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Liberté religieuse et exercice du culte : Thierno Hass, le ministre incompris !
Publié le mercredi 15 janvier 2020  |  Azalaï-Express
Cérémonie
© aBamako.com par mouhamar
Cérémonie d`ouverture de la première édition du Festi` Bazin
Bamako, le 04 Septembre 2014 au Palais des sports. Madame le ministre de la culture, Ndiaye Ramatoulaye Diallo a présidé ce jeudi, la cérémonie d` ouverture de la première édition du festival de Bazin (FESTI`BAZIN) qui se tient du 04 au 06 Septembre 2014.Photo: ministre des Affaires religieuses et Culte, M. Thierno Amadou Omar Hass Diallo.
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La fin de la semaine a été très mouvementée pour le ministre Thierno Oumar Hass Diallo et les associations religieuses de confession musulmane. La chronique a été défrayée par un prétendu projet de loi visant à interdire les prières de rue. Il n’en fallait pas plus pour que, dans une correspondance en date du 8 janvier, le Haut conseil islamique et d’autres faîtières décident de rejeter le projet texte sur l’organisation de la liberté religieuse et l’exercice du culte au Mali. A la faveur d’une rencontre, l’esprit de la décision du ministre a été expliqué.

« Ledit projet, dans beaucoup de ses dispositions, est restrictif des libertés religieuses et jure avec l’exercice pacifique des cultes qu’a toujours connu notre pays. » Telle est la raison évoquée dans la lettre du Haut conseil islamique pour rejeter le projet de loi proposé par le ministère des Affaires religieuses et du Culte.

La lettre, signée des mains du secrétaire général de l’institution, Mamadou Diamoutani, précise que cette décision est celle du Haut conseil, de l’Amupi, de Limama, du Groupement des leaders spirituels musulmans du Mali, de la Ligue des prédicateurs du Mali, de l’Unafem et de l’Union des jeunes musulmans du Mali.

Aussi, Diamoutani affirme-t-il que pour eux, ledit projet de loi est inopportun. En conséquence, ils recommandent son abandon, en attendant que le pays retrouve sa stabilité et qu’une autre initiative allant dans le sens de la réaffirmation de la liberté religieuse soit prise par les structures faîtières des organisations religieuses et le département en charge du Culte.

Cette prise de position des associations religieuses n’est pas pour arranger les choses, dans la mesure où certains ont même appelé à la démission du ministre Thierno Oumar Hass Diallo. Sur les réseaux sociaux, d’aucuns l’ont accusé de vouloir pervertir la pratique religieuse au Mali.

Des sources proches du département en charge des Affaires religieuses expliquent qu’en réalité, il y a eu de la désinformation et de l’intox dans cette affaire. Elles expliquent que des gens malveillants auraient fait croire aux imams que le ministre Diallo s’apprêterait à proposer un projet visant à interdire les prières de rue, aux alentours des mosquées. Mais en réalité, il n’en serait rien. Le ministre proposerait plutôt aux imams de prendre des dispositions encadrer, donc sécuriser ces prières, surtout dans le contexte d’insécurité que connaît le pays.

Cette version est partagée par le président de l’Union des jeunes musulmans du Mali, Mohamed Macky Bah. Il explique aussi qu’il n’y a jamais eu de réunion des faîtières pour parler de la question. Aussi, le jeune leader religieux se dit-il étonné de voir le nom de son organisation dans la lettre du Haut conseil islamique.

Alors, qui avait intérêt à manipuler l’opinion et les religieux avec un sujet aussi sensible ?

Pour sûr, ce projet de Loi risque de ne jamais voir le jour, surtout lorsqu’on sait le poids de ces leaders musulmans au Mali et leur influence sur les politiques. A titre d’exemple, ils s’étaient farouchement opposés au fameux projet du Code de la famille et, très récemment, à l’introduction d’un module de formation dans l’enseignement, dénommé ‘’Education sexuelle complète’’. Ces deux projets ont été vite abandonnés par les autorités.

Thierno Hass dérange qui, est-on en droit de demander. Si l’on sait que cette situation aurait pu dégénérer et avoir des conséquences très fâcheuses.

Dieu veille !

Harber MAIGA
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