« Macron veut que le Mali disparaisse et IBK s’est mis devant Macron pour effacer le Mali »
Le vendredi dernier, des milliers de personnes étaient dans les rues de Bamako pour dénoncer l’ingérence de la France dans la crise du Mali. Le départ de Barkhane et de la Minusma a été réclamé au cours de cette manifestation. Des manifestants très en colère contre la politique française ont brûlé le drapeau français. L’occasion était bonne pour le président du parti Sadi répondre à IBK qui a qualifié ceux qui demandent le départ des forces étrangères du Mali d’«ennemis de la République du Mali ».
Comme annoncé le 03 janvier dernier par le Mouvement démocratique et populaire, la manifestation contre la France et les forces étrangères a eu lieu le 10 janvier 2020. A cette occasion, Oumar Mariko, député élu à Kolondièba, n’a pas raté le président Ibrahim Boubacar Keïta. Considérés par le président Keïta comme des ennemis de la République, les manifestants peuvent tirer le chapeau au Dr Mariko pour sa riposte contre cette qualification.
Selon le député, « les manifestants du 10 janvier, les populations de Mopti, Koro, San, Bandiagara, les épouses militaires de Kati, les épouses des bérets rouges », qui demandent tous le départ de la France et de la Minusma sont considérés par le président malien comme étant des ennemis du Mali. S’y ajoute la population de Badalabougou qui s’est opposée à l’installation du G5 Sahel dans leur quartier. Pour Oumar Mariko, si toutes ces populations sont contre le Mali, l’on se posera la question de savoir qui est le Mali. Et l’élu d’ironiser : « Le Mali ne reste que IBK » qui, a-t-il rappelé, « a la nationalité française ».
Aux dires d’Oumar Mariko, il est incompréhensible que celui qui qualifie les autres d’ennemis de la République ait la nationalité française. Pour lui, IBK veut faire disparaitre le Mali pour faire plaisir à Emmanuel Macron. « Macron veut que le Mali disparaisse et IBK s’est mis devant Macron pour effacer le Mali », laissera-t-il entendre. Il a ainsi exprimé sa conviction que, pour paraphraser le président Modibo Keïta, le nom du Mali sonnera comme un gong dans le corps de tous ceux qui veulent sa destruction.
Il s’est par ailleurs prononcé sur les conséquences éventuelles du départ des troupes françaises en affirmant dès lors que l’on perd la confiance en soi-même, on arrête de vivre. « Nous pouvons prendre notre destin en main », a-t-il martelé.
Si le président Ibrahim Boubacar Keïta a récemment déploré le niveau des jeunes journalistes maliens, Mariko lui a rappelé avoir fermé l’école malienne à trois reprises pendant qu’il était à la tête du gouvernement. Et en lieu et place des revendications des élèves, IBK a, dit-il, acheté des gaz lacrymogènes contre les étudiants.
Pour Oumar Mariko, le garant de la langue de Molière au Mali, IBK, est le premier responsable « du manque de niveau des journalistes», s’il s’avère vrai qu’ils n’ont pas le niveau. La situation actuelle de l’école en est une parfaite illustration.
Avant de conclure, l’élu de la nation a dénoncé l’impérialisme français, avant d’appeler les manifestants à rester mobilisés.