L'opération Barkhane serait sous la menace d’une réduction éventuelle de la présence militaire américaine en Afrique de l’Ouest.
Lors du sommet de l’Otan, le président français Emmanuel Macron avait souligné l’importance de l’apport américain aux forces françaises engagées dans l’opération Barkhane au Sahel. La France mène une guerre contre les groupes jihadistes dans la bande sahélo-sahararienne pour un coût annuel de 45 millions de dollars. A en croire le New York Times, le patron du Pentagone, Mark Esper, est en train de revoir le dispositif militaire américain dans le monde, en conformité avec la nouvelle Stratégie de défense nationale des États-Unis, publiée en janvier 2018. Ce rapport place la lutte contre le terrorisme au second plan des priorités du Pentagone. Deux commandements régionaux sont concernés, à savoir l’US Africom en Afrique et l’US Centcom en Asie centrale et au Moyen-Orient. Quant à l’US Africom, entre 6.000 à 7.000 soldats sont engagés dans des opérations au Sahel notamment au Niger, où une base de l’US Air Force est récemment devenue opérationnelle à Agadez, et dans la Corne de l’Afrique (Djibouti et Somalie), il devrait être le plus impacté par ce redéploiement envisagé par le chef du Pentagone. '' Les réductions proposées par M. Esper se concentreraient très probablement sur les centaines de soldats actuellement déployés dans des pays comme le Niger, le Tchad et le Mali'', écrit le New York Times. Cette réduction drastique des forces américaines présentes en Afrique n’est pas appréciée par Paris, compte tenu de l’influence chinoise et russe qui s’y développe. Pour le New York Times un tel désengagement irait à l’encontre des initiatives récentes prises par le département d’État pour lutter contre les groupes jihadistes au Sahel. Mi-novembre, les Etats-Unis ont indiqué qu’ils souhaitaient une réunion de la coalition anti-jihadiste sous leur haut patronage et actuellement active au Levant afin de contrer l’expansion de l’État islamique en Afrique de l’Ouest. Cela étant, cette tentation de l’administration Trump de réduire fortement la présence militaire américaine en Afrique n’est pas nouvelle. En 2018, il était question d’y réduire 10% des effectifs.