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La réponse des manifestants contre la présence des forces étrangères à IBK: ‘‘nous ne sommes pas les ennemis du pays’’
Publié le mardi 14 janvier 2020  |  Info Matin
Marche
© aBamako.com par AS
Marche du mouvement panafricain
Le Mouvement Panafricain a organisé le vendredi 10 Janvier 2020, une marche contre la présence des forces étrangères au Mali.
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Des centaines de personnes réunies ont au Monument de l’Indépendance, le vendredi dernier, ont renouvelé leur exigence pour le départ des forces étrangères sur le territoire national à la veille de la rencontre de Pau. Lors de cette manifestation, elles ont aussi répliqué au président IBK en lui retournant son accusation traitant, d’ennemi de la nation, ceux qui demandent le départ des forces étrangères.

À l’appel des organisations de la société civile, plusieurs personnes se sont affluées vers le Monument de l’Indépendance pour la tenue du meeting de mobilisation contre la présence de la France et de la MINUSMA au Mali. Amassés sur le site, elles ont exigé à nouveau le départ des forces étrangères au Mali jugées inefficaces, tout en scandant : « On en a marre », « On en a assez », « Nous sommes le peuple », « Vive le peuple ».

Sur les pancartes et banderoles, on pouvait lire également : « Trop, c’est trop, déjà la famine à Bandiagara », « Libérer le Mali », « Abas la France, abas la Minusma », « Dégage la France », « On ne veut pas la Minusma qu’elle dégage », « Stop au génocide de la France au Mali ». D’autres interpellent aussi IBK : « On veut la présence des FAMa à Kidal ».

Si le discours n’a pas varié contre les troupes de Barkhane et de la Minusma , en revanche le ton s’est durci contre le président IBK pour avoir déclaré : « Ceux qui manifestent pour le départ des forces étrangères sont les ennemis du Mali ».

La dizaine d’intervenants a déploré la sortie d’IBK qu’ils ont qualifiée de hasardeuse. Pas que cela, ils ont tenu à lui répondre : « C’est IBK et ses alliés du pouvoir qui sont les ennemis du Mali ».

S’exprimant à cette occasion, le député élu en commune IV, Moussa DIARRA, a dénoncé l’infidélité de la France dans la lutte contre les terroristes au Mali et au Sahel, en général.

« Si la France était sincère avec nous, en 6 mois, on allait finir avec cette situation », a déclaré le député Moussa DIARRA qui constate au contraire une détérioration préoccupante de la situation sécuritaire dans le pays avec la présence de Barkhane.

Dans son speech en bambara, il s’est aussi prononcé sur la rencontre de Pau qui s’ouvre ce lundi après-midi où Macron va recevoir les chefs d’État du G5 Sahel pour une réunion dite de « clarification de position » sur la nécessité ou non de l’opération Barkhane dans le Sahel. Selon l’honorable Moussa DIARRA, c’est à la France de clarifier sa position et sa politique dans le Sahel.

« Ce sont les dirigeants de nos pays qui devaient interpeller Macron afin qu’il clarifie sa position et non le contraire », a indiqué le député du parti présidentiel devant une foule très excitée et révoltée contre la France.

De même, il s’est indigné des propos du président IBK sur le maintien des troupes étrangères au Mali. N’en déplaise à IBK qui n’a pas es-qualités de traiter les autres d’ennemis du pays. L’élu de la nation a déclaré qu’il continuera toujours à dire à la France de retirer ses troupes du Mali parce qu’elles ne servent pas les intérêts du pays.

« À quoi bon pour la France de rester au Mali avec ce que nous connaissons comme difficultés sécuritaires », se demande-t-il ? Avant d’ajouter : « celui qui ne veut pas qu’on indexe la France, qu’il quitte notre pays… Ce dernier peut aller en France. Personne ne m’empêchera de dire ce que je pense de la politique française au Mali ».

Même ton pour le président de l’ADPM, Aboubacar Sidick FOMBA aussi sidéré par les accusations du président vis-à-vis de ses concitoyens sur cette question de présence des forces étrangères.

« IBK est le 1er ennemi du Mali », a déclaré M. FOMBA. Toutefois, il précise que le mouvement du jour est contre la politique française au Mali et non le peuple français.

« On ne peut pas être contre le peuple français avec lequel nous avons des liens de mariage, de travail… », a nuancé M. FOMBA.

Pour Oumar Mariko, la manifestation est un soutien à la souveraineté, à une armée souveraine.

« C’est pour cette raison que nous avons demandé que la Minusma soit débarrassée du contrôle français. Que l’armée soit débarrassée des éléments militaires français en son sein. Que les politiques actuelles soient débarrassées de la mainmise française pour que prévale dans le pays le dialogue et les discussions, pas avec des gens à per diem, mais des gens qui ont pris des armes, quelle que soit la force », a indiqué le président du parti Sadi.

Outre les hommes politiques, des responsables des jeunes ont également déploré les propos du président IBK jugés mal en point.

Par Sikou BAH
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