Gao, 16 janvier (AMAP) Un dépôt anarchique de carburant, situé au 4è quartier de Gao, non loin du cimetière d’Aljanabandja, a pris feu, jeudi, aux environs de 10 heures, causant des dégâts matériels considérables mais pas de perte en vie humaine, a constaté sur place l’AMAP.
Sur quatre camions de 25 tonnes contenant chacun 140 fûts d’essence, un seulement a été calciné, en plus de 30 fûts de gasoil. Le propriétaire du dépôt de carburant, Baba Ould Moctar, a estimé les dégâts à 83 millions de Fcfa.
Selon le propriétaire des lieux, Abdallah Ould Ahmed, le feu a été causé par le frottement d’une clé plate qui permet d’ouvrir les fûts contenant l’essence. Le feu s’est propagé à une montagne de charbon de bois. Ce stock est adossé au mur d’enceinte du site d’où est parti le feu. Le propriétaire de cet autre lieu était sous le choc de la catastrophe qui était en train de consumer son stock de combustible. Pris de panique et déterminé à sauver coûte que coûte son bien, le vendeur de charbon a voulu se jeter dans le feu. Il a fallu la promptitude des voisins pour lui épargner une souffrance physique plus grande que ce que son instinct de survie lui a dicté.
Le commandant de compagnie de la Protection civile, Mamadou Kéita, a indiqué que le lieutenant Fadouga Sissoko a été le premier à arriver sur les lieux du sinistre. Mais, vu l’ampleur du feu d’hydrocarbure, il a fait appel au directeur régional de la protection civile de Gao, le lieutenant colonel Abdoul Karim Coulibaly. Ce dernier a, aussitôt, ordonné le bouclage du périmètre de l’incendie en vue de sécuriser la vie des riverains.
Les pompiers, qui n’ont pas tout le dispositif et l’équipement nécessaires pour l’extinction de ce genre de feu ont fait appel aux éléments de la Mission intégrée multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation (MINUSMA) pour les aider à maîtriser l’incendie.
Interrogé, le lieutenant colonel Abdoul Karim Coulibaly a déploré ces dépôts anarchiques d’hydrocarbures dans la ville de Gao où les opérateurs persistent dans cette pratique très dangereuse et porteuse de périls. « L’incendie d’aujourd’hui en est une des conséquences, parce que pour éteindre un feu d’hydrocarbure, il faut beaucoup d’hydrant », a-t-il dit.
« Outre la distance à parcourir entre la caserne des sapeurs pompiers et le lieu du sinistre, nous ne disposons pas de toutes les matières nécessaires pour éteindre un incendie d’hydrocarbure », a déploré, de son côté, le commandant de compagnie Mamadou Kéita.