L’armée luxembourgeoise va être engagée au Mali pendant deux ans dans le cadre de missions de coopération internationale. Elle formera des militaires et assurera la communication par satellite.
Des militaires luxembourgeois vont être déployés au Mali pendant deux ans pour des opérations de maintien de la paix. Le premier contingent s’envolera dans deux semaines pour participer à une mission de la Minusma, le second au milieu du mois de mai dans le cadre d’une mission d’entraînement de l’Union européenne au Mali (EUTM Mali). En 2018 déjà, des militaires luxembourgeois avaient participé à une mission dans ce pays. Trois pilotes et un officier médecin avaient pris part entre juin 2018 et avril 2019 au déploiement d’un avion de transport de type C-130 dans le cadre de la Minusma.
Cette fois, le détachement participant à la mission de la Minusma sera intégré au contingent allemand stationné dans le quartier général de la mission à Bamako et disposera du soutien logistique de l’armée belge. Il aura pour mission d’«installer et de garder opérationnels les équipements satellitaires Govsat» qui permettront de relier entre elles les différentes zones régionales de Kidal, Mopti-Sevare, Tombouctou et Gao au quartier général.
Pour résumer, le projet de règlement grand-ducal relatif à cette participation militaire luxembourgeoise stipule que «la tâche de l’équipe consiste à maintenir le lien satellitaire opérationnel en veillant sur les stations au sol, en formant les équipes en charge des stations secondaires et en se tenant prête à intervenir sur ces dernières». Bien que la situation sécuritaire soit restée complexe dans le nord et le sud du pays, les militaires luxembourgeois – «dix par rotation», précise le projet de loi – resteront loin des combats et d’éventuelles attaques terroristes apparemment fréquentes dans la région.
«S’attaquer aux causes du terrorisme»
La deuxième mission à laquelle participera l’armée grand-ducale au Mali consiste à «aider les autorités gouvernementales maliennes à restaurer leurs capacités militaires» dans le cadre de la mission d’entraînement de l’Union européenne au Mali (EUTM Mali). Ces entraînements devraient permettre à celles-ci «de rétablir l’intégrité territoriale du Mali et protéger la population en réduisant la menace terroriste». Une vingtaine de soldats s’en chargeront.
Ces huit dernières années, la situation au Mali, aggravée par une criminalité transnationale organisée, ne s’est pas apaisée et continue, selon les observateurs, de poser une menace grave et immédiate pour la population et la stabilité entière de la région du Sahel. Cette situation instable mène à des flux migratoires importants. «La restauration d’une paix durable au Mali est ainsi essentielle pour la stabilité de la région sahélienne et plus largement pour l’Afrique et l’Europe», précise le projet de loi.
C’est la raison pour laquelle le gouvernement a estimé qu’il était essentiel de participer à ces missions et à apporter sa pierre à l’édifice de la paix. «Les rétablissements de la sécurité et d’une paix durable au Mali constituent un enjeu majeur pour la stabilité de la région sahélienne, estime-t-il. Il s’agit de s’attaquer aux causes profondes du phénomène de la migration en provenance du continent africain mais aussi du terrorisme et de la criminalité transnationale organisée.»