvement arabe de l’Azawad, membre de la plateforme). L’injustice, quand tu nous tiens !

Idem pour la Minusma qui a apporté un appui en carburant aux membres de la CMA pour la tenue de leur congrès et rien pour les initiateurs du Forum de Tabankort. Les membres de la CMA sont-t-ils supérieurs aux autres groupes armés, membre de la Plateforme ?

Tabankort retrouve le sourire !

Avec la tenue du Forum de Tabankort (localité située à 200km de Gao), les habitants de Tabankort qui ont fait des années sans entendre un son de musique, ont retrouvé la joie et la gaité et l’envie de survivre. Avec le nombre important et en qualité des personnes qui ont fait le déplacement dans leur village et les festivités (dense et chants) de la clôture du Forum, ils ont été émerveillés. La détresse et l’amertume ont laissé place à la joie et la gaieté. La tenue du Forum à Tabankort a fait renaitre les habitants de ce village et environnants qui n’étaient habitués qu’à entendre le son des coups de fusil.

Un forum tenu sous haute sécurité

Située à 200 Km de Gao, la localité de Tabankort est sous contrôle des membres du Mouvement armé de l’Azawad (MAA, membre de la Plateforme). Ce sont les éléments de ce groupe, lourdement armé, qui ont assuré avec brio la sécurité du Forum de Tabankort sur la paix et la cohésion sociale. Pendant trois jours durant, ils ont sécurisé les milliers de personnes et leurs biens, venus du Mali, de l’Algérie, du Maroc, de la Mauritanie, de l’Arabie Saoudite, du Burkina Faso… pour prendre part au Forum. Le Forum s’est passé sans aucun incident.

Soulignons que le MAA-Plateforme regorge des combattants très bien formés et très aguerris. Ils contrôlent Tabankort et pour y rester et en faire leur fief, ils ont résisté à de nombreuses batailles de la CMA et d’une coalition jahadiste. Plusieurs raisons expliquent les nombreuses batailles pour le contrôle de Tabankort. La localité, aujourd’hui sous le contrôle du MAA (un groupe armé pro-gouvernemental), est un verrou important. D’abord pour protéger la ville de Gao, située plus au sud. Ensuite, militairement parlant, Tabankort est un axe stratégique pour un plan de conquête de Kidal. Autre intérêt pour la localité, c’est qu’elle est située en plein désert et, souvent, le désert est un lieu de trafic. Pour passer de l’est à l’ouest, Tabankort est quasiment incontournable.

A.Touré, envoyé spécial



FORUM DE TABANKORT SUR LA PAIX ET LA COHESION SOCIALE

Ils ont dit….

Me MALIKI IBRAHIM MAÏGA DU COREN : « Il est venu le temps de faire taire l’arme, car elle ne sécurise personne… »

« Ce qui se aujourd’hui, c’est que le Collectif des ressortissants du Nord (Coren) a toujours souhaité. A savoir la paix, la sécurité, le vivre ensemble, le respect, la fraternité entre les communautés au niveau de notre terroir. Une partie du Mali où il n’y a pas de revendication territoriale ; pourtant il y a la guerre entre les gens ; il y a la guerre entre des communautés qui vivent sur le même terroir des siècles durant. Ce forum qui est d’une importance capitale révèle qu’il n’y a que dans la paix que les gens peuvent se sentir bien. S’il avait été utilisé une armée pour convier les gens à ce Forum, beaucoup de personnes ne seraient pas venues vivant ou ceux qui viendraient, viendraient ligoter. Tous sont venus ici parce que tous ont soif et ont souci de la paix ; tous ont soif du vivre ensemble. Pour cela, nous devons rendre grâce à Allah et aux initiateurs de cette grande rencontre. Il y a quelques années, dans nos terroirs, à part la force publique personne n’était armé. Pourtant, il y avait la sécurité. Très récemment dans nos terroirs, il y a des armes partout, même nos animaux sont armés Pourtant, il y a l’insécurité partout et pour tout le monde. L’insécurité pour ceux qui sont armés et l’insécurité pour ceux qui ne le sont pas. Cela veut dire en vérité que l’arme ne sécurise personne. Ce qui sécurise, c’est le cœur et l’esprit. Nous sommes très heureux que les initiateurs de ce Forum aient convié toutes les communautés, ici à Tabankort, pour demander de désarmer leurs cœurs et leurs esprits. C’est à en désarmant nos cœurs et nos esprits que nous pouvons faire face à ceux qui assaillent tous les hommes…».

BABA ALBERT, MAIRE ADJOINT D’AGUELHOK : « Ce Forum vient à point nommé… »

« Je remercie chaleureusement les organisateurs de ce Forum qui vient à point nommé. Il s’agit du président de la commission d’organisation, l’Honorable Mohamed Ould Mataly, et le promoteur du Forum Hanoune Ould Aly. Depuis 1992, nos populations souffrent. Cette souffrance s’est aggravée avec la crise de 2012. Dans nos zones, il n’y a plus d’école, plus d’infrastructures sanitaires et routières, plus d’infrastructures dans le domaine d’eau et d’électricité. Nous souffrons énormément. Pendant que l’Etat paye des salaires pour des enseignants, nos enfants ne vont plus à l’école depuis 2012. Les enseignants se cachent dernière un argument : l’insécurité. Alors, quel sera leur avenir ? En signant la tente de la paix, nous nous sommes engagés pour la paix et la cohésion sociale. Nous voulons tous la paix, nous interpelons les autorités maliennes à plus d’engagement. Nous sommes vraiment fatigués et nos populations ont trop souffert de cette crise multidimensionnelle…. »

MME HADIDIATOU IKBALTANY, FEMME LEADER DE GAO : « Cette crise n’a que trop duré…»

« Je suis venue de Gao pour participer à ce grand Forum sur la paix et la cohésion sociale. Je remercie beaucoup les initiateurs de ce Forum, surtout le promoteur, Hanoune, qui est très engagé pour la paix et la cohésion sociale. Tout ce qui va dans le sens de la paix et de la cohésion sociale, nous les femmes sommes pour cela. Car nous sommes les premières qui souffrons beaucoup de la crise. Nous sommes vraiment très fatiguées de cette crise qui n’a que trop duré. Nous invitons toutes les parties signataires de l’Accord de paix et de la réconciliation issu du processus d’Alger de s’engager avec le cœur pour la résolution de la crise. Nous implorons Dieu qu’il fasse en sorte que la paix revienne entre les différentes communautés … »

SAMBA ARIO MAIGA, MEMBRE DU CADRE DE CONCERTATION DES NOTABILITES DE GAO : «Le moment est venu pour nous de mettre cette crise dernière nous »

« Bravo aux initiateurs de ce Forum pour avoir réussi avec brio à regrouper toutes les communautés du Mali à Tabankort pour parler de paix et de cohésion sociale. Il est vraiment opportun d’aller à la paix. Car, elle est la seule arme efficace pour développer notre pays commun : le Mali. C’est vrai que la crise multidimensionnelle qui a secoué notre pays nous a mis dos à dos. Maintenant, le moment est venu pour nous de mettre cette crise dernière nous. Donnons-nous la main pour sauver notre pays menacé de disparition. Le moment est venu pour nous tous de prendre conscience de la gravité de la situation actuelle de notre pays. Que chacun sache que les armes ne servent plus à rien. C’est seulement en nous unissant qu’on pourrait développer nos terroirs. Les communautés ne peuvent pas vivre les unes sans les autres. Nous sommes condamnés à vivre ensemble… »

HANNA MINT MOULAYE ELMEDY, PARTICIPANTE : « Avec la tenue de ce Forum, nous avons espoir d’arriver à la paix… »

« Le Forum de Tabankort sur la paix et la réconciliation nationale a été majestueusement bien organisée. Je dis vraiment chapeau à ses organisateurs qui ont gagné le pari de la mobilisation. Toutes les communautés du nord du Mali ont pris part à ce grand rendez-vous avec l’Histoire. Sans tabou, nous avons discuté de l’Accord d’Alger et des mécanismes de vivre ensemble et de résolution de crise. Nous les femmes sommes les premières victimes de cette crise. Avec la tenue de ce Forum, nous avons espoir que toutes les communautés veulent aller à une paix durable. Sans la paix, il n’y a pas de développement possible… »

LALLA ROKIA MOULAYE HASSANA, PARTICIPANTE : « Avec cette rencontre, j’ai beaucoup appris de l’Accord pour la paix et la réconciliation… »

« Je dis grand merci aux organisateurs de ce Forum. Avec cette rencontre, j’ai beaucoup appris de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger qui a été expliqué par des grands experts de renom. Avec les différents échanges, j’ai compris que les responsables des mouvements armés de la Plateforme et de la CMA veulent vraiment aller à la paix. Toutes les communautés arabe, songhoy, tamachèque…aspirent à la paix et au développement. Il revient maintenant à l’Etat malien de s’engager plus pour la concrétisation de cette volonté. Il n’y a plus de temps à perdre, tout le monde est fatigué de cette crise. Nous voulons tous la paix et il faut y aller… »

Propos recueillis par A.Touré
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