Cela n’existe nulle part au monde. Tant de confusions et d’incohérences sur le port de notre emblème national. Un pays, deux façons de porter les couleurs nationales. Les uns invoquent les stipulations d’un décret, les autres se prévalent des dispositions de l’article 25 de la Constitution. La question aurait pu être tranchée par les assises du Dialogue national inclusif. Mais hélas !
59 ans après l’adoption de la loi n° 61-26 qui a crée le drapeau national du Mali : le vert-or-rouge, la question de son port n’est toujours pas définitivement tranchée. Autrement dit, l’on ne sait toujours pas la position exacte du port des couleurs nationales par les institutions ce, malgré qu’il ait fait l’objet de débats houleux à un moment donné sous le régime d’ATT. En effet, cela fait plusieurs années que la Cour Constitutionnelle et les autres Institutions n’arrivent pas à se mettre d’accord sur comment bien porter les couleurs nationales.
Il n’est pas rare de voir les représentants du peuple, les représentants du pouvoir exécutif, ceux de l’ordre judiciaire et constitutionnel, les uns arborant le drapeau guinéen, les autres portant le drapeau malien, et ce, dans l’indifférence générale.
Les députés et les maires portent l’écharpe nationale en mettant le rouge près du cou. A la Cour constitutionnelle, c’est l’inverse qu’on pratique : le vert est près du cou. Quant à la première institution qu’est le Président de la République, il a préféré suivre les parlementaires que la Cour constitutionnelle. Pourquoi cette cacophonie dans l’appareil d’Etat ? Cela donne-t-il de la crédibilité à nos institutions ? Quels sont les arguments avancés par les parlementaires et les juges constitutionnels ?
A l’Assemblée nationale, on se défend comme on peut. Pour une source, la question du port de l’écharpe nationale a été tranchée par la Grande chancellerie. « Nous avons saisi le Grand chancelier qui, par une correspondance a tranché en nous donnant raison. Avant qu’il ne donne son avis, les députés mêmes avaient du mal à bien porter l’emblème national. Et d’ajouter que pour eux, le débat du port des couleurs nationales est clos.
La position de la Cour constitutionnelle reste toujours la même comme cela a été le cas. Manasa et ses camarades ont toujours réaffirmé que la façon dont les autres institutions portent le drapeau n’est pas la bonne. A cet effet, les garants de la Constitution avaient attiré l’attention du président de la République. L’on se souvient qu’en 2008, à l’occasion de la présentation des vœux au Président ATT, Salif Kanouté, président de la Cour Constitutionnelle d’alors avait mis sur la table la question du port du drapeau national.
« Quel principe de valeur constitutionnelle, quelle règle établie nous divisent ainsi et soutendent tant de confusions et d’incohérences sur le port de notre emblème national, et ce, dans l’indifférence générale ? Et d’ajouter que « Les uns invoquent les stipulations d’un décret, les autres se prévalent des dispositions de l’article 25 de la Constitution. Et de s’interroger, « La loi votée par l’Assemblée Nationale, n’a elle-même de caractère légal que dans le respect de la Constitution à fortiori, les décrets, les actes administratifs ou réglementaires qui lui sont subordonnés ? », s’est t-il interrogé.
Le Président ATT avait dit avoir pris bonne note. Il avait reconnu que la question n’est pas « abordée de manière uniforme ». Par conséquente, le chef de l’Etat avait invité toutes les institutions concernées, à une concertation, en vue d’une harmonisation des textes.
Les institutions se sont-t-elles rencontrées autour du sujet ? Cela n’a pas été le cas. C’est pourquoi nous assistons toujours à deux façons de porter l’emblème national.
Les assises du Dialogue national inclusif aurait dû être l’espace par excellence pour trancher définitivement. Comme cela n’a pu être le cas, le chef de l’Etat doit s’approprier de la question et trancher définitivement.
La loi du 20 janvier 1961 consacre la version définitive du drapeau national du Mali. Il est composé de trois bandes de couleurs vert, or et rouge.