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Situation difficile des déplacés et réfugiés des communes de Yoro, Dioungani et Dinangourou : Les populations dénoncent l’indifférence de l’État !
Publié le vendredi 10 janvier 2020  |  Le Pays
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© Autre presse par DR
Le Gouverneur de la Région de Mopti et la Cheffe du Bureau régional de la MINUSMA en visite de soutien dans le village de Peh
Suite à une attaque perpétrée, dans la nuit du 13 au 14 novembre 2019 contre le village de Peh, dans la région de Mopti, le 18 novembre dernier, le Gouverneur de la Région, Abdoulaye Cissé et Fatou Dieng Thiam, la Cheffe du Bureau régional de la MINUSMA, y ont effectué une visite.
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Les populations des communes de Yoro, Dioungani et Dinangourou ont tenu, le mercredi dernier, un meeting géant à Koro. Objectif, dénoncer l’indifférence de l’État par rapport à la détérioration de la situation sécuritaire et à la situation des déplacés et réfugiés de cette partie Est du cercle de Koro.




Elles, les populations, sont venues de presque tout le Domno (la partie Est du cercle) pour dénoncer leur calvaire causé par l’insécurité qui va crescendo. L’indifférence de l’Etat par rapport à la situation des déplacés de Yoro, l’impraticabilité de l’axe Koro-Dinangourou, la fermeture des écoles, la famine… tous ces maux ont été dénoncés. Le retour des déplacés, leur prise en charge par l’Etat, la sécurisation du Domno, voilà les principales réclamations des manifestants.

Sur les affiches, en plus de leurs peines, les manifestants ont exprimé leurs besoins. « Trop de morts » ; « Yoro, plus de 6000 déplacés à Koro et partout au Mali » ; «5000 réfugiés au Burkina Faso» ; « Je suis un déplacé, je souffre » ; « La route Koro-Dinangourou impraticable » ; « Une base militaire à Yoro » ; « Patrouilles des Famas à Yoro » ; « Au secours ! Sauver, protéger les populations de Yoro », pouvait-on lire, entre autres, sur les banderoles.

Les intervenants ont tour à tour fustigé l’abandon de leur localité par l’État malien. Selon les manifestants, la seule commune de Yoro a enregistré plus de 6000 déplacés, qui sont installés à Koro et partout au Mali. Quant aux réfugiés installés au Burkina Faso, ils sont estimés à 5000. À en croire les manifestants, le gouvernement du Mali, qui a pris l’engagement de tout mettre en œuvre pour le retour des déplacés dans leurs localités respectives, n’a pas respecté sa parole. « Aujourd’hui, explique un des manifestants, dans les 09 villages de Yoro, il ne reste que deux villages. Les 7 autres sont complètement vides. Les populations ont été dispersées, leurs greniers brûlés, leurs bétails emportés », déplorent-ils. L’impraticabilité de la route Koro-Dinangourou depuis plus de 3 ans est aussi, aux dires des manifestants, un embargo sur les populations du Domno.

Ce qui a beaucoup attiré l’attention du public, c’est le cri de cœur d’une vieille dame, nommée Djénéba Goro, présente lors du sit-in. « C’est moi qui étais la maman des élèves de 12 villages. La guerre a détruit l’école. À cause de la guerre, nous sommes affamés. Nous avons perdu toutes nos richesses : les bétails, les volailles… À cause de cette même guerre, j’ai eu un handicap au pied et je boite actuellement. Les orphelins et les veuves sont devenus très nombreux dans le domno : nous avons perdu nos maris, nos enfants, certaines familles sont même fermées à jamais à Yagassadiou, Douna. Face à cette situation, je lance un appel à toutes les bonnes volontés à avoir pitié de nous », a-t-elle déclaré.

Tous les intervenants ont invité le gouvernement à tout mettre en œuvre pour le retour des déplacés et réfugiés du domno et leur prise en charge.

Boureima Guindo

Source : LE PAYS
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