A la faveur d’un meeting géant tenu le vendredi 10 janvier, le député élu à Kolondiéba, non moins président du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance, Oumar Mariko, n’a pas manqué de lancer des piques à ceux qu’il appelle «les complexés». En plus des flèches mortelles, il leur propose de rejoindre la France dont il exige le départ pur et simple. Il l’a réaffirmé en se confiant à notre rédaction. Interview !
Le Témoin : Qu’est-ce qui a motivé cette manifestation ?
Oumar Mariko : Nous avons conclu aujourd’hui que les forces étrangères qui sont présentes au Mali sont en complicité avec nos dirigeants incapables de faire prévaloir la paix et la sécurité à travers l’affirmation de l’indépendance et de la souveraineté de notre pays. Nous sommes à la place du monument de l’indépendance, mais l’indépendance est-elle une réalité aujourd’hui ? Nous pensons que non. L’indépendance aujourd’hui, c’est le drapeau, ce sont les représentants des intérêts français et étrangers dans notre pays qui assurent la décision de la destinée de notre pays. Cela est inacceptable. Ce grand regroupement qui vient d’être mis sur place, un peu partout au Mali, notamment à Ségou, Mopti, Gao, Bankass Sanga, Koro, restera mobilisé jusqu’à ce que le Mali soit débarrassé des forces étrangères et de ceux-là qui travaillent avec la France pour détruire notre pays.
Est-ce que vous avez le soutien de l’armée ?
C’est un soutien à la souveraineté, à une armée souveraine. C’est pour cette raison que nous avons demandé que la Minusma soit débarrassée du contrôle français, que l’armée soit débarrassée des éléments militaires français, que les politiques actuelles soient débarrassées de la mainmise française pour que prévale dans pays le dialogue et les discussions. Pas avec des gens à perdiem, mais des gens qui ont pris des armes quelle que soit leur force. La guerre que nous avons au Mali ne saurait être combattue par les seules armes, mais également par une politique conséquente et des forces de sécurité débarrassées de tout complexe.
Qu’est-ce que Sadi propose après le départ de l’armée française ?
Rien que le développement de notre pays. Ce n’est pas la France qui va nous développer. Ce n’est pas la France qui va assurer notre sécurité. La France est restée chez nous pendant 65 ans et nos parents se sont battus pour la mettre dehors. C’est de l’impérialisme français qu’il s’agit. Aux complexés qui pensent qu’après la France c’est le déluge, qu’ils rejoignent la France. Nous allons construire un Mali d’indépendance et de souveraineté. Nous avons confiance à nous-mêmes. Et nous ne sommes pas des enfants du général De Gaule, mais du président Modibo Keita, de Cabral, de Victor Sy, de Bambemba et de Thomas Sankara.
Dans quelle mesure l’armée malienne peut est-elle sécuriser le pays ?
La sécurité est une question de politique. Aux ignares qui n’ont pas compris ça, nous leur donnons une leçon de politique. L’insécurité au Mali a sa source dans l’agression perfide de la France contre la Libye. La sécurité au Mali, c’est l’application drastique des plans du FMI et de la Banque Mondiale qui a été faite par les autorités maliennes qui se sont enrichies sur le dos du peuple, qui ont détruit l’école, la santé, l’armée, la police et mis en lieu et place de ceux-là des mercenaires pour assurer la sécurité de notre pays. Cela n’est pas possible.