L’activiste panafricain Kemi Seba était hier, mercredi 8 janvier 2020, face à la presse, au Centre Panaf de Cotonou. Occasion pour le président de l’Ong Urgences panafricanistes de recasser le film de l’interdiction à l’aéroport de Cadjèhoun de son embarquement pour Bamako, où il était déjà attendu par la jeunesse malienne pour une manifestation pacifique, contre le néocolonialisme et ses corollaires.
Le franco-béninois Kemi Seba n’a pas pu fouler le sol malien, comme annoncé. Alors que son Ong avait prévu pour ce 10 janvier 2019 une manifestation pacifique avec la jeunesse malienne pour dénoncer le néocolonialisme et la présence permanente des bases militaires françaises en Afrique, il lui a été simplement notifié au guichet de l’aéroport de Cotonou, qu’il ne pouvait pas prendre son vol. « La dame du guichet a refusé de me laisser prendre mon vol car l’instruction a été donnée par les autorités maliennes, pour que je ne rejoigne pas Bamako. Alors que mon billet a été payé avec même un rajout de 200.000 Fcfa », s’est-t-il offusqué. Mieux, l’activiste franco-béninois pour soutenir ses arguments a brandi le billet d’avion en question, en plus de son passeport Cedeao qu’il dit expirer en 2025. « Alors que la libre circulation est un droit garanti dans l’espace Cedeao, on empêche les citoyens d’aller et de revenir librement.
Pendant ce temps, les terroristes circulent librement dans nos régions sans être inquiétés. Pourquoi les terroristes et autres forcenés doivent-ils circuler et pas nous ? », s’est interrogé Kemi Seba. Par ailleurs, il a déjà une idée de ceux qui l’empêchent et par ricochet empêchent la jeunesse africaine, de faire bloc face au néocolonialisme et la paupérisation des peuples africains. « La France et les autorités maliennes sont pétrifiées à l’idée que nous mobilisions la jeunesse. Mais elles oublient qu’à chaque fois qu’elles nous font ça, c’est qu’elles nous rendent plus forts. Nous avons proposé que des jeunes africains soient recrutés et militairement formés pour aider nos armées à combattre le terrorisme. Mais les dirigeants n’en veulent pas.
L’Eco est toujours arrimée à l’Euro et liée au trésor français. C’est ça qu’ils ne veulent pas que la jeunesse africaine en général et celle malienne en particulier, sache. C’est pour ça qu’ils nous empêchent de manifester pacifiquement. Où est donc passé le courage de nos dirigeants africains ? » s’interroge l’homme à nouveau. Craignant la non-autorisation de cette manifestation du 10 janvier au Mali, Kemi Seba suggère à ses sympathisants et aux jeunes déjà mobilisés pour cette cause, de se rabattre éventuellement sur le bureau central de son Organisation pour selon lui des actions pacifiques et simultanées, toujours pour dénoncer la soumission des dirigeants africains face au système français. Pour finir, le conférencier promet des procédures judiciaires, contre ceux qui lui ont causé de préjudices, dans ce voyage interdit.